C’est à la Winery d’Arsac-en-Médoc, un lieu de nature, de création et d’innovation en vignoble bordelais.
La dernière table ronde du Forum Educavox 2014 consacrée à la troisième valeur fondatrice de la République : la Fraternité.
« La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité » précise en son article 2 la Constitution de la France, s’inspirant en cela de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
La Fraternité dont le sens premier (frater) désigne le lien de parenté entre enfants de même parents prend avec le temps une dimension collective et sociale plus large et peut se définir par le lien de solidarité qui devrait unir tous les membres de la famille humaine : « C’est un sentiment qui dépasse l’égo, qui rassemble plusieurs « moi » pour faire un « nous ».
Une autre valeur transparait dans ce sentiment, c’est celui du respect : un des fondements de la fraternité c’est en effet le respect de la personne humaine, son « moi ». Ce sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation voire d’intérêts se manifeste sous forme d’un ordre politique dans la CITE, qui dépasse et transcende les destinées individuelles de ceux qui la composent.
Avec l’irruption du numérique dans nos sociétés et des fractures qui l’accompagnent, se pose la question de la solidarité numérique.
Forme « moderne » de solidarité, elle vise à réduire la « fracture sociale » en réduisant le triple « fossé numérique » : générationnel, social, culturel. Les outils numériques et leur appropriation sont considérés comme des vecteurs d’accès à la connaissance, d’intégration et de réduction des inégalités pour les publics en marge ou en difficultés : handicapés, séniors, chômeurs, jeunes, familles démunies..
Les questions :
Le fossé numérique creuse-t-il la fracture sociale ? Peut-il y avoir une solidarité numérique ? Quelle inclusion sociale peut-elle être créée autour du développement des usages ? Peut-on offrir l’accès libre à la connaissance et contribuer à la production de données libres et ouvertes ? Quels sont les nouveaux modèles contributifs et collaboratifs ?
Trois intervenants : Jean-François CAUCHE, Docteur en Sciences de l’Information Consultant-formateur en usages innovants, Jennifer ELBAZ, Responsable France du site Brain Pop et Thierry TABOY, Directeur des enjeux sociaux et sociétaux, au sein de la Direction responsabilité sociale d’Entreprise du groupe Orange.De nombreuses questions apparaissent au cours du débat :La pratique de ces nouveaux usages permet-elle d’imaginer que le monde numérique contribue à l’émergence d’une nouvelle CITE qui s’éloigne du type hiérarchique d’organisation, pour passer à un modèle « plus sémantique » et « ontologique » ?Cette Cité, numérique, virtuelle, est-elle éloignée du monde réel ?
Le livre puis la révolution industrielle ont permis que se développe la solidarité entre les hommes par la diffusion de la connaissance et les échanges. En quoi le numérique pourrait- il faire mieux que le livre pour faire avancer une véritable solidarité universelle ?
Pourquoi les entreprises par-delà leur rôle traditionnel d’employeur et de contributeur fiscal développent-t-elles des stratégies sociétales locales ? En construisant ainsi leur responsabilité sociale ces entreprises participent-elles de la création d’une solidarité numérique ?
Pour Peter Senge, les "organisations intelligentes" luttent contre le cloisonnement et la dilution de leurs forces pour penser et travailler de manière globale.
Comment, grâce au numérique, prendre en compte tous ceux qui sont dans l’école pour faire "l’école intelligente "?
La solidarité numérique c'est l'accès pour tous aux outils, aux ressources, aux formationsC'est l'échange dans des communautés au delà des échanges commerciaux.C'est le partage des compétences, l'aide à ceux qui n'ont pas accès à la culture numériqueC'est contribuer à l'échange de données libres et ouvertes.C'est la multiplication d'ateliers dans tous les espaces éducatifs et culturels, avec et autour de l'école. Les collectivités doivent soutenir ces initiatives.C'est le déploiement de services pour toutes les populations. Les entreprises les Start-up, les associations, les services publics ne peuvent que s'emparer de ces questions.