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Universite d’été de la communication pour le Développement Durable (1) - 
A Bordeaux, s’est déroulée la dixième Université d’été de la communication pour le développement durable, les 23 et 24 août sur le thème : de la communication à la co-production
Gilles Berhault Président d’ACIDD et du Comité 21, Délégué développement durable, direction scientifique de l’Institut Telecom a interrogé Marcel Desvergne, fondateur de l’Université d’été de la communication (qui a eu lieu pendant longtemps à Hourtin) et du Réseau international des universités de la communication.
 
 
GB : Comment est-on passé du « Bi-Bop » à Facebook ?
 
MD : Peu de monde se souviennent du « Bi-Bop » que les organisateurs ont d’ailleurs écrit « BeBop ». Le Bi-Bop, à ne pas confondre donc avec le be-bop, style de musique qui est né et a prospéré dans les années 1940 et 1950 a été lancé en 1991 soit 21 ans et pour une durée de 6 ans.
 
Le Bi-Bop désigne un terminal mobile de radiocommunication téléphonique, ainsi que le réseau spécifique de bornes radio sur lesquelles il peut communiquer. Le Bi-Bop pouvait émettre et recevoir des appels (cette dernière faculté étant réservée aux détenteurs de l’option Bi-Bop Réponse), à condition d’être à proximité d’une borne publique et de s’être déclaré sur la borne. Il doit donc être considéré comme une cabine téléphonique portable, et il fonctionnait un peu à la manière du Wifi actuel, en se connectant à des bornes de faible portée (environ 300 mètres en ville). A son lancement commercial en octobre 1991 a, pendant les premiers mois de sa vie, connut un succès certain. France Télécom visait initialement 500 000 abonnés pour la fin 1995, mais les prévisions ont été revues à 300 000 du fait de la concurrence des téléphones GSM qui faisaient également leur apparition à cette époque. 
Lors de la fermeture du réseau en 1997, le parc comptait encore 46 000 abonnés.
 
 
 Facebook, lui a été lancé en septembre 2006 soit il y a 6 ans.
 
Facebook est un réseau social sur Internet permettant à toute personne possédant un compte de créer son profil et d’y publier des informations, dont elle peut contrôler la visibilité par les autres personnes, possédant ou non un compte.
L’usage de ce réseau s’étend du simple partage d’informations d’ordre privé (par le biais de photographies, liens, textes, etc.) à la constitution de pages et de groupes visant à faire connaitre des institutions, des entreprises ou des causes variées. L’intégralité des informations publiées sur ces deux supports, à l’inverse du profil, peut être consultée par n’importe quel internaute sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir un compte.
Le nom du site s’inspire des albums photo (« trombinoscopes » ou « facebooks » en anglais) regroupant les photos prises de tous les élèves au cours de l’année scolaire et distribuées à la fin de celle-ci aux étudiants. Facebook est né à l’université Harvard : c’était à l’origine le réseau social fermé des étudiants de cette université, avant de devenir accessible aux autres universités américaines. Le chiffre d’un MILLIARD d’utilisateurs est une réalité d’aujourd’hui ? 
 
 
Un petit rappel qui montre que tout peut " naître "et "disparaitre " !L’exemple du Minitel de 1980 à 2012 soit 32 ans, (toujours avec l’aide de Wikipédia).
 
En 1977, la remise à Valéry Giscard d’Estaing, président de la république française, du rapport sur l’informatisation de la société, rédigé par Simon Nora et Alain Minc, va entraîner une révolution technologique baptisée par les auteurs du néologisme « télématique » défini comme la connexion de terminaux permettant la visualisation de données informatiques stockées dans des ordinateurs à travers les réseaux de télécommunications.
 
L’année suivante, en 1978, la France décide de lancer un réseau vidéotex accessible par un terminal peu onéreux. Cette décision sera rendue publique par Gérard Théry (directeur de la DGT) à l’Intercom 79 de Dallas (Texas) qui réunit le gratin mondial des télécommunications. Il y annonce avec une certaine emphase le déclin de l’ère du papier. Le Minitel pour « Médium Interactif par Numérisation d’Information téléphonique » est un terminal informatique destiné à la connexion au service français de Vidéotex baptisé Télétel, actif de 1980 à 2012 soit 32 ans a été développé par le ministère des Postes et Télécommunications et utilisée en France, essentiellement dans les années 1980 et 1990, avant d’être supplantée par l’accès à Internet.
 
En février 2009, selon le groupe France Télécom, le réseau de Minitel enregistrait encore 10 millions de connexions mensuelles sur 4 000 codes de services Vidéotex, dont un million sur le 3611 (annuaire électronique).
 
Le service a été fermé par France Télécom le 30 juin 2012, son arrêt ayant été annoncé, d’une façon subtile, par Lionel Jospin, 1er ministre à l’inauguration de l’Université d’été de la communication en 1997 à Hourtin, soit il y a 14 ans !!!
 
 
Ces passages successifs entre Bi-Bop et Facebook m’amène à formuler quatre remarques :
 
1 - Ces successives inventions tournent toutes autour de la prise en compte de la personne, de l’individu, du particulier, de l’homme, de la femme, de l’adolescent, de l’enfant, de l’ancien, de l’habitant, du citoyen, du « moi »... et de son proche environnement, groupe, communauté, corporation, coopération, complicité, association, communion, camarade, tribu, confrérie,...
 
 Il s’agit d’une révolution humaine, pas technique.
 
2 - L’innovation prospère lorsque des outils sont disponibles pour le plus grand nombre, hors laboratoire, avec les services simples et son ergonomie de l’écosystème acceptable par ce plus grand monde qui fonctionne au plaisir, pas à l’effort. Les chiffres disponibles par exemple en Afrique avec le téléphone mobile est surprenant pour nous qui avons intégré une série successive d’appareil d’abord au bureau, puis à la maison et maintenant en mobilité totale.
 
Il s’agit d’une mutation de masse par la simplicité des usages.
 
3 - L’accélération est liée à la mobilité, symptôme de la liberté, du mouvement, du don d’ubiquité, de l’omniprésence. Ne pas oublier qu’en informatique, le terme ubiquitaire désigne un environnement dans lequel les ordinateurs et réseaux sont « enfouis », « intégrés » et « omniprésents » dans le monde réel. L’utilisateur a accès à un ensemble de services au travers d’interfaces distribuées se voulant intelligentes, dont il est entouré. Ces interfaces s’appuient sur des technologies intégrées dans les objets familiers.
 
Il s’agit d’une métamorphose du doudou vénéré de l’enfance en doudou numérique.
 
4 – La conséquence de cette progression concerne le capitalisme financier planétaire qui ayant compris cet engouement en a fait un des premiers leviers du développement. Malgré les « bulles », type des années 2000 pour internet, et peut être celle à venir autour de quelques entreprises type Groupon et Facebook, « les numériques » sont une valeur boursière qui amplifie son intégration dans nos vies. Et l’actualité ne doit pas nous faire zapper l’opération en bourse d’Apple : la plus grosse valeur du monde titrait Les Echos avant-hier.
 
Il s’agit de ne jamais oublier le militaire et la finance au départ de l’aventure mondiale de la matrice des numériques.
Dernière modification le vendredi, 17 juin 2016
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.