Imprimer cette page

Initialement publié le 17 août sur mon site EducPros - Depuis plusieurs années l’injonction au changement pédagogique s’accélère. Le principe de l’expérimentation, plus ou moins observée et évaluée, suivie d’une généralisation s’est muté en un principe de demande-proposition à changer immédiatement, à mettre en oeuvre du nouveau.

Lorsque j’exerçais, il y avait eu l’éducation à l’orientation et l’éducation à la citoyenneté puis de nouveaux dispositifs pédagogiques (travaux croisés, TPE, PPCP), ou des dispositifs de fonctionnement tels que les heures de vie de classe. Une tendance que l’on peut observer régulièrement lors de l’apparition de nouveautés pédagogiques de ce type, c’est une recherche de réponses en termes de contenu à une demande de modification de forme.

La commande

La formation continue se trouve soudain avec l’obligation soit de mettre en œuvre, soit de répondre à une demande à propos d’un nouvel objet, souvent encore peu identifié, pour lequel il faut tout à la fois élaborer un contenu, une forme, une définition, un dispositif de formation, et trouver des « formateurs ». A ces formateurs-aventuriers la tâche non seulement d’élaborer cet objet, mais également de se transformer en messager auprès de leurs collègues. Et l’on sait ce que l’on fait du messager lorsqu’il est porteur d’une « mauvaise nouvelle » car dans n’importe quel groupe social, et c’est ce qui le tient ensemble, la majorité est conservatrice et perçoit le changement, le nouveau comme un danger qui remet en cause un équilibre si difficilement établit.

Il est donc essentiel de concevoir des dispositifs qui à la fois permettent cette élaboration, mais qui doivent également protéger les formateurs de cet épuisement institutionnel.

Analyser les symptômes

Un stage est ce qu’on peut appeler en analyse institutionnelle un événement analyseur du quotidien. En proposant, en provoquant un autre mode de vie à des acteurs, pendant un temps donné, il remet en question un fonctionnement normal, évident, habituel, ce qui permet, si on fait l’effort de cette observation questionnante, de repérer des « règles » invisibles dans le quotidien pour les acteurs en général.

Bien sûr cette « observation » ne va pas de soi. Elle suppose un dispositif, une attitude particulière, un effort des formateurs. Elle doit être organisée un tant soit peu pour avoir une espérance de production de quelques savoirs peut-être utiles pour imaginer d’autres dispositifs de formations plus « efficaces ».

Les formateurs doivent inventer des dispositifs divers pour assurer ce travail qui est à la fois un travail de régulation pour les intervenants, un travail d’analyse des phénomènes non signifiants pris individuellement, mais qui le deviennent lorsqu’ils font nombre, et enfin un travail d’élaboration collective de dispositifs de formation et d’intervention.

Le dispositif de formation de formateurs

Il doit donc assurer différentes fonctions ou permettre certaines activités.

  • Acquérir des compétences générales d’animation d’utilisation de méthodologies créatrices
  • Etre une occasion de comprendre les évolutions en général
  • Permettre une élaboration collective, et assurer ainsi une référence collective aux formateurs
  • Construire des dispositifs sécurisants tant pour les stagiaires que pour les formateurs, et on peut l’espérer un peu efficaces.

Et ceci intéresse également les formateurs disciplinaires. Ceux-ci sont amenés à intervenir sur des activités qui débordent les contenus disciplinaires, ou en tout cas qui remettent en cause des pratiques installées. Ils seront sans doute également amenés à intervenir en établissement ou dans des stages d’établissement ou de bassin, où d’autres enjeux ont cours.

Bernard Desclaux

Desclaux Bernard

Conseiller d’orientation depuis 1978 (académie de Créteil puis de Versailles), directeur de CIO à partir de 90, je me suis très vite intéressé à la formation des personnels de l’Education nationale. A partir de la page de mon site ( http://bdesclaux.jimdo.com/qui-suis-je/ ) vous trouverez une bio détaillée ainsi que la liste de mes publications.
J’ai réalisé et organisé de nombreuses formations dans le cadre de la formation continue pour les COP, , les professeurs principaux, les professeurs documentalistes, les chefs d’établissement, ainsi que des formations de formateurs et des formations sur site. Dans le cadre de la formation initiale, depuis la création des IUFM j’ai organisé la formation à l’orientation pour les enseignants dans l’académie de Versailles. Mes supports de formation sont installés sur mon site.
Au début des années 2000 j’ai participé à l’organisation de deux colloques :
  • le colloque de l’AIOSP (association internationale de l’orientation scolaire et professionnelle) en septembre 2001. Edition des actes sous la forme d’un cd-rom.
  • les 75 ans de l’INETOP (Institut national d’étude du travail et d’orientation professionnelle). Edition des actes avec Remy Guerrier n° Hors-série de l’Orientation scolaire et professionnelle, juillet 2005/vol. 34, Actes du colloque : Orientation, passé, présent, avenir, INETOP-CNAM, Paris, 18-20 décembre 2003. Publication dans ce numéro de « Commentaires aux articles extraits des revues BINOP et OSP » pp. 467-490 et les articles sélectionnés, pp. 491-673
Retraité depuis 2008, je poursuis ma collaboration de formateur à l’ESEN (Ecole supérieure de l’éducation nationale) pour la formation des directeurs de CIO, ainsi que ma réflexion sur l’organisation de l’orientation, du système éducatif et des méthodes de formation. Ce blog me permettra de partager ces réflexions à un moment où se préparent de profonds changements dans le domaine de l’orientation en France.
Après avoir vécu et travaillé en région parisienne, je me trouve auprès de ma femme installée depuis plusieurs années près d’Avignon. J’y ai repris une ancienne activité, le sumi-e. J’ai installé mes dernières peintures sur Flikcr à l’adresse suivante : http://www.flickr.com/photos/bdesclaux/ .