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Depuis quarante ans, la jeunesse a appris à vivre dans une société en crise, crise de l'emploi, de la culture, de la nation, de la République. Nous en arrivons même à considérer que le monde normal, la référence c'est celui qui s'est constitué en France pendant une période assez brève, de la Libération au choc pétrolier avec une économie nationale, une nation forte, un Etat puissant. Petit à petit tout ce bel édifice s'est délité.  Le monde a bel et bien changé et tous les domaines ont dû s'adapter à une société en mutation permanente.

L'éducation n'échappe pas à la règle. Les outils numériques accentuent souvent la recherche d'individualité, d'autonomie des adolescents. Internet transforme leur rapport aux savoirs scolaires.

Auparavant l'école avait le quasi monopole dans la transmission. Aujourd'hui, les jeunes s'informent ou croient s'informer avec leurs pairs et sur les réseaux sociaux. En classe, un professeur peut se voir opposer des récits alternatifs, la légitimité de l'enseignement est remise en cause. Par ailleurs, cinquante ans après mai 68, nous vivons l'effondrement des mouvements sociaux l'extrême faiblesse du syndicalisme, l'épuisement des partis traditionnels. Paradoxalement le radicalisme est davantage du côté du statu-quo que du changement.

Personne ne se pose la vraie question : " Qu'est-ce-qui nous unit ?" "Qu'est-ce-que nous pourrions faire ensemble ?" Il est dommage que les colères qui grondent ne se transforment pas en projet, en alliance, en compromis. Et n'oublions jamais que pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même.

Dernière modification le dimanche, 09 juin 2019
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/