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Publié sur le site Techniques innovantes pour l’enseignement supérieur

Quand Rémi Bachelet présente son projet de MOOC « ABC de la gestion de projet  », il parle volontiers de xMOOC et de certification. C’est une manière de renvoyer à des définitions connues des MOOCs, mais en fait il y a encore plus.
D’abord, il a réussi grâce à son enthousiasme à regrouper une véritable équipe de bénévolesautour de son initiative. Les bonnes volontés existent dans ce domaine dès que le projet est clair.

Il démontre aussi qu’un contenu de cours évolue, se transforme dans le temps. Cela fait déjà plusieurs années que Rémi propose ses supports en tant que ressource éducative libre (ou OER en anglais). Il a ainsi mis à disposition des diaporamas, des références, puis des vidéos, et cette année un cours complet sous forme de MOOC. Cela rend son contenu plus vivant, plus attractif. De plus, ces évolutions vont bien dans un sens de ressources de plus en plus riches pour leur exploitation.

Sur la forme, s’il va bien nous proposer des vidéos courtes ponctuées d’instants d’assimilation, comme le veulent les premiers modèles de xMOOCs, le cours intégrera une partie projet. C’est naturel vu le sujet, mais cela va au-delà des premiers modèles et est en phase avec les évolutions des MOOCs.

Sur les attentes du public, ce cours met en évidence une attente des internautes pour des formations continues pour adultes. C’est bien un public de personnes en situation de travail et de gestion de projet qui s’inscrivent dans ce cours, et c’est un cours qui convient plutôt à ce public, même si nous sommes nombreux à essayer de convaincre nos élèves en formation première de l’importance des aspects organisationnels dans le travail d’un ingénieur.

Sur l’origine du public, il semble qu’il confirme que la demande pour ce genre de cours vient de lafrancophonie entière.

Nous verrons la forme que prendra la certification, mais gageons qu’elle intégrera une dimension d’évaluation entre pairs. En tout cas sur un tel sujet les critères d’évaluation restent à définir.

Bref, si certains semblent considérer qu’il est indispensable que l’offre des MOOCs doivent se fédérer, notons tout de même que les premières initiatives francophones démontrent une volonté d’innovation qui est possible dans ce temps de liberté durant lequel les institutions ne cherchent pas encore à rationaliser. Espérons que cet espace d’innovation continuera à exister dans le panorama francophone.

Mais si ces initiatives démontrent bien l’intérêt pour un public extérieur aux universités, pour le renouvellement de nombre de questions autour de la formation, il reste à démontrer que ces nouvelles formes de cours peuvent apporter un vrai plus aux étudiants en formation première. En effet, ce qui fait l’intérêt d’un MOOC ne correspond pas aux actuels modèles de cursus de formation diplômants tels que nous les proposons dans les structures de l’enseignement supérieur. Il y a un vrai travail de fond à faire pour permettre à nos étudiants de tirer parti des opportunités offertes.

Notons bien que ni ITyPA, ni MOOC GdP, n’ont particulièrement attiré les jeunes en formation. Il y a bien des explications à cela : l’information ne leur a pas été particulièrement été destinée, cela vient en plus de leur formation. N’empêche. Cela fait bien partie des éléments qu’il faut absolument démontrer.

Crédit photo : Le Jour ni l’Heure 0467 : Forth Rail Bridge par Renaud Camus licence CC-by

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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons Dernière modification le jeudi, 04 septembre 2014
Gilliot Jean-Marie

Enseignant chercheur au département informatique de Télécom Bretagne
Persuadé que le futur de l’école est numérique, je publie sur mon blogTechniques Innovantes pour l’Enseignement Supérieur. Vous pouvez également me retrouver sur Tiwtter : @jmgilliot
Thot Cursus a publié un interview "l’apprentissage passe par la réutilisation" qui me parait assez juste.