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Les « innovateurs » de notre pays sont des acteurs actifs du changement parce qu’ils expriment explicitement leur points de vue, qu’ils proposent des solutions, qu’ils expérimentent des situations nouvelles et innovantes, qu’ils apprennent via les réseaux, les actions communes, les collaborations, les créations de ressources ancrées dans les pratiques.

Le politique et les institutions nombreuses de notre pays peuvent ralentir ou accélérer leurs mouvements. Mais ils ne pourront pas l’arrêter.

Quatre secteurs articulent, en symbiose, le mouvement en cours.

  • Le secteur politique :

Les élus perçoivent-ils tous aujourd'hui l'importance du numérique et les enjeux pour leurs territoires? Les politiques publiques, nationales, territoriales et locales  doivent s’harmoniser et dépasser les clivages politiques. Les élus sont-ils prêts à cela ? En effet territorialisation et co-construction sont en questions si elles ne s’accordent pas. L’équilibre existe s’il y a convergence explicite entre l’ensemble des acteurs élus et les citoyennes et citoyens d’un pays en transition numérique. De nouvelles formes de solidarité et de citoyenneté émergent et sont à prendre en compte.

  • Le secteur économique :

Au niveau des entreprises, les  relations et  l’implication plus forte au niveau des apprentis, l’accueil d’élèves et des enseignants impliquent des échanges sur les méthodes et la création de nouveaux outils. Les métiers sont eu cœur des problématiques éducatives et l’anticipation, tant que faire se peut, fait émerger d’autres modes de formations et de relations. Du point de vue des filières industrielles liées à l’éducatif, les échecs dus au lancement de produits ou ressources sans adéquation avec les connexions des établissements (Le déploiement du Très Haut Débit est encore en cours !) et les usages réels dans les établissements, réorientent les propositions.

  • Le secteur sociétal :

La veille et l’utilisation des réseaux entrainent  la découverte et l’analyse des nouveautés, des outils et des usages différents, détournés et créatifs. On peut imaginer renforcer les usages éducatifs ensemble entre différents acteurs du monde économique et culturel. Les parents et grands parents aujourd’hui sont sur les réseaux et sont en passe de faire entendre leur voix de manière bien plus forte qu’avec les organisations traditionnelles. Les usages des jeunes en matière de recherche d’informations, d’échanges au sein de leurs communautés doivent servir de repères pour des pratiques éducatives soucieuses de l'émergence d'une culture numérique pour tous.

  • Le secteur éducatif et culturel :

Ouvrir les données et faciliter l’accès pour tous, multiplier les rencontres de tous les acteurs (Colloques/ Expositions/ Fablabs/ Ateliers bidouilles/Lieux de médiation/Tiers-lieux…), facilitent les changements de représentation et essaiment ainsi de nouvelles pratiques,   beaucoup plus rapidement. C’est ainsi que les paramètres et contraintes de chacun sont intégrées non pas dans des oppositions ou concurrences néfastes mais dans des constructions de projets opérationnels. Les villes et également les villages doivent s'enrichir de lieux de médiation et d'entraide.

Et c’est dans une complémentarité nécessaire de ses quatre secteurs que l’ « Ecole » s’organise sans avoir peur de l’avenir et sans douter d’elle même.

 

Certes il faut rassurer celles et ceux qui en sont les acteurs – enseignants, administrateurs, inspecteurs, enseignés – sur les hypothèses plausibles de notre monde de demain, mais surtout il faut donner à tous les acteurs les « codes » politiques, économiques, sociétaux, culturels et éducatifs d’une société connectée où l’individu peut rester maitre  de son métier, de sa place active, de son destin pour les décennies à venir.

Toutes les expériences montrées, par exemple au 1er Carn@val numérique, sont autant de réponses efficaces à la prise en main par les élèves de leurs environnements immatériels.

Dans toute formation des cadres de l’éducation, sur des projets éducatifs, dominent les dispositifs et applications numériques. Je ne parle pas que des questions techniques mais avant tout des comportements et nouveaux équilibres entre savoirs, échanges, co-constructions, décisionnaires,  et plus fondamentalement des actions de TOUS les acteurs de la société.

Rester maître de notre société numérique qui va absorber aussi bien la robotisation, l’intelligence artificielle, la connexion de tous nos actes implique que nous passions, sans inquiétudes, des accords de cheminement collectif vers notre société numérique mondiale.

Marcel Desvergne

Vice-président An@é

Dernière modification le mercredi, 06 septembre 2017
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.