Les usages montrent un décalage entre les communautés enseignantes et les environnements numériques. Comment combler ce décalage et créer une communauté d’intérêt, de méthode et de pratique ? Quelle peut être la participation de la génération Internet ?
Youssef Rahoui, Chef d’entreprise, fondateur de la société Madmagz anime les débats où participent : Bernard Benhamou, Délégué aux usages de l’internet, expert français de l’Internet et spécialiste de la société de l’information. Philippe Chavernac, Professeur documentaliste au LP Gustave Ferrié Paris Michel Guillou, Consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques
Bernard Benhamou porte une attention particulière aux outils du numérique, à leur ergonomie et à leur interopérabilité. « Nous devons accompagner et préfigurer les changements à venir » dit-il, mais on doit « rester en contact avec l’utilisateur car c’est lui qui a raison ». En effet « si un produit n’est pas ergonomique, il n’est pas accessible et n’est donc pas démocratique. » « Le numérique sera le vecteur privilégié du savoir ; pour faire du numérique un objet d’éducation et pour l’éducation, il faut qu’il soit accessible au plus grand nombre sinon il deviendra une richesse paradoxale »
L’utilisateur souhaite que l’accession aux ressources soit la plus simple possible Ce n’est pas le cas selon lui de l’ordinateur. Mais les Smartphones, largement utilisés comme les tablettes tactiles peuvent-ils devenir des outils démocratiques ? Nous pousserons autant que nous le pourrons pour qu’une même ressource soit accessible quel que soit le terminal mobile ; HTML5 le permet dès maintenant.
Puis Bernard BENHAMOU aborde la question de la régulation du numérique pour ce faire l’avocat de l’open Education.
Il cite le juriste américain Lawrence LESSIG "le code informatique c’est la loi et son architecture est politique". Selon qu’elle fait place aux principes d’ouverture, d’interopérabilité des ressources technologiques et de neutralité du réseau du transport des informations ou selon qu’elle obéît à des mécanismes de cryptage, de filtrage ou de labellisation pour discriminer des contenus ou des protocoles, la technologie n’est pas neutre.
Et il pose cette question inquiétante : « sommes-nous condamnés à n’être qu’une colonie numérique de l’espace américano-asiatique ? »
Michel GUILLOU utilise la force des images pour étayer son propos : Avec la « collision » du numérique et de l’école, et malgré son fonctionnement plutôt vertical, régulé et normé qui laisse peu de place à l’innovation, Michel Guillou pense qu’il y a beaucoup à espérer du numérique à condition que l’on ait un discours partagé « de l’ouverture, de la compréhension et de l’adaptation du monde de l’éducation à ce que l’on nous propose ».
Philippe CHAVERNAC quant à lui utilise une vidéo enregistrée dans son CDI ; il s’agit d’une expérimentation d’usage de tablettes numériques tactiles . « La formation continue des professeurs est une nécessité ». Il présente par ailleurs les Groupes d’Intégration Pédagogique des TIC, initiés par l’académie de Paris et évoque la spécificité du professeur documentaliste qui peut accompagner ses collègues dans l’usage du numérique.
Enfin la parole est donnée à la salle
Claude TRAN