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Il est toujours nécessaire d’observer comment fonctionne une société, une ville, une communauté. La Chine et sa capitale Pékin, plus de 22 millions d’habitant(e)s, illustre particulièrement bien  une  évolution numérique dynamique, en phase avec la mondialisation digitale.

Regarder comment, par exemple, des cyclistes qui utilisent leurs vélos électriques, avec leur location par CR Code, la nuit, dans les rues de Pékin, au milieu de la circulation, sans lumières, devant et derrière, mais envoyant depuis leur téléphone placée sur le guidon, des messages,  est révélateur d’une société qui a intégré totalement déplacements, réflexions, travail, détentes en phase avec l’écosystème numérique mondial.

Le numérique terminal mobile intégré aux pratiques

Dans ce contexte évolutif, il est important de comprendre comment le numérique est intégré dans l’éducation, la recherche, la formation, la formation professionnelle en tenant compte qu’enfants, jeunes, adolescents, parents, enseignants, décideurs, adultes, bref toutes les citoyennes et tous les citoyens d’un pays possèdent l’objet « téléphone intelligent », terminal  mobile partagé par la grande majorité.

Rencontres et échanges à l'Ambassade de France

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Frédéric Bonnet, parent d’élève, Mathilde Nicolas, chargée de mission culturelle, Romain Mignerat, chargé de mission universitaire, Thibault Curmi, attaché adjoint de coopération universitaire, Jacqueline Plessis, attachée de coopération linguistique, éducative et sportive, les quatre dernières personnes travaillant à l’Ambassade de France en Chine.

Voici donc quelques réalités entrevues

1 – Le smartphone, quelle que soit sa marque, est au cœur des relations pour la grande majorité de la population, tout âge confondu.

L’utilisation d’un réseau mondial pratiquement gratuit,  « WatsApp », permet, en direct, tous échanges de textes, d’images, de paroles, de vidéos, pratiquement en « live », comme il est dit. Il est intégré comme un support de partage sociétal.

2 – Les responsables de l’Ambassade de France en Chine rencontrés, confirment que leurs travaux, leurs relations avec leurs collègues et avec les personnes avec lesquelles ils agissent, sans pour autant de pas supprimer les contacts réels et les réunions, utilisent quotidiennement le système numérique.

Les ordinateurs classiques existent bien sûr sur les bureaux, mais c’est aujourd’hui les messages envoyés via les sites d’échanges et les réseaux numériques qui  organisent les échanges, les discussions, bref le travail entre, par exemple, les enseignants et leur direction. Dialogues, mises en relation, publications, conférences, cours, s’organisent aussi en streaming.

3 – Les informations, conférences, cours en ligne, contenus académiques sont distribués, envoyés d’une façon immatérielle.

Les cours magistraux existent toujours, mais l’utilisation des réseaux impliquent l’articulation entre le présentiel et l’immatériel. La souplesse d’appréhension des contenus dans l’enseignement a été évoquée.

4- Ces situations ne gomment pas les questions d’équipements et de mise en place de réseaux, en particulier, hors des grandes villes.

Ces questions qui existent en France, sont bien sûr présentes également dans la Chine rurale. Une remarque a été formulée que les équipements précédent les usages et que depuis quelques temps ce sont les usages qui accélèrent les équipements. Le THD est bien au cœur de la société, urbaine et rurale et quand pas assez présente, fortement demandée.

5 – La banalisation de l'outil mobile.

  • L’acceptation de la téléphonie mobile est indéniable. L’observation de son utilisation, en ville, en réunion, aux repas, depuis chez soi est indéniable.
  • Ce support fonctionne bien comme forme de révision que l’on soit présent, en proximité ou à distance.
  • Tous les lieux de formation scolaires sont concernés et tous les parents acceptent cette forme d’éducation.

De fait entre France et Chine, on perçoit un décalage :  l’acceptation sociétale du numérique en Chine, et en France on se pose encore quelques questions sur son efficacité. Il semble qu’en Chine cela soit dépassé.

6 - Il faut néanmoins ne pas oublier que les droits d’auteurs et  la cyber- criminalité,  liés au traitement du Big DATA, se posent aussi en Chine. L’utilisation des données personnelles est une réalité. Il est demandé qu’une formation existe sur ce sujet.

7 – Dans la relation institution et professeurs, dans le secondaire, l’utilisation de  « WatsApp » est quotidienne.

Par exemple, envoyer ainsi des informations, des textes, des vidéos, des photos à 125 professeurs en même temps, est non seulement accepté, mais surtout efficace et rapide. Des réponses à l’institution, comme aux collègues se déroulent parfois dans les 3 minutes qui suivent. La simultanéité et les réactions immédiates sont le réel des enseignants.

Il existe une multitude de niveaux d’enseignements, entre public et privé. Certains lieux sont forts « payants » pour les parents, d’autres en concurrence pour la réussite de leurs élèves, mais TOUS intègrent les modalités de formation via le numérique et les terminaux numériques mobiles personnels. La nostalgie ne semble pas d’actualité.

Marcel Desvergne

Dernière modification le jeudi, 12 mars 2020
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.