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À chaque fois que nous demandons l’heure à Alexa, nous activons un système en termes de matériaux, de données, de travail… qui a des impacts sociaux, environnementaux, économiques et politiques cachés. (Kate Crawford Chercheuse, professeur à l’université de New York) Avec l’Intelligence artificielle, nous sommes confrontés à un système de calcul planétaire qui a des impacts nombreux en termes de ressources, de données, de travail…Aurions-nous tout faux ?

Scandale à la Macropole : l’Intelligence Artificielle peut-elle décider des affaires publiques ?

La salle du Conseil Régional transformé en tribunal était comble, le public découvrait une réelle implication des universitaires et chercheurs de Bordeaux pour sensibiliser un large public à la compréhension de l’expression IA, remise en cause par Luc Julia[1] pour éviter de croire « qu’il y avait une sorte d’équivalence entre cette technologie (IA) et l’intelligence (humaine) [2]», et à saisir la place qu’elle peut occuper dans la décision des affaires publiques, dans le cas de ce spectacle.

https://www.educavox.fr/accueil/reportages/scandale-a-la-macropole

Sobriété numérique ?

Si vous pensez qu’écologiquement parlant, utiliser un manuel numérique est plus propre que de se servir d’un manuel papier…vous avez tout faux !

Si vous pensez qu’écologiquement parlant, regarder une vidéo sur votre smart phone est plus propre que de se planter devant la télévision…vous avez tout faux !

Si vous pensez qu’écologiquement parlant, utiliser sa boite mail est plus propre qu’utiliser sa boite aux lettres …vous avez encore tout faux !

Associée pendant longtemps à la transformation numérique de notre société, l’idée d’une « révolution écologique » liée à la dématérialisation des données semble avoir fait long feu.

https://www.educavox.fr/accueil/reportages/sobriete-numerique

Avec le mathématicien Jacques Sainte-Marie, directeur scientifique adjoint sur les questions d'environnement et développement durable à l'Inria, et le philosophe Fabrice Flipo (Institut Mines-Telecom, Laboratoire de Changement Social et Politique à l'université de Paris).

https://www.educavox.fr/accueil/debats/la-sobriete-numerique-est-elle-ineluctable

Les civic tech bousculent la démocratie ?

Le 9 décembre, au Palais d’Iéna, dans l’hémicycle du Conseil Economique, Social et Environnemental, la CNIL avait réuni un panel d’experts, à la fois acteurs et analystes de l’univers numérique toujours plus présent et agissant dans tous les domaines de notre vie : vie privée, vie professionnelle, vie des institutions, vie citoyenne, vie politique … Il s’agissait de cerner la nature de ce que l’on appelle les Civic tech (technologie civique en français) pour en évaluer l’impact sur l’exercice de la citoyenneté.

On part du postulat que les gens ont envie de participer. En fait on a pensé des dispositifs destinés à trouver des nouvelles formes de légitimité, puis on s’est mis à la recherche du public : Le constat est que pour participer, les gens doivent savoir qu’ils vont pouvoir influencer et avoir une action sur la décision. Il faut faire en sorte que la participation soit utile.

L’un des freins est l'illectronisme qui touche entre 12 % et 40% e la population, car à travers les Civic tech on n'adresse la parole qu'a cette partie de la population qui maîtrise les outils. Si on donne la priorité aux Civic tech on risque de se couper de la moitié de la population.

Si l’on constate que, la plupart du temps, les gens ne viennent qu'une fois sur les plateformes (« on les perd très vite ») il faut se demander pourquoi. Qu'est-ce qui limite l’accès ? L’authentification forte réduit la participation. D’autre part, le contenu est parfois laborieux et le jargon n'est pas adapté au public.

S’il est évident que le numérique rend la participation plus facile relativement aux temps et aux lieux, il faut aussi questionner la capacité à capter l'attention. Sans oublier le problème des trolleurs qui polluent le débat sur les plateformes.

https://www.educavox.fr/alaune/les-civic-tech-bousculent-elles-vraiment-la-democratie

Et dans l'éducation, on a tout faux aussi ?

Si les questions posées par le numérique révèlent toute la complexité de son écosystème, il y a de grands pas riches de sens et d’innovations. Ils offrent de l’envie, du travail, de la responsabilité :  empreints de principe de réalité, alliant le travail en partage, les collaborations, de nouvelles consciences citoyennes, chaque secteur est source d’innovation et transforme peu à peu le système éducatif. Quelques exemples ?

Ainsi la twictée en appui sur le microblogage, repose sur une correspondance scolaire entre classes situées aux quatre coins de la francophonie et dans laquelle, au travail sur la langue, s’articule éducation aux média, littératie numérique, e-Citoyenneté et cyber-courtoisie.

https://www.educavox.fr/accueil/interviews/muriel-meillier-experimenter-s-adapter-evoluer

Avec le jeu vidéo, William Brou a poussé les murs de sa salle de classe pour porter son message relatif à l’Histoire en jeux. Il réussit à réhabiliter la parole du professeur face à des objets culturels globalisés omniprésents.

https://www.educavox.fr/accueil/interviews/l-histoire-en-jeux-video

Des salles de formation de nouvelle génération fleurissent partout, avec elles des démarches de transformations. Une envie de refaire le monde éclos dans des labs (fab lab, living lab, learning lab), des ateliers et des espaces de co-working s’installent au pied de chez soi.

Outre le bonheur de gagner du temps sur les transports, de faire un geste pour la planète en limitant ses rejets de carbone, chacun a en plus l’opportunité de rencontrer des personnes avec des centres d’intérêt différents du sien et de fertiliser des idées nouvelles. Les pédagogues connaissaient bien les bénéfices des apprentissages informels captés comme fonction dérivée d’autres activités, ils découvrent et s’efforcent de systématiser les rencontres étonnantes et d’en faire un nouveau levier de motivation d’apprentissage et pourquoi pas d’innovation ? Tout le monde n’est pas passé au télétravail loin s’en faut mais la direction est donnée.

De nombreuses formations sont conçues comme des compositions de formation action, d’événementiels et d’apprentissage en situation de travail. Les règles d’engagement qui prévalent glissent du « pouvoir sur » (je vous autorise à partir en formation) vers un « pouvoir de » (prendre des initiatives partout pour résoudre les problèmes de la complexité de mon job). L’apprentissage en situation de travail procède plus d’un état d’esprit que peuvent cultiver les directions formation que seulement de temps alloué. C’est toute la différence entre regarder et voir. Au lieu de capter l’attention d’apprenant captif, il s’agit de susciter leur intention. Cela se passe en proximité des situations de travail, des équipes que l’on réclame apprenante et d’installation d’ambiance de soutien plutôt que de contrôle.

https://www.educavox.fr/innovation/dispositifs/apprendre-en-proximite-du-territoire-c-est-l-avenir

Natacha Hansen est professeur d’anglais au lycée Camille Sée de Colmar (68), dans l’académie de Strasbourg. Elle a mené plus de 30 projets eTwinning jusqu’à ce jour dans ce lycée qui fait partie des 96 établissements français récompensés par le label eTwinning School depuis 2018.

Ce projet « Eu(U)rotopia », a été mené pendant 6 mois avec des élèves français, italiens, turcs et polonais. Gage de sa qualité, il a obtenu non seulement le label de qualité national, mais aussi le prix spécial « participation démocratique » du concours national eTwinning 2019.

Dans le cadre de l’année européenne sur la « participation démocratique », Natacha a souhaité faire réfléchir ses élèves sur les politiques nationales actuelles dans des domaines différents et variés tels que l'environnement, l’éducation, l'égalité entre les sexes, la promotion de la culture, le numérique, l'inclusion des minorités, l’emploi, ou encore l'aide sociale...

https://www.educavox.fr/formation/pratiques/eu-u-rotopia

 

En fait, nous n'avons rien de faux. On ajuste, on cherche. De nombreux secteurs innovent. L’éducation aussi : dispositifs, contenus, approches par projets, par jeux, formations, espaces scolaires...  Elle est prise dans un tumulte informationnel contradictoire. Refusant les approches socio-techniques, devant l’urgence de la prise en compte des défis actuels, environnementaux, migratoires, économiques et politiques, ne peut - elle pas  faire évoluer durablement la société ?

Dernière modification le dimanche, 15 décembre 2019
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.