Nous voici, avec le terme d'indiscipline, au cœur du problème du rapport de la question scolaire au mode d'intelligibilité du monde et de détermination à l'action, auquel nous sommes renvoyés.
Revenons sur cette question lancinante. Nous avons cru depuis longtemps à la possibilité d'une articulation organique des données de la science (sérieuse) et de la pédagogie (déterminée). Aujourd'hui comme hier, cette utopie est incessamment prise en défaut. C'est encore un bel exemple de cette perplexité triste que nous ressentons au constat d'une incapacité, décidément réaffirmée par les décideurs, de tenir compte de ce que la recherche, l'action éducative et la réflexion ont produit d'excellence en matière de prospective.
Mais la prospective ici se lit au passé, et en un demi-siècle, la potion est rance. C'est ce que m'inspire l'article à juste titre indigné de Pierre Frackowiak, paru sous le titre L’in-discipline… inéluctable des savoirs.
La question de l'éducation scolaire reste difficile, incertaine. Trop de doutes persistent.
Certes, on veut croire à l'école[1] telle qu'elle est, penser à juste titre qu'elle est ainsi améliorable, et se réconforter aux aspects positifs, aux réussites locales, aux paroles encourageantes. Les politiques eux se raccrochent exagérément à des opérations de communication, à des slogans rutilants, tandis que se poursuit, sur les terrains intellectuels, une interminable conférence, dont les articulations à l'action éducative effective sont pour le moins improbables.