Imprimer cette page

De nombreuses tablettes sous Windows 8 arrivent sur le marché. De nombreuses difficultés et limitations techniques vont elles tomber ?

On trouve assez peu d’analyses critiquant les déploiements tablettes Apple ou Androïd. Impérieuse nécessité d’être dans l’air du temps,   difficulté de remettre en question de lourds investissements, partialité de certains retours d’usages, les raisons sont nombreuses.

Or, dans notre quotidien, nous rencontrons de nombreux utilisateurs frustrés par les limites des systèmes actuels.

Les enseignants pointent du doigt des limites technologiques :

  • Pas de lecture flash sur les plate forme iOS. Ce qui empêche d’utiliser toutes les fonctions des ENT ou limite l’affichage de certains sites
  • Les applications sont gérées comme des conteneurs étanches, chacune stockant ses fichiers. Il faut passer par des systèmes comme Dropbox ou Google Drive
  • Les tablettes sont des dispositifs grand public, attachées à un utilisateur. Un usage mutualisé n’est pas prévu.
  • Nécessité de s’approprier un système d’exploitation et souvent une application de gestion des tablettes
  • Les évolutions de version de système d’exploitation (Android ou iOS) compliquent une gestion harmonisée des flottes de tablettes

Les collectivités doivent aussi faire face à plusieurs problématiques :

  • Le déploiement d’application et la gestion centralisée de la sécurité impliquent de s’équiper de plate formes complexes et coûteuses (les Mobile Device Management).
  • Qui gère cette plateforme ? les enseignants ne sont pas formés, et pourtant ils peuvent vouloir installer des logiciels ou modifier des configurations. Les services informatiques des collectivités ne sont pas souvent disposés à prendre en charge cette nouvelle mission, potentiellement très chronophages.
  • Les déploiements hors MDM se transforment souvent en belle pagaille.
  • La multiplicité des solutions matérielles et logicielles compliquent le choix et imposent de s’enfermer dans un standard. Ou de gérer une flotte hétérogène.
  • Le cout des applications est élevé, surtout sur iOS. Et il est difficile à anticiper tant les usages et demandes des enseignants évoluent.

En conclusion, j’ai le sentiment que l’on a équipé les enseignants de tournevis pour planter des clous…

Et pendant ce temps, chez Microsoft …

Microsoft a produit une Surface pro très séduisante, mais trop coûteuse. A 1000 Euros hors accessoires, difficile d’envisager un déploiement de masse…

Les fabricants asiatiques ont mis du temps à produire des tablettes équipées de processeurs assez puissants pour faire fonctionner Windows 8 mais suffisamment économiques pour proposer un tarif comparable aux tablettes Android ou iPad.

C’est le cas désormais. Autre nouveauté, il en existe sous Windows 8.1 familial et sous Windows 8.1 Pro.

La version Pro sait s’intégrer à un réseau (Domaine dans le langage Microsoft).

La tablette devient alors un dispositif informatique aussi simple à gérer qu’un PC !

Déploiement d’applications, paramétrage de l’interface centralisé, harmonisation des stratégies de sécurité : toutes les solutions existent depuis longtemps !

Ce qui peut changer

  • Pour l’utilisateur, tout devient plus familier, et on  retrouve toutes les applications familières utilisées depuis longtemps.
  • Envie d’open source ? Utilisez Libreoffice et les suites logicielles comme Abulédu. Envie d’utiliser les innovations de Microsoft sous Office et Office 365 ? Déployez les applications comme sur des PC
  • Les ENT, conçus au départ pour être utilisés sur PC , fonctionnent au mieux.
  • Le poste enseignant est équipé du même système que les tablettes.
  • Pas besoins de compétences spécifiques pour la collectivité. Elle sait déjà gérer des parcs informatiques.
  • Peu importe la tablette, le système d’exploitation sera harmonisé. L’investissement devient plus pérenne.
  • Basculer d’un environnement adapté au tactile à un environnement bureautique classique est possible. Les claviers physiques facilitent la production de documents.
  • Classes mobiles : comment choisir entre tablettes et portables ? Avec une tablette Windows, vous avez les deux !

Loin de moi l’idée que les tablettes sous Windows aplanissent toutes les difficultés et vont résoudre tous les défis numériques (et autres) que l’école doit relever. Je ne nie pas non plus que les développeurs d’applications ont produit les solutions pertinentes et attractives.

Néanmoins, j’ai la conviction que les choix seront plus simples pour les collectivités. Et que les enseignants pourront se concentrer sur les usages plutôt que de se débattre avec des problématiques techniques.

Le monde de l’éducation ayant trouvé d’autres épouvantails que Microsoft (Google, Facebook, …), l’image de l’éditeur s’en est trouvée adoucie. D’autant que son PDG Satya Nadella a indiqué que le monde de l’éducation était une des priorités du groupe.

Je fais le pari que d’ici peu, de nombreux appels d’offres intégreront des nouvelles tablettes Microsoft.

Dernière modification le lundi, 27 juillet 2015
CARAYON Rémi

Directeur de la société ENTEIS, partenaire technique des Boussoles du Numérique, membre de l'An@é.