La rédaction des textes a été réalisée avec l’assistance de ChatGPT qui s’est limitée à la rédaction des textes, sans participation à l’analyse, à l’interprétation des données ou au choix des idées développées.
Quelques tendances
Livres
Plusieurs éditeurs étaient présents pour exposer leurs ouvrages et catalogues, incluant des manuels scolaires, des cahiers d’exercices pour les élèves ainsi que des guides pour les enseignants. Le marché du livre jeunesse, quant à lui, semble en pleine effervescence, à en juger par la richesse des titres proposés, la qualité des illustrations et le soin apporté au graphisme. On dit que les jeunes passent trop de temps devant les écrans. Ce n’est certainement pas par manque d’accès ni de diversité dans l’offre littéraire. Quel contraste avec l’époque de mes débuts ! À l’époque, je n’avais trouvé qu’un seul ouvrage — en anglais — proposant des activités pour enseigner les sciences de la nature en plein air. Et c’est à New York, chez McGraw Hill, que j’étais allée chercher quelques rares exemples de manuels d’écologie.
Bien-être de l’âme
Peut-être vivons-nous, en Occident, dans des sociétés où nos besoins primaires sont en grande partie comblés. Nous voilà désormais tournés vers une nouvelle quête : celle de la santé de nos âmes. Le bien-être mental des jeunes comme des adultes — y compris les enseignants — semble être devenu le grand thème du moment. Les offres de services se multiplient : coaching familial, apprentissage de la communication avec son propre cerveau, stimulation des fonctions cognitives pour mieux réguler ses émotions, développement de l’affirmation de soi, jeux pour mieux gérer le stress… La santé mentale positive, désormais, ça s’apprend et ça se cultive.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), un syndicat, propose à ses syndiqués des « Petits guides » sur la santé mentale au travail et l’affirmation professionnelle.
Par ailleurs, des centres d’expertise en autisme offrent des parcours de formation professionnelle, des formations adaptées aux parents ainsi que des services de soutien aux familles.
Éducation nutrition
Il semble que cuisiner en famille soit de moins en moins courant, à en juger par la multiplication des services de repas prêts à cuisiner, prêts à manger ou livrés à domicile. De plus, les écoles du Québec ne disposent généralement pas de cantines scolaires. Cette réalité pourrait expliquer pourquoi, au Salon de l’apprentissage, plusieurs kiosques mettaient en avant l’importance d’une saine alimentation — souvent avec l’appui de diététistes-nutritionnistes.
On y retrouvait des jeux, des cahiers d’activités sur la nutrition et des recettes simples mettant à l’honneur les fruits, les légumes, les protéines et les grains entiers. Un kiosque proposait également du matériel éducatif et des activités encourageant la culture de légumes, que ce soit en pots, en classe ou dans des jardins scolaires.
La Grande Récréation
Une grande zone d’activités, animée par JEUX SPIN, permettait aux enfants de se dépenser pleinement : l’espace Récréation débordait d’énergie et de rires.
Parmi les belles découvertes, Les Bougeottes, une entreprise québécoise qui invite les enfants à apprendre grâce à l’activité physique. Leur mission : réduire le temps passé devant les écrans et lutter contre la sédentarité. Bouger, c’est rendre l’apprentissage plus actif, plus dynamique… et surtout plus amusant !
Un peu plus loin, l’espace ZEN proposait un moment de calme, où les enfants étaient invités à développer leur capacité d’attention et de bien-être.
Autre moment fort : la présence d’Éducazoo. Grâce à son équipe de biologistes passionnés, les enfants ont pu rencontrer et caresser des animaux tout en découvrant des faits fascinants sur leur comportement et leur mode de vie.
Au Salon de l’apprentissage, une chose est claire : jouer, c’est du sérieux, et les jeunes visiteurs l’ont démontré avec enthousiasme !
L’éducation à domicile : une option en pleine croissance
L’Association Québécoise pour l’éducation à domicile (AQED) joue un rôle essentiel dans la reconnaissance, le soutien et la défense de l’éducation à domicile au Québec. Cette forme d’apprentissage, bien que souvent méconnue, est tout à fait légale au Canada, chaque province en régissant les conditions sur son territoire.
Au Québec, la Loi sur l’instruction publique remonte à 1841. Ce n’est qu’en 1948 que la fréquentation scolaire devient obligatoire pour tous les enfants de 6 à 14 ans. La loi actuelle, adoptée en 1988, modernise le cadre juridique de l’éducation et instaure la Direction de l’enseignement à la maison (DEM), qui encadre officiellement la pratique de l’éducation à domicile.
À travers le magAQUEP, la publication de l’association, j’ai découvert que dans plusieurs pays où l’éducation à domicile est permise, le nombre de familles choisissant cette voie augmente de manière exponentielle. Cette tendance reflète sans doute une recherche de flexibilité, d’individualisation des apprentissages, et une volonté de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque enfan
Coups de coeur
Les As de l’info
Parmi les initiatives marquantes du Salon de l’apprentissage, Les As de l’info se démarquent par leur mission citoyenne : informer les jeunes sur l’actualité de manière claire et accessible. Créée par Les Coops de l'information — un regroupement de médias coopératifs bien ancrés dans leurs communautés (Le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien, Le Soleil, La Tribune et La Voix de l’Est) — cette plateforme propose aux élèves d’explorer l’actualité à travers les bases du journalisme : Qui, Quoi, Où, Quand et Pourquoi.
Musique d’ici
Autre belle initiative : Musique d’ici, qui propose deux volets éducatifs et culturels riches en découvertes.
- Folklore d’ici offre un programme complet autour du chant, de la danse et de la musique, tout en favorisant l’apprentissage du français et la valorisation du patrimoine culturel.
- Violon d’ici, quant à lui, propose une méthode d’apprentissage du violon à l’oreille, une approche intuitive et motivante pour encourager les jeunes à explorer la musique avec plaisir et curiosité.
Découverte musicale avec l’OSM
Avec les Jeux d’enfants symphoniques, https://www.osm.ca/fr/actualites/jeux-denfants-symphoniques/, l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM) ouvre les portes de la musique classique aux plus jeunes. Cette série de podcasts disponibles sur Spotify propose une sélection de morceaux choisis, présentés de manière ludique et accessible.
Pour aller plus loin, l’OSM offre également aux enseignants un guide pédagogique https://www.osm.ca/fr/actualites/guide-de-lorchestre-jeux-et-activite-primaire/ spécialement conçu pour le primaire. Ce guide propose des jeux, des activités et des pistes d’écoute pour permettre aux enfants d’explorer l’univers de l’orchestre tout en s’amusant. Une belle façon d’initier les élèves à la richesse de la musique symphonique dès le jeune âge
Déception
Réflexion sur l’éducation à l’environnement
J’ai été quelque peu déçue par le programme Éducation à l’environnement proposé par COOPFA https://coopfa.com/a-propos/. Bien qu’il soit présenté comme une initiative visant à générer de l’engagement écoresponsable pour une société durable, il reprend essentiellement l’approche classique de l’éducation relative à l’environnement (ERE), telle qu’elle a été pensée au 20ᵉ siècle.
Le programme demeure essentiellement informatif et intellectuel, axé sur des thèmes comme les changements climatiques, les gaz à effet de serre, la surconsommation, l’énergie, le transport ou encore la gestion des matières résiduelles. Il vise à transformer les comportements des élèves en milieu scolaire et à inciter les jeunes à adopter de nouvelles habitudes de vie, notamment en lien avec l’alimentation, pour réduire leur empreinte carbone.
Si ces objectifs sont louables — et qu’on ne peut évidemment pas être contre la vertu — ils ne me semblent pas entièrement en phase avec les besoins actuels.
Car aujourd’hui, ce n’est pas “la planète” qu’il faut sauver, mais bien “la vie”. Au lieu de simplement responsabiliser les jeunes en leur demandant d’“agir pour sauver la planète”, il serait plus pertinent de les éveiller à la beauté du vivant, à la richesse des environnements naturels, et à la complexité des équilibres écologiques.
Cela passe par une éducation plus sensible, plus connectée au réel : découvrir les cycles fondamentaux de la nature (eau, carbone, azote), comprendre les adaptations des espèces à leurs milieux, observer les dynamiques des écosystèmes… Autant de savoirs essentiels pour développer une conscience écologique profonde, fondée sur la compréhension du vivant plutôt que sur la seule injonction à changer ses habitudes.
En ce deuxième quart du 21ᵉ siècle, les défis environnementaux sont bien réels : changements climatiques, pollutions de l’air, de l’eau, des sols… Mais ils ne pourront être relevés sans une réelle compréhension du fonctionnement des systèmes vivants, et un lien sensible, émotionnel et intellectuel avec le monde naturel.
Sommet du numérique en éducation
Je me suis amusée à comparer le Salon de l’apprentissage avec les tendances « officielles » en analysant la programmation du Sommet du numérique et celle du Colloque international en éducation, qui auront lieu à Montréal les 1er et 2 mai prochains. Ce évènement met en lumière la richesse des liens entre les milieux de pratique — le terrain — et ceux de la recherche.
Volet terrain - le Sommet du numérique
Lors du Sommet du numérique, ce sont principalement des spécialistes, des conseillers du RÉCIT ainsi que des partenaires commerciaux qui ont animé interventions et ateliers. La majorité de ces activités portaient sur les multiples usages de l’intelligence artificielle (IA) en éducation : préparer les jeunes, développer les compétences numériques, aborder les enjeux éthiques, intégrer l’IA générative (IAG) en classe, personnaliser les apprentissages, encadrer et former, réfléchir à l'intégrité, à la réussite, à la responsabilité, ou encore utiliser l’IA comme outil d’enseignement et d’apprentissage dans les domaines comme les sciences et les mathématiques.
Certains ateliers ont aussi abordé des sujets plus spécifiques, comme les hypertrucages ou les communautés de pratique francophones autour de l’IA, sans oublier l’évaluation à l’ère de l’intelligence artificielle. Ces titres témoignent clairement de la place centrale qu’occupe l’IA au sein de cet événement.
Pourtant, l’intelligence artificielle générative (IAG) semble recevoir relativement peu d’attention malgré son importance croissante.
Cela contraste avec une initiative récente du Gouvernement du Québec, qui a publié, en ce début d’année 2025, un guide intitulé L’utilisation pédagogique, éthique et légale de l’intelligence artificielle générative (lien vers le document). Ce document de référence, fondé entre autres sur les recommandations de l’UNESCO et les travaux de l’OBVIA (Observatoire international sur les impacts de l’intelligence artificielle et du numérique), met en lumière les enjeux profonds liés à l’IAG, laquelle transforme en profondeur notre rapport aux technologies numériques.
Volet Recherche : le Colloque
Le Colloque, organisé par le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE), se distingue non seulement par sa dimension internationale — avec une forte délégation en provenance de Suisse, ainsi que de Belgique, de France, et la participation de quelques universitaires du Brésil, du Burkina Faso et du Sénégal — mais aussi par le grand nombre de communications par affiche et la diversité des thématiques abordées. Les interventions ont notamment témoigné d’un vif intérêt pour le soutien aux enseignants, qu’il s’agisse de l’accompagnement en stage, des difficultés professionnelles ou d’autres enjeux liés à la spécificité du métier enseignant.
Parmi les symposiums ayant suscité la curiosité, on peut citer : Quelques avantages et défis didactiques de l’usage de Minecraft Education en tant que jeu sérieux pour apprendre les mathématiques ainsi que Quels usages de la photographie au Québec en 2025 ? Retours d’expériences et partages.
La question de l’intelligence artificielle (IA) a également été au cœur de plusieurs interventions. Remarquons la présence du professeur Normand Roy, de l’Université de Montréal — reconnu pour ses travaux sur les technologies éducatives et sa recherche sur Un laboratoire vivant sur les technologies d’apprentissage innovantes en enseignement supérieur. De leur côté, Ann-Louise Davidson et Adèle Aubin, de l’Université Concordia, ont proposé une réflexion d’actualité autour des Défis d’une IA éthique en tant qu’outil pédagogique : vers une approche critique et authentique à l’ère de l’IA générative. Le symposium Évaluation des apprentissages en enseignement supérieur a, quant à lui, permis d’aborder les défis et opportunités liés à l’usage des IA génératives dans l’évaluation, ainsi que l’importance de définir — et surtout de statuer — sur les rôles des différents acteurs garants de l’intégrité académique.
Le Colloque s’est conclu avec le symposium Potentiels et dérives de l’IA en éducation : enjeux pédagogiques et éthiques pour une approche capacitante des usages, dans lequel Didier Paquin, de l’Université Laval, a présenté une contribution intitulée Regards croisés sur l’usage de l’IA générative à l’université : perceptions, pratiques et perspectives pédagogiques.
Mon souhait pour l’avenir
D’un côté, on observe un indéniable engouement pour l’apprentissage citoyen, comme en témoigne l’affluence au Salon de l’apprentissage, où les « marchands du temple de l’éducation » présentaient conseils, livres et jeux éducatifs. De l’autre, on perçoit — à travers la lecture des programmes du Sommet du numérique et du Colloque en éducation — les préoccupations plus pointues des spécialistes du terrain et du monde de la recherche.
Le premier met en avant des apprentissages fondés sur le jeu et les activités favorisant le bien-être des enfants.
Le second s’intéresse davantage à la gestion des enjeux contemporains : les impacts du numérique et de l’intelligence artificielle en éducation, ainsi qu’au mal-être grandissant des enseignants, dont trop nombreux sont ceux qui quittent la profession — une réalité préoccupante.
Au Sommet du numérique, ne pourrait-on pas accorder davantage d’attention à une utilisation réfléchie et judicieuse du potentiel de l’IA, en tant qu’assistante de l’enseignant et soutien personnalisé auprès des élèves ?
Et au Colloque, certains chercheurs ne pourraient-ils pas orienter une partie de leurs travaux vers l’exploration d’un « retour vers la nature » comme levier éducatif, afin d’équilibrer l’omniprésence des technologies ? Il serait pertinent de s’interroger sur les effets positifs du contact avec la nature, la musique ou les arts en général sur le bien-être et l’apaisement de la population étudiante.
Ninon-Louise LePage
Dernière modification le samedi, 19 avril 2025