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Vous observerez que les choses de la vie qui nous enthousiasment sont souvent inattendues, soudaines. 
Elles nous cueillent au moment où ne nous y attendons pas. C’est une histoire d’amour, qui nous prend au dépourvu, une odeur qui flotte et rappelle les fruits de notre enfance, une lumière, un coucher de soleil qui crie beauté du monde.
 
Les petits riens qui font le sel de notre existence nous surprennent, nous enchantent, il suffit de cultiver l’hospitalité des instants de bonheur, de ce qui transforme notre vie. Il en est ainsi lorsqu’un musicien de rue envoie tout ce qu’il a au fond du cœur, lorsqu’un deuxième le rejoint, puis tout un orchestre qui touche l’âme d’une foule qui se met à chanter, à pleurer, qui n’en revient pas.
 
Cette foule n’en revient pas quand ce qui ne devait pas se produire se produit. C’est ce qui s’observe dans ces nouvelles formes d’événements musicaux ou des symphonies complètes se dressent parmi nous et font résonner l’émotion des instruments. c’est ce cadeau qui nous est fait, cette surprise qui nous atteint et fait tomber nos défenses. Ce don qui nous est fait et nous dit, aujourd’hui il s’est passé quelque chose.
 
Et s’il en était de même de l’émotion musicale que de l’apprentissage ? Et si apprendre par surprise au détour des rencontres, en liberté générait plus de plaisir, d’envie que la seule consommation d’un programme déjà tout écrit qui ne nous étonnera pas ?
 
Apprendre procède de la curiosité qui se réveille aux stimulations de notre environnement. Quand l’institution sort de ses murs pour aller au devant de ceux qui veulent savoir, ou bien même, plus osé encore, quand il n’y a pas besoin d’école pour enserrer les connaissances, que celles-ci circulent plus librement ne sent pas ce souffle d’apprendre par soi-même de sa vie ?
A force d’affirmer qu’il y a de savoir utile que dans les lieux de savoir, qu’on peut les mesurer, on finit par étouffer la force de son expérience, de la rencontre et des liens avec les autres.
Il s’agirait peut être aujourd’hui d’institutionnaliser un point, de limiter les planifications de cours et de laisser les apprenants mailler leurs apprentissages avec la vie qui court.
 
#Apprendre
Publié le 11 mai sur mon blog : Apprendre autrement
Dernière modification le vendredi, 10 octobre 2014
Cristol Denis

Directeur Innovation et Développement APM (Association pour le Progrès du Management)
Chercheur associé Paris Ouest Nanterre