fil-educavox-color1

Je vais temporairement m’abstraire de la réflexion sur les espaces réels pour m’attarder sur les espaces virtuels. Je voudrais évoquer l’outil que j’utilise tous les jours pour la conception de cours, je parle ici de Moodle (Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment).

Depuis deux ans je me frotte à ce LMS, il m’est apparu très rigide de prime abord mais il est beaucoup plus puissant qu’il n’y paraît. Il est fort probable que mes primes approches aient plus participé de stratégie de bricolage pour satisfaire mes besoins immédiats. L’usage intensif m’a engagé à analyser ce LMS, que je me plaisais à qualifier de « soviétique« , et à dégager des points d’analyse.

J’en retiens les points suivants :

  • Moodle doit inviter les utilisateurs à gérer des langages multi niveaux.
  • Premier niveau – Un cours correspond à la création d’un module (il est possible d’empiler plusieurs modules). Ce ou ces module(s) structure(nt) l’information par empilement. Par défaut les ressources sont empilées les unes au-dessus des autres. La lecture va du haut vers le bas et du bas vers le haut. Nous ne travaillons jamais ou presque selon ce mode linéaire unique.
  • Deuxième niveau – La mise en ligne des cours ne peut se satisfaire de cette structure par défaut. Il faut que les concepteurs développent des modules de cours qui disposent d’une multitude de possibilités de circulation. Il faut donner le choix aux apprenants de pouvoir accéder aux informations de multiples façons.
  • Disposer d’une entrée thématique (présentation des enseignants, présentation des objectifs, bibliographie, cours N°1, cours N°2 …) ;
  • Disposer d’une circulation verticale c’est-à-dire un accès au plan du cours ;
  • Disposer d’une circulation horizontale – c’est-à-dire pouvoir aller d’un cours à l’autre sans avoir à repasser par la page accueil thématisée.

J’avais il y a quelques temps déjà, formalisé ce principe dans un diaporama.

La conception d’un cours avec Moodle consiste à mettre à disposition des apprenants des courscapture d ecc81cran 2015 11 23 acc80 21 06 56 ergonomiques qui tiennent compte de la possibilité de naviguer de façon multiple. La conception doit aussi prendre en compte les intérêts des enseignants. Je reste persuadé (mais le chemin est long) qu’il faut convaincre les enseignants d’investir Moodle, il faut leur donner le choix de déposer des ressources, d’avoir même une marge de conception pour ceux qui le souhaitent. Il faut donc concevoir un mode de circulation fluide. Il faut ici comprendre que les ressources à disposition ont un sens. Il faut intégrer l’idée qu’il y a une sémiologie de conception. Moodle permet de déposer du texte selon le même procédé dans une étiquette ou dans une page (voir image ci-contre). Pour les apprenants, il n’y a pas de différence à la lecture. Pour les concepteurs la différence est de taille.

Il faut que l’étiquette soit réservée aux titres, c’est-à-dire un message court (enseignants, bibliogaphie, exercice, cours N° 1).

Les textes à haute densité doivent être insérés dans la ressource page. Les enjeux pédagogiques sont respectés sans altérer la lecture de l’ordonnancement des cours dans le mode modification.

Lorsque le travail a été réalisé en respectant les principes évoqués ci-dessus on a la structure ci-circul 1dessous, synthétique qui permet de percevoir le mode d’organisation des cours et de déplacer, si besoin, les blocs par simple clic.

capture d ecc81cran 2015 11 23 acc80 21 18 28Dans le cas où la conception est réalisée sans tenir compte du sens des ressources, le mode de circulation intègre la totalité du texte. Il rend ainsi ingérable le déplacement des blocs et interdisant toute vision synoptique du cours.

Je vais continuer cette analyse dans une suite d’articles et avec la parution prochaine, je l’espère,  d’un article dans une revue.

Article publié sur le site : https://moiraudjp.wordpress.com/2015/11/23/conception-pedagogique-et-lms/
 

Jean-Paul Moiraud

Dernière modification le mardi, 01 décembre 2015
Moiraud Jean-Paul

Cherche à comprendre quels sont les enjeux des perturbations du temps et de l'espace dans les dispositifs de formation en ligne. J'observe comment nous allons passer du discours théorique sur les bienfaits des modes collaboratifs à l'usage réel. Entre collaboration sublimée et usages individualistes de pouvoir, quelle place pour le numérique ?
 
***