Imprimer cette page

La  « Conférence territoriale sur la réussite scolaire et professionnelle des jeunes » à Nontron le 30 janvier 2020, organisée par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, les rectorats des académies de Bordeaux et de Limoges, et l'État - DRAAF Nouvelle-Aquitaine, après les conférences territoriales identiques de Thouars le 24 juin 2019 et d'Ussel le 8 octobre 2019 ont permis de croiser les réflexions et les propositions autour de ces thématiques, sur les territoires du Périgord Vert et du Pays de Saint-Yrieix à la Cité scolaire Alcide Dusolier. @Cite_ADusolier

Sous l’animation positive de Thierry CAGNON, Directeur de l’Education de la Région Nouvelle-Aquitaine, Elise COULON-COLOMBEAU, Chef d’établissement de la Cité scolaire Alcide Dusolier, a rappelé les actions des 70 enseignants et 50 agents tant pour le développement durable que pour des actions dans les domaines de la solidarité.

Jean-Louis NEMBRINI, Vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l'Éducation et des Lycées a formulé l’enjeu pour la Région Nouvelle-Aquitaine et pour l’ensemble des jeunes concernés par leur parcours scolaire et professionnel. La dimension territoriale est incontournable, compte-tenu des choix du Président Alain ROUSSET de mettre en valeur les futures usines en milieu rural, de répondre activement à la politique de l’emploi et aux difficultés de recrutement des entreprises. L’aménagement de territoires numériques est nécessaire, tant pour les grands équipements que pour la santé par exemple.

Jean-Louis Nembrini

" La Région a décidé de s’emparer de la dimension « information à l’orientation », enjeu essentiel pour le recrutement, qui nécessite d’identifier les besoins en compétences sur les territoires dans une perspective de 5 à 10 ans. L’orientation, c’est à la fois  l’affectation  (c’est le plus simple) et  l’information sur les métiers, volet le plus important.

Pour réussir, la Région devra réunir toutes les forces en présence. D’un point de vue méthodologique, elle définira des priorités et s’appuiera sur les études démographiques de l’INSEE qui dégagent des perspectives démographiques sur 20 ans. Sur certains territoires, des phases de régression vont encore s’accentuer en 2026. Mais les entreprises qui y sont implantées, elles, seront encore là demain, et elles auront besoin de recruter des salariés avec des compétences et des savoir-faire.

Pour cela, des leviers d’action existent : la formation constitue aujourd’hui pour les jeunes la seule certitude. Elle doit permettre aux jeunes d’identifier et de maîtriser les codes du recrutement. De ce point de vue, la formation initiale constitue un vrai ticket d’entrée vers un 1er emploi dans le monde professionnel.
Mais aussi, les métiers de demain nécessiteront une adaptation. Il faudra donc apprendre à « continuer à apprendre ».

L’objet de cette rencontre porte aussi sur l’avenir de nos établissements.

Cette approche territoriale repose aussi sur l’entretien d’un « semis » d’établissements de formation (dont les lycées professionnels). Nos lycées ne doivent pas fermer même s’ils sont de petite dimension et connaissent une baisse du nombre d’élèves. Ces lieux de la formation initiale accueilleront demain de la formation continue. Ils sont des outils de cohésion sociale.

Nos établissements n’ont pas seulement une vocation technologique sur les territoires. Ils enseignent également les valeurs de la République. Une réflexion doit être engagée sur les lycées professionnels. Ils forment et transmettent les compétences dont les entreprises auront besoin à un horizon de 5 à 10 ans. Mais ils apportent aussi une dimension complémentaire sur leur territoire.

Sur les territoires du Périgord Vert et du Pays de Saint-Yrieix tous les lycées doivent perdurer et l’information sur l’orientation, compétence de la région, doit être bonne car elle est, parfois insuffisante. C’est une excellente idée que les Régions s’occupent des besoins des connaissances fines de l’économie au service des jeunes.

Le concept des « Usines du Futur » en cours d’élaboration permet d’assurer un avenir et fonctionne comme un ascenseur social.

Il faut TRAVAILLER MIEUX ENSEMBLE ET EN CONFIANCE ! Les directions de l’orientation et du développement économique sont semblables. Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine (Financement 30% l’Etat et 70% la Région), agence unique en France, s’implique totalement sur ces questions d’accompagner la réussite scolaire et professionnelle des jeunes.

Il est nécessaire de faire émerger les nécessités des embauches à 3, 4, 5 ans sur notre territoire. Le « Cluster ResoCUIR » de Thiviers pour la filière Cuir rassemble plus de 100 entreprises et figure parmi les priorités de la Région. L'initiative de la création de ce cluster d’entreprises se situe au cœur de la stratégie de développement économique et d’innovation de la Région Nouvelle-Aquitaine."

En conclusion il souhaite que soit capté l’énergie des territoires qui est libérée via ce type de rencontre à la Cité scolaire Alcide Dusolier.

IMG 2006 002Anne Bisagni- Faure :

Anne BISAGNI - FAURE, Rectrice de la région académique Nouvelle-Aquitaine et Rectrice de l'académie de Bordeaux confirme son engagement pour que les jeunes réussissent via les compétences acquises. Elle salue les équipes éducatives des lycées ainsi que Cap Métiers.

Un travail est engagé avec les équipes du Conseil Régional pour un nouveau protocole de travail, une vision prospective en tenant compte de l’attractivité des territoires. Garante de l’argent public, elle soutient les évolutions en cours et se projette dans les nouveaux métiers. Prospectivement elle indique la nécessité d’une réflexion sur les diplômes de demain et d’une projection dans cette Intelligence Collective. La voie professionnelle est une voie d’excellence.

IMG 2012 002Anne LAUDE, Rectrice de l'académie de Limoges, insiste elle aussi sur le besoin d’évoluer en fonction des demandes des entreprises. Il faut réfléchir à la complémentarité entre l’entreprise et le monde de l’éducation. Le territoire synthétique de Limoges dispose d’une dynamique entrepreneuriale ET de formations. La complémentarité est possible et nécessaire.

Guy LEHAY, Chef du Service Régional de la Formation (SRFD) à la DRAAF rappelle que l’enseignement agricole représente 25 000 jeunes, 200 lieux de formation et d’une forte capacité d’animation du territoire. Mais il faut mieux se faire connaitre et mieux partager l’information pour former les acteurs de l’orientation dont 30% se trouve en milieu rural.

Après les interventions introductives, une présentation des territoires et des enjeux sociodémographiques et économiques, ainsi que des témoignages d’acteurs locaux permettent de saisir les interrogations et richesses du territoire.

Trois lycéennes de la Cité scolaire Alcide Dusolier témoignent de leur vécu.

IMG 2008 002Elles insistent, en particulier sur les difficultés de déplacement au cœur de leur territoire rural, les lycées éloignés, l’inégalité en matière culturelle, villes et rural. Par contre mise en valeur de la Cité scolaire, permettant de créer un écosystème et de régler les fractures socioculturelles, en particulier par les activités culturelles. Elles insistent sur l’intérêt du numérique et de l’internet comme un atout scolaire, permettant, par exemple des relations avec l’Université. L’importance de communiquer, de donner des informations est centrale pour réussir.

Laurent DURAY, Président du ResoCUIR  à Thiviers, indique la mise en commun entre les industriels et les futurs collaborateurs avec des formations en  étroite collaboration entre la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat de Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle-Aquitaine permettant d’initier un cycle de formations annualisé à destination des artisans membres comme le calcul du prix de revient, la maintenance de premier niveau, la mise en valeur de produits. Il indique par ailleurs des difficultés conte tenu que de nombreux partenaires ne dominent pas suffisamment l’informatique, les codes et le marketing digital.

● Une présentation du Comité local école-entreprise (CLEE) du Ribéracois est assurée. Les CLEE ont vocation à accentuer la visibilité des échanges entre l’École et le monde économique et à structurer opérationnellement la relation École-entreprise avec les dispositifs existants. Les CLEE participent au traitement des sujets d’orientation au travers d’actions d’information sur la formation et l’insertion propres aux bassins d’emplois.

Les partenaires institutionnels sont associés à la création et au fonctionnement des CLEE : Région, département, préfecture, communes, communautés de communes, CIO, chambres consulaires, organismes de formation, associations, Pôle emploi, missions locales... Les campus des métiers et des qualifications de l’académie font partie d’un ou plusieurs CLEE.

Chaque CLEE est co-animé par un chef d’établissement et un responsable d’entreprise. Une charte académique fixe les principes généraux de fonctionnement et détermine un cadre d’actions en lien avec le Parcours Avenir. Cette charte est déclinée par chaque CLEE en fonction des besoins identifiés des territoires, avec 2 ou 3 actions à conduire durant l’année scolaire.

Une plateforme digitale existe via les FABLAB(Clusters) permettant, par exemple à l’initiation à la robotique

https://www.adi-na.fr/actualites/lancement-officiel-de-plateforme-reseau-innovez-nouvelle-aquitaine.html

Des semaines et d’intégration permettent de rechercher des stages de formation en faisant se rencontrer des chefs d’entreprises et des élèves.

Via CAP METIERS

https://www.cap-metiers.fr/

Une présentation des forces du territoire du Périgord Vert et de la Communautés de communes autour de Nontron a été faite via des documents projetés.

Catherine SAULE, Directrice de la direction orientation de la région Nouvelle-Aquitaine présente les services pour accompagner les jeunes vers les meilleures écoles :

1 – Partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux.

2 – Renouvellement des outils et les ambassadeurs de métiers.

3 – Information sur l’orientation avec des référents.

Thierry KESSENHEIMER, Délégué académique de la Délégation académique à la formation professionnelle initiale et continue informe sur les services proposés en insistant sur une les demandes de formation pour les lieux ruraux.

Les travaux dans les ateliers thématiques sont précédés par le rappel des choix de la Région :

- Notre territoire se fait avec l’articulation positive de la Région et de l’Académie pour tous les territoires.

- Pour faire émerger les vraies demandes il faut articuler la confiance, le vertueux et travailler ensemble.

- Il faut recueillir les sources permettant le développement et la réussite de l’avenir.

Trois ateliers s’organisent pour permettre d’intégrer les points de vue des participantes et participants dans le cadre de la problématique : « La réussite scolaire et professionnelle des jeunes »

Atelier n°1 : Comment améliorer la réussite des jeunes du territoire, et notamment les plus fragiles ?

Atelier n° 2 : Comment renforcer l'attractivité des formations sur le territoire ?

Atelier n° 3 : Comment développer les liens écoles / entreprises ?

Au moment de la restitution des ateliers les préconisations furent riches :

1 : Comment améliorer la réussite des jeunes du territoire, et notamment les plus fragiles ?

-       Créer un Pass Formation comme il existe un Pass Culture

-       Renforcer les immersions professionnelles et une meilleure découverte des métiers

-       Etendre et décloisonner le modèle CLEE

-       Renforcer et développer les plateformes des mobilités

-       Développer la notion de l’information pour les pairs

-       Travail en réseau pour lutter contre les décrochages scolaires

-       Plus de moyens pour permettre la réussite des jeunes

-       Le Pass Formation pour renforcer l’immersion

-       Permettre la mobilité des jeunes

-       Importance de la prise en compte de l’humain

-       Le lien avec les familles afin que les jeunes puissent s’émanciper

2 : Comment renforcer l'attractivité des formations sur le territoire ?

-       Proposer un format numérique type skype pour les jeunes en difficulté

-       Développer le rôle d’ambassadeur pour revaloriser les métiers

-       Mieux préparer la venue des jeunes en entreprises

-       Améliorer la communication et l’information sur les métiers et les filières

-       Développer la mise en réseau des partenaires Campus des métiers des métiers et qualifications

-       Développer une carte des formations ouvertes aux métiers de l’environnement et du tourisme

-       Valoriser l’action territoriale

-       Anticiper la transmission d’entreprises

-       Colorer les formations et développer des formations complémentaires

-       Donner l’envie à des jeunes de se tourner vers l’entreprenariat

-       Maillage et structuration territoriales pour mettre en place une stratégie d’attractivité

-       Développer la mise en réseau dans la continuité du travail des campus

-       Passeport Mobilité découverte : chaque collège aurait la possibilité d’un transport gratuit pour visiter et découvrir une formation professionnelle

3 : Comment développer les liens écoles / entreprises ?

-       Mobiliser l’ensemble des entreprises

-       Développer les petits-déjeuners (8 h – 9 h 30) lors des CLEE pour une information partagée autour d’une thématique d’intérêt commun

-       Partager des expériences sur un plateau technique salarié(e)s/scolaires (S’appuyer sur les fédérations des parents d’élèves)

-       S’appuyer sur la réalisation de chefs d’œuvres

-       Annonce des entreprises sur tous les volets, contacts directs, annuaires

-       Diffuser le dispositif CLEE, la Région pouvant faire la médiation auprès des entreprises et des jeunes

-       Organiser une semaine de partenariats des métiers, les jeunes pourraient entrer dans des entreprises pour découvrir des professions

Après la restitution des ateliers et en clôture,Jean-Louis NEMBRINI exprime ses remerciements et apprécie la richesse des échanges et des propositions.

Il indique que l’on peut fédérer sans remise en cause des travaux des terrains, que la Région favorise l’émergence des idées de son territoire tant sur la formation que les entreprises.

Il faut mobiliser les compétences et inventer ensemble des modèles anticipant l’avenir et ne pas oublier, malgré les réseaux physiques, le numérique comme système d’information, d’appropriation et de formation.

Dernière modification le samedi, 10 septembre 2022
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.