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La Fédération des Œuvres Laïques de l'Ardèche vient de publier le Journal d'action laïque de novembre intitulé : " Marianne et la toile ", les valeurs de la République et le numérique : " Tablettes, smartphones, ordinateurs, peuplent le quotidien ; mais pour un bon nombre de nos concitoyens, le numérique est une terre inconnue. Le coût de l’accès, la défiance devant ce nouvel outil créent de graves mises à l’écart de la société. Dans le domaine du numérique coexistent, parfois en s’affrontant, postures ou positions discordantes : entre les convaincus de son intérêt, les détracteurs et les dubitatifs. Les divergences enrichissent, incontestablement. Il n’en demeure pas moins que nous devons être attentifs à la question que soulève Régis Debray à notre adresse : " Ma fraternité a des souffrances d’orpheline dans l’univers technologique actuel " ; mais être moderne pour Cioran n’est-ce pas bricoler dans l’incurable "?

Le sommaire du Hors-Série numérique

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Le citoyen numérique, contribution de Marcel Desvergne, Vice-Président de l'Association Nationale des acteurs de l'Ecole (An@é).

Envol 694 - Novembre 2019

Nous sommes des citoyennes et citoyens numériques. Tout humain du XXIe siècle est connecté.

Nous devons prendre acte que tout individu est un citoyen numérique mobile, quelque que soit son âge.

Si on y intègre les animaux, nos lieux de vie connectés, la voiture d’aujourd’hui, véhicules sans chauffeur dès demain, la maison, l’hôtel, le restaurant, l’école de la maternelle jusqu’à l’université, l’hôpital, les lieux de travail, de vacances, de cultures, la ville, le village, la zone rurale, le train, l’avion, l’autobus... et notre corps ainsi que nos vêtements, nos gants, nos chaussures, nos miroirs, nous sommes bien devenus des " personnes augmentées ".

Observer nos concitoyennes et concitoyens qui téléphonent, prennent des photos, les échangent, écoutent musiques et films en conduisant, utilisent de plus en plus les enceintes musicales, à notre écoute, l’ensemble des réseaux sociaux via leur " doudou numérique " (Smartphone), montre bien que nous sommes des actrices et des acteurs de notre société numérique actuelle, en évolution et mondiale.

En effet cette société est bien " connectée " en France, en Europe, en Amérique du Nord comme du Sud, sans oublier, évidemment, l’Asie, la Chine, l’Inde et l’Afrique.

Oui, le monde est branché. Et le lancement confirmé de très nombreux nouveaux satellites, comme la multiplication des câbles sous-marins dans les océans, et les data-centers, lieux de stockage et de traitement des données numériques, discrets mais efficaces, le prouvent.

De fait tout est base du savoir et au fil de notre quotidien, l’Intelligence Artificielle - que Joël de Rosnay appelle l’Intelligence Auxiliaire – et la robotisation en cours de notre société, sont arrivées au cœur de notre civilisation.

Au fond nous sommes toutes actrices et tous acteurs, en pleine conscience ou non, de notre future société, sans oublier, bien évidemment, les enjeux économiques, culturels, éducatifs, idéologiques, démocratiques et politiques.

Il ne faut jamais négliger que nous devons nous prendre en charge pour rester maîtres de notre futur, tout en devenant " augmenté(e)s ", mais néanmoins actrices et acteurs actifs de la vie quotidienne.

L’éducation et l’accompagnement au centre de cette révolution.

Mais, l’éducation appelée " populaire ", il y a plusieurs décennies, toujours existante aujourd’hui, doit accompagner et même anticiper cette transition car nous avons besoin d’accompagnement au-delà de l’assistance technique, de soutien et de formation.

Penser une société apprenante numérique, implique une nécessaire " porosité " de l’école, des associations, des collectivités avec un réel changement de posture, impliquant de prendre en compte de nouveaux " espaces ", de " temps " et de " partage ".

Une gestion globale doit mettre en concordance l’école, les tiers-lieux, les entreprises, les nouveaux métiers, les représentants politiques, les collectivités locales. Il ne faut pas, bien évidemment, oublier les questions relatives à la sécurité numérique.

Vu du côté citoyen nous devons prendre en compte toutes les formes d’expression, agir positivement sur la démocratie, être attentif aux questions liant l’éthique et le numérique, sans oublier l’éducation aux médias d’aujourd’hui, de la presse " classique " aux réseaux sociaux en prenant en compte que notre utilisation de l’information bouge sans discontinuité.

Le monde numérique, mouvement avant tout sociétal, aussi économique lié aux GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) comme aux BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) et aux jeunes entreprises, start-up françaises et européennes nous oblige à être attentifs aux réalités du monde qui permute.

Nous devons être offensifs !

Quelques agissements offensifs s’imposent pour les acteurs de la société numérique que nous sommes :

  • Une demande de stratégie cohérente, complète, sociétale intégrant tant l’urbain que le rural en n’oubliant pas la réalité des « zones blanches » numériques ;
  • Une égalité d’information, en temps réel, absolument incontournable ;
  • Une multiplication d’agents de collectivités dédiés à la progression numérique mise en place ;
  • Une formation continue indispensable à tous les niveaux ;
  • Une maîtrise du monde digital obligation pour toutes et tous ;
  • Une remise de l’humain nécessaire dans les paysages et pratiques sociétales numériques ;
  • Une articulation entre les réseaux sociaux, les lieux de coworking, les tiers-lieux et la vie sociale est la réponse à la société, tant rurale qu’urbaine ;
  • Une bonne gestion des données, face aux démarches faites par les habitants auprès des collectivités ;
  • Une prise en compte des chartes d’utilisation, alors que la RGPD s’impose. L’éthique de notre utilisation du numérique ne doit pas être oubliée ;
  • Une " démystification " nécessaire de notre société numérique par l’éducation aux médias d’aujourd’hui ;
  • Une formation articulée avec le maximum d’acteurs ;
  • Une articulation pour les enfants, en même temps, de l’école et des autres temps collectifs et culturels ;
  • Une volonté de la gestion du temps social des parents, en décloisonnant les temps scolaires et périscolaires ;
  • Une nécessité d’avoir des moyens et la prise de conscience des politiques et décideurs.

Lier les citoyen(e)s avec le numérique, au-delà des mouvements qui se sont crées via les réseaux sociaux, est une façon moderne, politique, anticipatrice, sociale, stratégique et éducative de rester " maître " de notre monde. Marcel Desvergne.


Le Journal en PDF

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www.folardeche.fr

Dernière modification le lundi, 11 novembre 2019
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.