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Article publié par Solène Méric sur Aqui.fr
 
Ces 11 et 12 décembre au Rocher de Palmer à Cenon, l’An@é, l’Association Nationale des Acteurs de l’Ecole organise avec de nombreux partenaires et près de 80 participants, deux journées de réflexions et d’échanges sur les relations entre l’éducation et le numérique. Baptisées « Les boussoles du numérique : les orientations », cette première session d’un cycle trois ans, propose 2 jours de réflexion mais aussi de démonstrations pratiques et d’ateliers dynamiques, à destination des acteurs de l’éducation.
Plus que l’intégration d’outils numériques à l’école, qui sont déjà en large part une réalité, les conférences et tables ronde de la première matinée, se sont appliquées à voir en quoi et comment, l’Education peut (et doit) s’inscrire dans un écosystème, voire une société marquée par le numérique.
 
L’intégration du code et la pensée algorithmique à l’écoleAux acteurs de l’éducation présents ce mercredi, Antoine Chotard, responsable veille et prospective à l’AEC, décrit un écosystème numérique mobile, instantané et intuitif, qui passe non seulement par les outils « classiques » du smartphone ou de la tablette, mais qui s’élargit aussi à de nombreux objets du quotidien, de plus en plus connectés. En conséquence, cet écosytème numérique met l’utilisateur au centre tout en lui offrant de plus en plus la capacité de mesurer et d’évaluer ses propres statistiques et performances dans de nombreux domaines tels que le sport, les loisirs ou encore la santé. Le numérique, fort de ces services et outils connectés, fait aussi apparaître une véritable « granulation des interconnexions » de l’utilisateur. Autant d’éléments qui rendent la déconnexion de plus en plus difficile puisque l’interdépendance entre le « réel » et l’écosytème numérique se renforce. « Si se déconnecter des médias reste possible, se déconnecter de soi est plus dur », synthétise Antoine Chotard.
Difficile alors de considérer, que l’Education puisse être pensée de manière totalement détachée de cet écosystème dans lequel évolueront forcément les citoyens de demain. Et Antoine Chotard de poser la question de l’intégration du code et la pensée algorithmique à l’école pour ne pas seulement consommer numérique mais en devenir "consomm’acteur". 
"L’industrialisation de l’individualisation". Pour Emmanuel Davidenkoff, il est clair que le numérique et la rapidité de son développement ont déjà atteint le monde de l’Education. Et l’enseignement supérieur montre, selon lui, de nombreux signes de mutations liées au numérique : les amphis envahis de tablette et ordinateurs portable, la multiplication des cours en ligne, l’existence d’une chaire sur les jeux sérieux à Grenoble, un campus numérique en Bretagne... 
Mais au delà de ça, et concernant plus précisément l’enseignement primaire et secondaire, Emmanuel Davidenkoff, voit dans le phénomène de « user-centrism » décrit plus haut, l’opportunité d’une « industrialisation des méthodes prônant l’individualisation de la pédagogie ». Pour lui, sur ce sujet, l’Education nationale ne doit pas manquer le coche. « La question n’est pas de savoir si le numérique va rentrer à l’école, mais à quelle vitesse et si le système public pourra réagir dans les temps. S’il ne le fait pas, ce sont les acteurs privés qui pallieront ce manque », prévient-il.
 
Solène Méric Aqui.fr
 
Crédit Photo : Aqui.fr
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