A l’entrée du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine, au son de percussions joyeuses, l’association « Tous en sciences » accueillait les invités à un « faux procès pour de vrais questions », le 20/11/2050.
Le procès de qui ? Le procès de quoi ?
Le procès de Marguerite Faustus, la fidèle assistante de Martin Nasmushe. Celui-ci, fortune faite avec un brevet de la plus grande découverte à l’Institut des Maladies Neurodégératives de Bordeaux se retira de la scène académique pour se consacrer à une brillante carrière politique qui le conduisit à la Présidence de Bordeaux Macropole.
De quel délit était-elle accusée cette jeune femme ? Non pas d’avoir eu un penchant pour son patron mais parce que elle avait été la complice de Martin Nasmushe qui avait abandonné la direction des affaires publiques à un sosie qui était une IA dont les performances satisfaisaient toute la population et qu’elle avait, chaque fois que cela se présentait, su rendre à l’IA toutes ses capacités.
Les chefs d’accusation étaient donc : premièrement complice d’avoir laissé la population dans l’ignorance que depuis trois ans la macropole était dirigée par une IA, deuxièmement d’avoir permis que cette supercherie perdure en sachant réparer et entretenir les fonctionnalités de l’IA.
Le procès portait sur la responsabilité d’un humain qui remplace un élu par une IA pour la gestion des affaires publiques, les électeurs n’en n’étant informés que très tardivement.
La salle du Conseil Régional transformé en tribunal était comble, le public découvrait une réelle implication des universitaires et chercheurs de Bordeaux pour sensibiliser un large public à la compréhension de l’expression IA, remise en cause par Luc Julia[1] pour éviter de croire « qu’il y avait une sorte d’équivalence entre cette technologie (IA) et l’intelligence (humaine) [2]», et à saisir la place qu’elle peut occuper dans la décision des affaires publiques, dans le cas de ce spectacle.
En ouvrant la séance de ce procès, en se prêtant à sa scénographie et en assistant à une partie des réquisitoires, Le Président de la Région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset validait l’importance de la question traitée dans une ambiance estudiantine et scientifique. Sa présence était la reconnaissance de l’investissement des universités et des Ecoles d’enseignement supérieur sous son double aspect transmettre l’état d’une question scientifique et la rendre accessible à tous.
Au cours des interrogatoires, tout en respectant le rituel d’une cour de justice, chaque membre des Universités, Université de Bordeaux et Université Bordeaux Montaigne, du CNRS, de l’ENSC Bordeaux, et de l’INRIA sut se mettre dans le rôle qui lui était assigné, rendre compte de l’état de leurs travaux. Les différentes personnalités qui s’étaient associés au projet surent animer les débats.
Pour découvrir les argumentaires qui furent présentés au cours de ce procès de Marguerite Faustus, nous ferons confiance à une utilisation raisonnée des algorithmes des sites de chacun des chercheurs venus témoignés et apporter une réponse à la question posée : « Marguerite Faustus a-t-elle vendue son âme à Martin Nasmushe qui l’a lui-même vendue au diable » ou dite autrement, « la décision publique peut- elle être confiée à une IA ? L’humain qui permet le fonctionnement de cette IA commet-il un délit ? ».
Nous reprenons pour ceux qui n’ont pas eu la possibilité de participer à ce spectacle « « Faux » Procès et Vraies questions » sa distribution :
Une question finale reste posée : Comment démultiplier un tel spectacle ?
Alain Jeannel
[1] Julia Luc, vice-président innovation de Samsung monde, directeur de son laboratoire IA installé à Paris, L’intelligence artificielle n’existe pas, Editions First 2019, pp. 118-119.
[2] op.cité de Julia Luc, p.121. Les 2 mots en parenthèses sont de l’auteur de l’article.
Dernière modification le lundi, 28 mars 2022