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Joachim RONCIN est le créateur du message graphique qui a mobilisé plusieurs millions de personnes : anonymes, célébrités, journalistes, hommes politiques..

Comment trois petits mots en lettres blanches et grises sur un fond noir, reprenant la typographie de Charlie Hebdo auront porté une émotion collective et un message profond ?

Trois petits mots et un graphisme qui rappelle celui de la première page du journal satirique mais porte bien davantage un message que chaque lecteur puis utilisateur aura compris puis fait sien.
Une image au message court, puissant, un vrai slogan qui aurait nécessité un plus long discours pour exprimer ce qu'il traduit face à cette tragédie. Car chacun aura vu et mis dans ces trois mots les valeurs qu'il a de plus profond en soi: la liberté d'expression , les valeurs de la République et de la démocratie, le vivre ensemble, le respect; mais aussi l'émotion, la solidarité, l'espoir...


Plusieurs millions d'internautes ont repris dans le monde entier le hashtag, #jesuischarlie, traduit souvent en anglais, en espagnol, en allemand, en arabe ; traduisant ainsi une solidarité mondiale à la mesure de l'évènement.
La suite des événements, au lendemain des premières manifestations populaires a également révélé toute la puissance des réseaux sociaux et particulièrement de Twitter alimenté tout autant par le « live » des principaux médias que par les internautes devenus lecteurs mais également souvent témoins et d'une certaine façon acteurs de l'actualité. Les commentaires comme les questions sont allé bon train comme le révèlent les journalistes de l'équipe « Les Décodeurs » du journal « le Monde » publiés dans « M Le magazine du Monde ».

En un peu plus d'une heure après l'attaque de Charlie Hebdo, Joachim RONCIN, journaliste musical et directeur artistique du magazine gratuit Stylist, créait ce message graphique maintenant connu de tous.
Il s'est confié à ses confrères journalistes pour expliquer la genèse de cette création

«C'est très étrange ce qui est en train de se passer, ça me dépasse totalement ....Je n'avais pas beaucoup de mots pour exprimer toute ma peine et j'ai juste eu cette idée de faire ''Je suis Charlie'' parce que notamment, je lis beaucoup avec mon fils le livre ''Où est Charlie'', ça m'est venu assez naturellement».
«Ce que je voulais dire, c'est que c'est comme si on m'avait touché moi, je me sens personnellement visé, ça me tue, quoi. Je trouvais logique de reprendre la typographie de Charlie, le logo ».
 "J'ai pris le logo de Charlie Hebdo pour en faire autre chose. C'est ce que je fais tous les jours : remixer des images, donner une nouvelle vie à des objets en les refaçonnant. J'adore la pop culture, le détournement."
"C'est un message purement républicain, d'espoir, de solidarité, de paix, de rassemblement qui dépasse Charlie Hebdo. »

J'ai rencontré Joachim RONCIN et je lui ai demandé quel était, selon lui, la compréhension du message porté par « Je suis Charlie » mais aussi le rôle de l'école, à l'heure du numérique, dans l'apprentissage des valeurs de la République.

Claude TRAN

 

 

 

Dernière modification le samedi, 14 février 2015
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.