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La première édition du Grand Barouf numérique, les 9 et 10 mars à Lille a été organisée par la Métropole Européenne de Lille (MEL), en phase avec OuiShare et P.O.P. et avait comme objectif d’analyser la transition numérique qui impacte les territoires en suscitant inquiétudes et espoirs en offrant un lieu de rencontres improbables pour tous les acteurs qui feront le territoire de demain.

Deux jours d’échanges au Grand Barouf numérique.

 

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Le Grand Barouf 2017, axé autour de 4 thèmes :

Modèles économiques résilients, travailleurs émancipés, citoyens acteurs publics, nouvelles solidarités ont été « mis en scène » dans les locaux de le la C.C.I. Grand Lille avec plusieurs débats et démonstrations organisés autour de moments articulés sur des lieux et  des modalités intéressantes.

Des controverses, des ateliers type FAB Lab, des espaces de co-working, des keynotes classiques, des échanges informels, un fishbowl (bocal à poissons en VF) où, au milieu d’une salle, un cercle d’une trentaine d’auditeurs, entourent quatre spécialistes et une chaise vide,  prête à accueillir qui veut intervenir, un tribunal du futur pour traiter de la voiture autonome au banc des accusés avec une présidente, cinq jurés, un procureur, un avocat de la défense et des témoins ayant pour mission de déterminer si oui ou non la voiture autonome devait passer le permis, un « déjeuner sur l’herbe ».

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A l’étage, complètement repensé les pièces pour leur donner un air champêtre, tables basses, coussins posés au sol, plantes, bambous ornés de parapluies… Un peu de naturel dans un monde dédié à la technologie.

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Partages in situ et par réseaux.

Ce n’est pas la seule manifestation à utiliser les réseaux sociaux, la diffusion vidéo dans plusieurs endroits et la diffusion en direct des débats via facebook et les sites de l’organisation, mais cette univers immatériel a aussi permis de partager idées, questionnements et réflexions sur le numérique quotidien et évidemment sur notre monde de demain.

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L’immatérialité des échanges complète totalement les contacts directs, sans les supprimer. Une imprimante 3D est une des machines que l’on retrouve dans les Fablabs, lieux ouverts de mutualisation d’outils numériques, d’échanges, d’apprentissage, d’expérimentation et de création.

Aux intervenants (e)s de ces moments, dont il faut noter le nombre important de femmes, s’ajoute 60 lycéens ayant anticipés dans leurs travaux d’anticipation,  le monde de demain dont ils ont présenté leur vision.

Des approches concomitantes sur la société numérique.

Différents stéréotypes ont été dénoncés : menaces sur la sociabilité via les réseaux sociaux, on ne serait plus capable d’apprendre, on délègue les savoirs aux machines,... et le besoin de donner des réponses est essentiel.

Les « tiers lieux » sont aujourd’hui incontournables tant pour la e-culture que la e-agriculture ou la e-éducation par exemple.

Construire une communauté sur le terrain en prenant en compte l’économie circulaire est une réponse incontournable pour « former » les citoyen(e)s au numérique.

Ces FAB Labs permettent de traiter de la marchandisation, de l’entreprenariat, du sociétal et du bien commun. Les espaces numériques publics sont un des éléments de la vie réelle de nos concitoyens. Le télétravail – avec moins de stress - a été mis en avant comme élément de liberté des individus. Le rural ne doit absolument pas être oublié, complément obligé du développement urbain.

 

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Suite à la  robotique en marche, une interrogation partagée par de nombreuses personnes, pose la perte d’emploi  pour de nombreux travailleurs d’aujourd’hui. Et en même temps, le développement de nombreuses stars ups exprime la transition dans le domaine du travail.

Dans les territoires, comment s’installent, sans perte d’identité, les villes du monde de demain ?

Les élu(e)s doivent être les facilitateurs et facilitatrices de cette transition incontournable.

Comment le vivre ensemble, sans perte de sens, se développe dans la société du numérique ? L’idéologie internet a été interrogée pour savoir ce que pensent ceux qui la fabriquent. L’innovation sociale numérique a été mise en avant, en phase avec les nouvelles formes d’emploi intégrant de nouveaux modèles sociaux et un code du travail modifié. Un besoin d’optimisme a été formulé.

Les interrogations sur la réalité augmentée, l’accès à la culture via les réseaux et les nouveaux supports de diffusion, l’économie collaborative et l’articulation entre l’innovation, les ouvertures sociales, la décentralisation et les multi disciplines croisées de la société ont été évoquées sans problèmes particuliers.

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Il est demandé cependant d’avoir une vision à long terme, d’être positif et d’envisager le futur du travail. Comment démocratiser l'accès à des machines 3.0 afin de réaliser les projets de tout un chacun, quelque soit son niveau d'expérience ? Comment les connaissances sur le cerveau et le comportement humain peuvent enrichir nos manières de penser et d’agir face aux grands enjeux contemporains pour que ces savoirs puissent devenir de véritables outils au service de toutes et tous ?

La MEL ayant lancé une démarche open data en plaçant le citoyen et la transparence au cœur de son action comment se confronte l’action de la MEL à des regards et à des avis décalés, citoyens mais aussi experts, et comment co-construire avec ses usagers sur le sujet ?

Des artistes, comme ORLAN, présentent leurs œuvres permettant d’intégrer leur approche d’un monde culturel intégrant les possibilités des numériques. Et par exemple, le collectif Catalyst a proposé un partage d’expériences et d'expérimenter des nouveaux outils de mesure et de répartition de la valeur.

De l’Education Populaire à l’Education Numérique.

Avant la prise de parole d’Akim Oural, conseiller en charge de l'économie numérique à la Métropole Européenne de Lille pour clôturer la manifestation, le coordinateur du Comité de contenu a rappelé d’où venait notre monde numérique : armée américaine dans les années 1950 pour « contrôler » des attaques atomiques, les universités s’appropriant ces premiers réseaux pour partager intelligences et savoirs, l’émergence de la liberté dans les années 1968, puis l’explosion techniques – informatique, électronique, télématique, TNT, ordinateurs, téléphones intelligents, ...

Il ne faut jamais oublier les valeurs de cet ensemble : pouvoirs, idéologies, politiques,...

Aujourd’hui il s'agit de replacer notre avenir, en Europe, en France entre les propositions des Etats Unis d’Amérique, les « GAFA » : Google, Apple, Facebook et Amazon et les « BATX »: Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi sociétés internet, sites, startups de la Chine. Analyser la situation de l’Estonie est intéressante car ce pays a intégré le numérique dans tous ses secteurs.

Par ailleurs, il est impératif de prévoir notre avenir avec non seulement les lieux connectés (bientôt avec la 5 G), mais les objets ET nous, les humains également connectés d’une façon « complète ».

Les questions de la « cybercriminalité », de la robotisation de notre société, l’utilisation du Big Data, les articulations entre les intelligences artificielles et les algorithmes sont autant d’éléments que chaque responsable – parents, enseignants, élus, entrepreneurs, auto entrepreneurs,... – doit prendre en compte.

Dans une adaptabilité nécessaire et positive de notre avenir il faut accepter la complexité de la situation plutôt que de vivre le monde en bien ou en mal. Et il faut expliquer et rassurer nos concitoyens.

Plusieurs fois les questions d’éducation à ce monde d’aujourd’hui et à venir ont été évoquées par des intervenant(e)s et le travail proposé par les lycéennes et lycéens en fin de la manifestation fût passionnant.

Mais il est nécessaire, pour la 2ème édition du Grand Barouf numérique en mars 2018, de traiter d’une façon offensive les questions relatives à l’éducation avec le digital. Nous avons connus l’Education Populaire, il nous fait organiser l’Education Numérique et en rester Maître !

Le live retransmis ici :

http://www.legrandbarouf.fr/streaming

A venir sur le site du grand barouf : une synthèse interactive, les conférences, les interviews, les articles : http://www.legrandbarouf.fr

Marcel Desvergne

Vice-président de l'An@é

Crédit photo : MEL

Dernière modification le mercredi, 09 mai 2018
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.