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Il ne suffit pas de promettre l'égalité, il faut qu'elle puisse être effective. Pour l'instant, pas grand chose de concret dans les propos du ministre. Des intentions, des voeux pieux  mais rien qui  annonce une quelconque rupture  avec celle de son prédécesseur. 

Or, derrière le slogan d'une école avec 100% de réussite, la politique de Jean-Michel Blanquer n'a pas été capable d'apporter la démocratisation de la réussite annoncée.

Bien au contraire !! La réforme du lycée  a vu s'installer de véritables régressions sur l'accès des filles aux mathématiques. La réforme de l'enseignement de la lecture n'a guère fait la preuve de sa pertinence, à moins que nous ne montions en épingle, comme le font certains médias, de faibles évolutions dont les spécialistes eux-mêmes nous disent qu'elles ne sont pas signifiantes. Et que dire de Parcoursup qui, chaque année, interdit l'accès aux études supérieures à de nombreux jeunes.

Le jour où un investissement massif donnera aux universités la possibilité d'accueillir toutes les étudiantes et tous les étudiants, dans des conditions décentes, nous pourrons croire  à une volonté véritable de lutte contre les inégalités. C'est loin d'être le cas !!  tant que la réussite de quelques élèves de milieux populaires suffiront à honorer la promesse républicaine d'égalité, nous entretiendrons le leurre de l'égalité des chances.

La question n'est pas celle du mérite de quelques uns mais celle de notre système scolaire à permettre à tous les jeunes d'accéder à une culture commune de haut niveau.

Mises bout à bout, ces réformes donnent un ensemble cohérent qui vise à la fin de la massification universitaire et scolaire au profit d'un marché de l'éducation qui oriente l'offre mais aussi la demande. Le dogme n'est plus le service public, ni l'accès à une qualification pour tous, c'est véritablement la compétition et ce au nom d'une "meilleure qualité". 

 

Faire croire que de telles orientations vont alléger le budget de l'Etat est un miroir aux alouettes  car, il faut savoir que, dans les systèmes les plus performants, c'est toujours l'Etat qui finance massivement les formations, y compris à coups de subventions dans le privé comme c'est le cas en France et aux Etats-Unis.

Nous avons plus que jamais besoin d'une politique publique d'éducation pour renforcer le service public, car nous avons besoin d'une jeunesse la mieux formée possible. Cela implique d'augmenter le temps passé à l'école, de diminuer les effectifs par classe, de permettre à tous d'accéder à l'enseignement supérieur. L'égalité nécessite un choix politique et les engagements qui vont avec. Il en va de l'avenir de notre jeunesse !!

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Dernière modification le mardi, 10 janvier 2023
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/