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Dans un contexte mondial difficile où les paradoxes apparaissent au grand jour avec des informations et fausses infos en continu, de la communication à outrance, un solutionnisme loin d’une approche humaniste et systémique*, des politiques qui sont loin d’afficher un sens à notre humanité, l’école est le réceptacle et le creuset de nos impuissances. Alors voguent la marchandisation, le non-respect, le court-termisme, les solutions faciles et automatiques …

Comment se donner les moyens d’une éducation démocratique ? La Jeunesse est pour les uns, un long fleuve tranquille, pour d’autres, une longue galère et pour certains, un bricolage sans fin pour s’ajuster à des situations toujours précaires. Comment envisager l’avenir comme une promesse ? A l’aube d’une année nouvelle, comment se reconnecter aux autres et réfléchir, et avancer ensemble ? Voici les questions posées au fil des contributions d'articles de fin 2023.

La marchandisation de l’Éducation

« La marchandisation est la transformation de l’éducation en un produit marchand source de profit. Elle est un processus insidieux aux formes multiples qui touche à la fois les secteurs de l’éducation formelle et informelle… ».

Ainsi concluait le sommet de la Francophonie réuni à Antananarivo en 2014.

Le développement de ce phénomène, porté par des acteurs privés qui dissimulent mal les buts lucratifs qui les animent, interpelle toutes les organisations de la société civile intervenant dans le champ éducatif, il vient bousculer les valeurs qui fondent le caractère collectif et humaniste de l’École.

La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à l’éducation, Mme Shaheed, concluait à nouveau en juin 2023 que la marchandisation de l’éducation s’avère un frein à l’égalité et une remise en cause de la qualité des contenus éducatifs, avec une amplification des risques résultant de l’essor du numérique dans ce domaine. Les alertes ainsi posées qu’en est-il exactement ? Quelle place la marchandisation prend-elle dans les systèmes éducatifs à travers le monde et dans le système éducatif français en particulier ? 

Entre les entreprises vendant des services à côté ou en plus de l’École, mais aussi en son sein même via les produits numériques, et les structures privées se substituant à l’École, le champ est vaste.

De toute évidence, le sujet dérange mais, face à la multiplicité des formes que prend ouvertement cette marchandisation, surfant insidieusement sur l’insatisfaction et l’anxiété des familles, n’est-il pas urgent de le prendre à bras-le-corps ?

L’AFAE soulève un voile et, consciente que le vent mercantile peut le faire retomber, veut éclairer l’ampleur du phénomène et le faire partager.

https://www.educavox.fr/toutes-les-breves/la-marchandisation-de-l-education

« République laïque : de quoi parle-t-on ? »

Chaque événement la presse, les personnalités politiques, nous convoquent à des débats qui ont de commun de montrer qu’on n’est visiblement plus d’accord sur le sens et la portée de la Laïcité dans notre espace public. La laïcité fait donc débat. D’aucuns jugent nécessaire de l’affubler d’adjectifs (ouverte, généreuse, ferme, tolérante, inclusive…) pour en préciser le sens.

La totalité de l’échiquier politique s’accapare aujourd’hui la défense présumée de la laïcité quitte à en faire pour certains une interprétation douteuse.

La laïcité redevient depuis quelques années une vraie question politique puisqu’elle divise, engendre des argumentations souvent polémiques : la laïcité finit par diviser au lieu d’être garante d’un mode de vie. « République laïque : de quoi parle-t-on ? »

Frédérique de la Morena situe la laïcité dans les principes républicains en employant le mot principe plutôt que valeur : on n’est pas obligé de partager des valeurs mais on l’est de respecter des principes. Une ambigüité est également levée dès le préambule : ce n’est pas la France qui est laïque, c’est la République. République et laïcité sont liées juridiquement.

C’est l’article premier de notre constitution qui formalise ce lien : La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. L’occasion est belle de faire appel à Jean Jaurès : « Il n’y a pas de République laïque sans République sociale. »

Quant à l’article 2 de cette même constitution, il pose, au travers des symboles de la République, les principes de la souveraineté de la nation.

La langue de la République est le français. L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L'hymne national est « La Marseillaise ». La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.

Ce que n’est pas la laïcité

Même si la laïcité est largement admise en tant qu’idée abstraite, contenu et conséquences de ce principe sur la vie dans la république font débat. Alors Frédérique de la Morena commence par dire ce que n’est pas la laïcité en bousculant par là même quelques idées reçues.

La laïcité ce n’est pas la liberté religieuse et le lien sera précisé par la suite.

La laïcité ce n’est pas la tolérance qui est une vertu individuelle et pas collective.

La laïcité ce n’est pas la garantie d’un œcuménisme religieux : les religions établissent les liens qu’elles veulent et ce n’est pas à la laïcité de régler leurs différents.

La laïcité ce n’est pas le vivre ensemble, même si c’est le vouloir vivre ensemble qui a permis de construire la nation. Un dictateur ou un gourou peuvent organiser à leur manière le vivre ensemble d’une communauté.

La laïcité ce n’est pas une question religieuse, c’est une question politique, dans le domaine des droits de l’homme. La laïcité c’est du droit aménagé par des textes avec des conséquences juridiques. Ce sont ces textes qui font de la France une République laïque.

Les apports de la révolution française dans ces racines juridiques font dire à Frédérique de la Morena que sans 1789, il n’y aurait pas eu 1905. Les deux apports essentiels de la révolution sont la sécularisation d’une part et la liberté de conscience et la liberté de culte de l’autre.

Jacques Puyou : https://www.educavox.fr/accueil/debats/republique-laique-de-quoi-parle-t-on

Le numérique n’est pas un outil

Combien de stages, de dossiers, de livres sur le numérique à l’école ? Sur le sujet de l’outil informatique, innombrables ; pléthoriques également, les d’études universitaires sur les pratiques innovantes, les enseignants en difficulté et l’ordinateur en classe, les élèves en attente, souvent accompagnées d’articles sur le manque de matériels, les réseaux au trop faible débit, et les nécessaires compétences à acquérir.

Il a fallu expliquer la nécessité de la maitrise pour en faire un bon outil, efficace et utile ; il a fallu préciser une déontologie aussi pour de bons usages, mais toujours l’idée que l’informatique est un outil au service de l’humain, se retrouve au fondement de tous ces propos et de ces réflexions.

Il est temps de reconnaitre que ce temps n’est plus.

Le numérique est le monde dans lequel les humains sont plongés ; comme l’air que nous respirons, comme l’eau qui nous désaltère, le numérique est la nourriture de notre quotidien.

Ne regardons plus le numérique comme un outil, au mieux c’est un compagnon ; mais c’est plutôt un autre, d’une nature mal connue, qui en offrant ses services nous prend à son service.

D’abord un constat simple, dans nos transports en commun, quel passager n’est pas accroché à ce boitier à l’écran lumineux ; quels sont les échanges qui se jouent dans cette relation, qui domine qui ?

Yves Ardourel : https://www.educavox.fr/accueil/debats/le-numerique-n-est-pas-un-outil

Avec le numérique, tous en mission !

L’initiative est soutenue par le ministère de l’Education nationale de la jeunesse, l’An@é-Educavox, la MGEN (membre du groupe VYV) et Universcience.

Pour les parents et les enseignants, le livret « Les gardiens du numérique » fournit des informations sur le cyberharcèlement, la vie privée, les infox, les jeux vidéo et les mécanismes de l’influence. Pour chaque sujet, des activités à faire à la maison ou en classe sont suggérées.

Avec le livret « Gardiens et gardiennes du numériques, tous en mission ! », les enfants et adolescents (CM2 à la 3e) pourront quant à eux jouer à des mini-jeux pour comprendre ce qu’est la vie privée en ligne, savoir comment la protéger, appréhender les mécanismes liés au cyberharcèlement et savoir comment agir, prendre conscience de ses pratiques des jeux vidéo, repérer les mécanismes de l’influence. Il contient une rubrique « Notre pacte famille », à compléter tous ensemble à la maison, pour garantir et favoriser l’implication de chacun.

https://www.educavox.fr/accueil/breves/gardiens-et-gardiennes-du-numerique-tous-en-mission

Le web est considéré souvent comme une ressource documentaire pour l’enseignant qui va y chercher de nouvelles informations et établir des connexions entre des contenus médiatiques dispersés.

Pour l’acteur de terrain, il est aussi un vecteur de la mondialisation de l’éducation qui pourrait substituer l’idéologie d’une autorité supérieure à la rencontre de la pensée des autres.

Les plateformes sont des sites spécialisés tantôt d’information tantôt de formation continue.

L’agent logiciel comme agent « conversationnel » : Un chatbot dont ChatGPT fait partie.

Des sciences de l’éducation à la science de l’éducation.

Que remarque-t-on sur cette offre de formation ?

La première est universitaire, en couvrant l’ensemble des disciplines académiques de l’anthropologie aux sciences de l’ingénieur, elle permet d’avoir un regard sur l’enseignement de la classe aux directions ministérielles.  Elle est la base de toute formation initiale et continue pour saisir la complexité de l’enseignement en représentant la multiplicité des domaines scientifiques concernés que l’expression Sciences de l’éducation représente en dirigeant la recherche vers des disciplines scientifiques institutionnelles. 

La seconde est administrative, en valorisant, en animant, en établissant des liens entre les différents niveaux du centre au local et en s’appuyant sur un réseau d’institutions spécialisées.

La troisième est un appel à la consommation de produits industriels le plus souvent dépendant des technologies numériques. Elle est mondialisée dans le sens de global c’est à dire qu’elle répond à des appels d’offre sous forme de promesses[1] et de produits. Elle propose au consommateur un produit qui répond à une commande faite par différents acteurs économiques, ethniques, sociaux, électifs etc., à une réponse adaptée au désir de chacun en utilisant les algorithmes, comme l’appartenance à un réseau réticulaire.

Jeunes et adultes porteurs de la mondialisation et « globalization » des informations.

Ce n’est pas simplement, les élèves qui arrivent dans la classe avec tout ce que véhiculent les médias et leur environnement c’est aussi l’adulte. La mondialisation des informations et du traitement des données et la globalisation des marchés et du commerce sont en permanence présents comme proposition qui définit la connaissance à transmettre.

La rapidité du traitement des données et de la transmission des résultats, la commercialisation des produits obtenus ne peut qu’impacter les pratiques d’enseignement quand elles ont pour finalité de poser des objets de recherche centrés sur l’enseignement comme un apport à l’éducation.

 La nouvelle connaissance doit prendre sa place dans cet ensemble de convictions que adultes et jeunes ont dans une société médiatisée qui supprime le temps et l’espace. Bien que les opinions divergent entre les générations, le cheminement des uns et des autres pour connaître la place de cette connaissance parmi toutes les informations qui la concernent est un travail intergénérationnel.

Alain Jeannel : https://www.educavox.fr/alaune/la-recherche-en-science-de-l-education-la-mondialisation-par-le-numerique

Les moyens d’une éducation démocratique : une pédagogie de la participation contre la transmission

John Dewey voit dans l’école le lieu de transformation de la classe en communauté d’enquêteurs, permettant aux élèves de se développer dans un monde dominé par la science et la technique.

En politique, la démocratie repose sur la communauté des citoyens, sur l’interprétation des expériences, a minima l’accord sur les désaccords et la façon de les résoudre, si bien qu’à l’époque actuelle, une communauté démocratique suppose une communauté d’enquêteurs. Cette démocratie est expérimentale et la participation est le moyen de disposer de son existence, qui ne peut reposer que sur l’échange et la coopération sous peine d’être dominée par une autorité autoproclamée.

La démarche d’enquête face à l’information consiste à rendre intelligible une situation pour agir, à créer un cadre qui donne cohérence et sens à une situation. Dans cette démarche, l’élève apprend en faisant un lien entre son expérience et les savoirs, et l’enseignant devient un médiateur entre l’école et la vie. Les contraintes didactiques ne sont pas nécessairement imposées mais les projets pédagogiques doivent être authentiques et favoriser les savoirs de l’expérience.

Ce point de vue sur les moyens d’une éducation démocratique constitue un héritage très contemporain dans les débats sur l’éducation. Il a été dénoncé, du vivant du philosophe, comme le rappelle Michel Fabre à propos de la critique par Hannah Arendt de la crise de l’autorité dans la Crise de la culture. John Dewey considère que l’éducation, au regard de l’objectif démocratique, ne peut en aucun cas consister en une transmission de contenus et d’un patrimoine de connaissances.

Tim Ingold, dans son ouvrage L’anthropologie comme éducation, reprend cet argument en proposant de lutter contre l’idée de transmission. Pour lui, l’éducation est avant tout ouverture aux choses et au monde, dans une capacité d’attention à l’environnement, à la résonance qu’étudie le sociologue Hartmut Rosa dans un récent ouvrage, également consacré à l’éducation.

Yves Citton, qui revient dans plusieurs ouvrages sur la question de l’attention et postface celui de Tim Ingold, défend cette idée selon laquelle l’éducation ne consiste pas à remplir des têtes mais à ouvrir les conditions de l’attention. C’est aussi l’horizon de la démarche de cartographie des controverses initiée par Bruno Latour, lecteur attentif de Dewey et de sa conception du public se saisissant de problèmes autour desquels la discussion et la critique sont garantes de la démocratie.

Ces propositions inspirées de la pensée de John Dewey peuvent être rapprochées des pratiques de la pédagogie active. Célestin Freinet insiste sur la « nécessité organique d’user le potentiel de vie à une activité tout à la fois individuelle et sociale, qui ait un but parfaitement compris, et présentant une grande amplitude de réactions » en valorisant le « sentiment de puissance ».

Les « communautés de recherche philosophique » qui consistent à expérimenter le débat philosophique très tôt à l’école, reprennent le principe du développement de la démarche de l’enquête, comme les stratégies pédagogiques basées sur l’expérimentation dans l’enseignement des sciences (dans le dispositif « La main à la pâte » par exemple).

L’enquête consiste à poser des problèmes à partir d’une situation d’incertitude et tenter de les résoudre dans une recherche collective basée sur le questionnement, la discussion, la recherche d’information et l’argumentation. L’arrivée du numérique dans le contexte scolaire et la complexification de l’établissement de critères de confiance dans l’information en circulation ont renouvelé l’actualité de la pensée de John Dewey.

L’éducation aux médias et à l’information est présentée comme une nécessité sociale absolue ces dernières années, pour développer l’esprit critique des élèves face aux phénomènes de complotisme, désinformation et radicalisation. Mais elle reste peu traduite dans les pratiques pédagogiques réelles. Elle pourrait trouver dans le souci de l’enquête, notamment autour de questions controversées, comme le propose Bruno Latour, une ouverture pragmatique indispensable.

Le développement d’une solide culture de l’information à l’école, base de l’esprit critique allié à l’esprit d’enquête, peut ainsi être considéré, dans la perspective de la pensée de John Dewey, comme la condition d’une éducation démocratique.

Anne Lehmans:

https://www.educavox.fr/innovation/pedagogie/comment-la-philosophie-de-john-dewey-nous-aide-a-former-les-citoyens-de-demain

Le temps des possibles

Les journées Neuj’Pro, sous les auspices du temps des possibles, ont drainé deux questions socialement entêtantes et fondamentales qui font le lit du talon de Jeunesse l’impérieuse nécessité d’une Politique Publique Jeunesse capable de prendre en compte les caractéristiques de cette période de transition et le besoin criant d’une Politique Publique Sociale capable de réduire les inégalités. A défaut, force est de reconnaître que des décalages perturbants et générateurs de tensions entravent le « faire société » dans la diversité et l’adversité (crises : de l’imaginaire, du recrutement, écologique, économique, démocratique, démographique, géopolitique…).

C’est donc une fenêtre à la fois, d’opportunités mais aussi à risques comme toutes les périodes de rupture. Un tourbillon d’interrogations peut certainement nous emporter.

En voici quelques-unes énoncées pêle-mêle : les jeunes ne poursuivent-ils pas un processus de développement qui s’est certes dilaté avec le temps et qui a fini par aboutir à la création d’une catégorie « Jeunesse » socialement construite ?  Autrement dit, cette tranche de vie ne dépend-t-elle pas de la façon dont nous concevons le jeune lors de son processus de sexualisation, de métamorphose pubertaire et de son entrée progressive dans les responsabilités inhérentes à l’âge adulte ?

De tout temps, la force de la culture juvénile, même formatée par le marketing, ne réside-t-elle pas dans le sentiment de n’avoir rien à apprendre des adultes et de pouvoir mener son existence à sa guise ? Dès lors, pouvons-nous considérer que cette période se caractérise par une culture des pairs qui prime radicalement sur celle des parents, ou celle portée par d’autres formes d’autorités (enseignants) ?

Si la notion de Jeunesse est mise en crise par les circonstances sociales actuelles, n’en va-t-il pas de même pour le statut d’adulte qui n’est plus cet âge de stabilisation et de réalisation de soi ? Les pratiques valorisant l’urgence, la vitesse, le « sans limite », la sensation… ne renforcent-elles pas une expression typique de la Jeunesse qui passe avant tout par l’émotion et l’agir ?

Pour se construire une identité, le jeune ne prend-t-il pas souvent le contrepied des codes sociaux en vigueur en se méfiant de tous engagements ou participations téléguidés par les adultes ? Les désynchronisations perçues par les professionnels ne sont-elles pas une marque de fabrique de la Jeunesse, faite de temps surprenants qui sont autant de matériaux pour l’autonomie ? La nuit, par exemple, n’est-elle pas une des modalités de décalage des jeunes qui aiment faire la fête, les soirées entre copains et copines… ? La transformation du corps, la perte des repères de l’enfance, l’instabilité émotionnelle ne sont-elles pas des invariants de la condition juvénile universelle ?

Le rapport au temps, au passé, à l’avenir, n’est-il pas une question nécessaire à un âge où s’impose le défi de l’autonomisation et la définition de soi ? Ne finissons-nous pas, toutes et tous, à adopter progressivement le rythme institué par la société, au premier rang desquels, celui imposé par le système scolaire ? 

La Jeunesse est pour les uns, un long fleuve tranquille, pour d’autres, une longue galère et pour certains, un bricolage sans fin pour s’ajuster à des situations toujours précaires.

https://www.educavox.fr/accueil/debats/neuj-pro-2023-le-temps-des-possibles

L’avenir comme promesse

Le Forum Changer d’Ère entend continuer à porter loin son regard multidisciplinaire et prospectif pour imaginer un nouveau grand récit fédérateur avec des acteurs de changement positif : décideurs, startupers, chercheurs, public curieux… désireux d’agir pour un monde plus équitable, plus respirable.

Dans le cadre de ce rendez-vous majeur de la prospective sociétale, ils ont abordé de grandes problématiques auxquelles les entreprises et la société sont confrontées, notamment :

Habiter le monde (revisiter les 3 unités de lieu/temps/ action pour (re)donner du sens à la finitude la vie face à l’infini de l’espace-temps)

À quoi servira l’entreprise dans 30 ans ? (Quels entrepreneurs demain pour quels modèles d’entreprises)

L’espérance d’un monde meilleur (l’évolution humaine nous amène-t-elle vers un monde à plusieurs vitesses ?)

Incarner ce que l’on dit ! (Des paroles & des actes)

Le pouvoir « de » plutôt que le pouvoir « sur »

S'adapter à un monde ultra numérique

Ayons le même âge numérique

L’après-midi, des fabriques d’expériences créatives pour partager, apprendre, explorer, construire ensemble.

Avec une nouveauté cette année, puisque ce Forum a associé les nouvelles générations à sa réflexion sur la société. Parce qu’elles sont les premières impactées par les grands bouleversements à venir, en marge des débats de la matinée, une « confkids » avec des 16-25 ans a été proposée pour anticiper des scénarios du futur.

https://www.forumchangerdere.fr/

Des droits et des libertés

Pour réaliser des choix il faut déjà être en capacité de le faire ...Aujourd’hui notre liberté est rognée de partout. Est-ce que cela ne redéfinit pas la liberté ?

Mehdi Khamassi

Non cela ne redéfinit pas la liberté, cela oblige à la penser… Il faut se reconnecter aux autres et réfléchir et avancer ensemble... Il faut se sentir agent, et mettre la personne en capacité d’agir. Ne pas retomber dans une posture de passivité. Cela contribue à augmenter la liberté.  Il faut mettre la personne en capacité d’agir et de choisir son but.

Celia Zolynski

On a essayé de proposer dans notre ouvrage de joindre deux visions proposées soit la promotion de l’attention jointe, soit collective …Contrôler que nos propres choix soient bien respectés. Stefana Brodben a beaucoup travaillé sur les plateformes collaboratives dont certaines ont un succès impressionnant tels Wikipedia, elle décrit fort bien comment dans le design il faut aussi mettre en lumière auprès des différents contributeurs, leur choix et leur participation collective et comment s’en saisir à 360°… Au niveau de l’encadrement juridique mettre en visibilité ces différentes possibilités de choix et de les promouvoir et de les encourager, cela passera par un encadrement juridique par les politiques publiques.

Célia Zolynski et Mehdi Khamassi - Humain et Intelligence Artificielle : Faut-il accorder de nouveaux droits ?

https://educavox.fr/accueil/reportages/celia-zolynski-et-mehdi-khamassi-humain-et-intelligence-artificielle-faut-il-accorder-de-nouveaux-droits

Pour 2024, nous retiendrons :

...Porter loin son regard multidisciplinaire et prospectif pour imaginer un nouveau grand récit fédérateur avec des acteurs de changement positif...

« Faire société » dans la diversité et l’adversité (crises : de l’imaginaire, du recrutement, écologique, économique, démocratique, démographique, géopolitique…)

...Etre en capacité d'agir, oublier passivité et facilité...S'interroger toujours ...partager, apprendre, explorer, construire ensemble...

...Développer une solide culture de l’information à l’école, base de l’esprit critique allié à l’esprit d’enquête...

Merci à vous contributrices et contributeurs qui permettez cette richesse et ce foisonnement !

Merci à vous lectrices et lecteurs qui diffusez sur vos réseaux... Nous serons au rendez-vous de 2024 !

 

* Bernard Desclaux : on étudie scientifiquement l’état actuel en cherchant à améliorer le comportement des personnes sans s’interroger sur le fonctionnement et l’organisation du système. La confrontation internationale pourrait pourtant permettre une remise en cause de l’évidence de notre cadre, la structuration de notre système scolaire, la dualité public/privé, et les règles de circulation.

Dernière modification le vendredi, 02 février 2024
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.