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Situé dans un quartier sensible de Strasbourg, le quartier de Haute Pierre, le Collège François TRUFFAUT cumule des indicateurs qui ont permis sa labellisation REP+ en décembre dernier : taux de CSP défavorisées de 80%, 70% de boursiers, un tiers de familles monoparentales, 25% de redoublants à l'entrée en sixième.

Nommé à la rentrée 2013, Thierry KELEDJIAN le chef d'établissement y trouve des "équipes enseignantes motivées, volontaires, prêtes à partir sur des projets".

"J'avais à cœur de développer tout ce qui est numérique, parce que j'y crois. Ça fait partie de notre vie quotidienne mais malheureusement actuellement dans nos classes, dans les collèges, le numérique est peu utilisé".

Mais un chef d'établissement ne peut rien sans une équipe.
Il monte un « comité de pilotage informatique » et fait appel aux professeurs volontaires pour construire un projet adapté à l'établissement : près de la moitié des professeurs du collège participent à l'élaboration du projet global qui prend en compte une des spécificités de l'établissement, l'accueil d' élèves présentant des troubles spécifiques du langage écrit.

En 2010, le collège François Truffaut, dont une partie du personnel avait été sensibilisée par une formation d'initiative locale, a en effet décidé de signer la charte pour les collèges et lycées en faveur de l'accueil des élèves présentant des troubles spécifiques du langage écrit.

Cette charte vise en premier lieu les élèves susceptibles de présenter des troubles du langage écrit, mais également d'autres élèves pouvant bénéficier d'adaptations et d'aménagements pédagogiques du même ordre. Elle précise les principes et les objectifs sur lesquels les établissements signataires conviennent de s'engager, en vue de mettre en œuvre une politique adaptée à la scolarisation des élèves présentant de tels troubles. Et depuis la rentrée 2013/2014, il y a, au collège François Truffaut, une classe par niveau (6ème, 5ème, 4ème, 3ème) soumise à ce dispositif.
Ces classes sont constituées d'un tiers d'élèves dyslexiques et bénéficient d'effectif réduit à 25 élèves. Les professeurs qui prennent en charge ses classes sont formés sur le sujet et encouragés à mettre en place les adaptations pédagogiques nécessaires au meilleur accueil des élèves concernés.
Le numérique, de nombreux exemples le montrent, offre de nouveaux espaces d'innovation pédagogique permettant de prendre de compte ces handicaps et d'individualiser les parcours d'apprentissage.
Les équipes et le chef d'établissement privilégient ce choix.

Le projet numérique se construit alors grâce à un travail de partenariat avec les parents, l'équipe médico-sociale du collège et les orthophonistes, les membres de l'équipe éducative.
Une équipe motivée, le projet élaboré, l'aide de l'institution devenait nécessaire pour la mettre en œuvre. La collectivité territoriale pour le financement des installations et du matériel, le Rectorat de l'académie de Strasbourg pour l'accompagnement pédagogique.

Les trente mille euros d'investissements pour équiper une classe de sixième numérique ont été apportés par le conseil général du Bas Rhin. L'aide de la Délégation Académique au Numérique Educatif a été décisive en particulier pour la formation des personnels à l'utilisation de Moodle.
Marc NEISS, le Délégué académique au numérique, conseiller au numérique éducatif auprès du recteur, insiste sur les efforts de l'académie pour que se développent ces nouvelles pratiques : trois personnes dans chaque établissement participent à leur mise en œuvre : un Référent Numérique, un administrateur de l'ENT( ENTEA en Alsace utilisé pour tous les collèges et les lycées), une Personne Ressources Numériques..

"Dans la pratique, on part du terrain, d'équipes qui ont une appétence pour l'innovation numérique et qui montent des projets ; la question des équipements se pose après.. ".

Et il ajoute :

"Le numérique ne va pas impulser de nouvelles pratiques pédagogiques tant que les enseignants n'auront pas au départ, soit la prédisposition à se questionner sur leurs pratiques, soit un accompagnement pour les aider à réfléchir sur leur posture d'enseignant."

Marie GARREC est professeur de Français et professeur principale de la classe de sixième numérique.
Dans le cadre des NetJournées 2015 en Alsace, organisées par iTop Education en partenariat avec le Rectorat de l'académie de Strasbourg, le collège François Truffaut ouvre ses portes et plus particulièrement la classe de sixième numérique où Marie GARREC réalise une séquence d'enseignement
Les élèves , en autonomie doivent réaliser un document de travail qu'ils sauvegarderont sur leur espace personnel FOLIOS, une application qui permet aux élèves de capitaliser leurs travaux dans un cheminement structuré . Ce document accessible grâce à MOODLE sur leur ENT est constitué d'un ensemble de questions portant sur le poème choisi auxquelles ils doivent répondre. Un tutoriel vidéo leur permet de voir comment effectuer ces opérations de sauvegarde.

Pour Marie GARREC:

"La démarche de l'enseignant avec le numérique change. On leur apprend en fait à chercher et à trouver les informations dont ils ont besoin pour le cours ; ils deviennent acteurs de la recherche du savoir."

Elle est aidée dans cet exercice par Laetitia BOULOM, professeur documentaliste et référente numérique du collège. Ce premier reportage donne une idée assez précise du rôle de l'enseignante et de l'autonomie de travail des élèves.

Dans un prochain reportage nous reviendrons sur les spécificités des classes dyslexie et du projet numérique du Collège François Truffaut de Strasbourg.

Claude TRAN

Dernière modification le mercredi, 06 mai 2015
Tran Claude

Agenais de naissance Claude TRAN a été professeur de Sciences Physiques en Lycée, chargé de cours en Ecole d’Ingénieur, Inspecteur pédagogique au Maroc, chef d’établissement en Algérie comme proviseur du lycée français d’Oran ; en Aquitaine il dirigera les lycées Maine de Biran de Bergerac, Charles Despiau de Mont de Marsan et Victor Louis de Talence. Il a été tour à tour auteur de manuels scolaires, cofondateur de l’Université Sénonaise pour Tous, président de Greta, membre du conseil d’administration de l’AROEVEN, responsable syndical au SNPDEN, formateur IUFM et MAFPEN, expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine, puis administrateurà l'An@é, actuellement administrateur Inversons la classe, journaliste à ToutEduc, chroniqueur à Ludomag.