La démocratie est toujours un combat depuis le fond des temps et même si elle n’est pas partagée par tous les pays, elle est le référent premier de notre société. Elle implique : « la souveraineté du peuple et donc les régimes politiques dans lesquels le peuple, les citoyens sont souverains ». Le film sur Abraham Lincoln permet de se rendre compte que pour lui, la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». On retrouve cette référence dans l’article 2 de la constitution de 1958.
« ARTICLE 2. La langue de la République est le français.
L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L’hymne national est « La Marseillaise ».
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
L’information est un des piliers de la démocratie.
Elle aussi n’est pas récente. C’est un concept ayant plusieurs sens, étroitement lié aux notions de contrainte, communication, contrôle, donnée, formulaire, instruction, connaissance, signification. L’information désigne à la fois « le message » à communiquer et les symboles utilisés pour l’écrire. Au sens étymologique l’information est ce qui donne « une forme à l’esprit ». Elle donne donc forme, sens et on peut ainsi « se former une idée de ». On y prend du sens pour notre société.
Ses relations avec la démocratie fût fluctuante. Prenons simplement trois exemples historiques.
- Les charniers de Timisoara abondamment commentée en France, qui a pour cœur la campagne de presse particulièrement exagérée des événements survenus en Roumanie lors de la révolution de 1989.
- Le traitement de la disparition de personnages dans les photos officielles en Russie et Chine.
- L’évolution de l’ORTF à la blogosphère, de la « Voix de la France » avec un ministère de « l’Information », puis d’un secrétaire d’Etat à « la Propagande et à la Communication » puis un ministre de la « communication ».
L’information telle que nous l’avons vécue est en pleine révolution.
Elle le fut toujours, mais c’est en réalité, aujourd’hui un secteur en mutation économique, éditorial et professionnel conséquence de la politique et idéologie de l’écosystème mondial du numérique.
De quoi s’agit-il ? D’une architecture articulant 6 axes inséparables :
Les réseaux électroniques (cloud), les terminaux avec écrans de + en + tactiles (RFID), les serveurs carrefours de stockage (coffre-fort numériques), les logiciels moteurs de recherche (tous usages), les contenus et les services (transmédia), et surtout nous les usagers citoyens numériques (santé, vieillissement, banques, travail,...).
Une complémentarité de 3 critères :
L’immatérialité (espace – temps) de l’individu augmenté à la cohabitation entre l’irréel et la vie concrète, la dématérialisation de toutes les fonctions sociales (télétravail, télésanté, drive-in,...) et l’émergence des réseaux sociaux.
La structuration de 7 valeurs structurant notre société depuis plus de 40 ans :
L’ordre (pentagone), le partage (universités), la liberté (mai 68, solidarité), l’économie (économie du savoir, économie créatrice), le progrès (nanotechnologie, biologie, sciences cognitive, énergies), le pouvoir (capitalisme, les grandes sociétés du net) et le changement (vague, tsunami, déferlante, irruption, destruction et création) qui oblige à accompagner les changements.
C’est bien une matrice, mondiale, irréversible. Nous sommes les acteurs d’une « civilisation numérique » qui s’organise chaque jour et partout dans le monde.
Il s’agit de considérer que chacun d’entre nous sommes des citoyens numériques touchés dans tous nos moments de vie - enfants et anciens -, comme dans toutes situations - santé, éducation, travail, formation, information,...
Prenons, presque au hasard, quelques conséquences qui impliquent, pour rester élégant, de nouveaux équilibres :
- Qui est professionnel : le journaliste, le citoyen numérique, le médiateur ? Question de statut pour chacun !- Qui est porteur d’analyses et de réflexion : l’éditorialiste ou les acteurs divers du terrain, donc nous les citoyens ? qu’en est-il donc de la déontologie des journalistes !- Quel équilibre financier pour la presse : information gratuite ou payante, avec l’abandon par de nombreuses personnes de l’achat des journaux donc également d’une moindre publicité ?- Quel pouvoir pour les médias quand WikiLeaks association à but non lucratif dont le site Web,lanceur d’alerte, publie des documents ainsi que des analyses politiques et sociétales ? Quel équilibre pour les institutions !- Quelle formation existe dans une société de l’instantanéité, de la recommandation et des mutations ? En conséquence quelle approche transversale pour l’éducation ?- Quelles nouvelles relations s’instaurent entre Démocratie et Informations quand chacun twite, des ministres, à la compagne d’un président de la République ?- Qui est le premier bénéficière des données des Big Data : les médias ou les entreprises, les grosses et les nord-américaines ou chinoises ?- Qui a raison entre la liberté du numérique dans plusieurs pays et l’Europe qui veut légiférer ?
En conséquence, je privilégie 3 attitudes lucides et responsables :
- Nous devons être absolument « maître » de ce nouveau monde, car ce que nous vivons ce n’est pas seulement une crise, c’est un nouveau monde « ouvert et créatif ».- Nous devons être attentifs aux évolutions et réactifs lorsqu’on est responsable associatif, politique, médiateur.- Nous devons « gérer » notre territoire numérique comme un univers culturel mondial.La semaine de la presse à l’école, point d’orgue de nombreuses initiatives dans les établissements scolaires est donc un événement particulièrement important d’autant que se densifie et se complexifie notre espace informationnel et qu’il nous est offert tout un espace d’expression, un espace de démocratie à réinventer sans cesse.
Crédit photo : CLEMI
Dernière modification le dimanche, 25 août 2024