La question éducative est aujourd’hui à l’ordre du jour notamment sur nos territoires à travers la mise en œuvre annoncée de la réforme des rythmes « scolaires ».
La concertation nationale initiée dès le mois de juillet 2012 a permis de débattre largement avec tous les acteurs de la communauté éducative : enseignants, parents, élèves, associations et syndicats afin de construire la proposition de loi permettant de co-construire la refondation.
Celle-ci évidemment ne se réduit pas à la seule question de la rénovation des rythmes éducatifs comme le démontrent les autres mesures favorisant l’école primaire (scolarisation des 2 ans, liaison école/collège…), le retour à une politique d’emploi de personnels éducatifs et de la formation des enseignants.
Le Président de la République lui-même recevait le 9 octobre dernier le rapport de cette concertation et annonçait ce jour la mise en œuvre de la réforme dès septembre 2013 tout en laissant l’opportunité aux collectivités d’appliquer la loi au plus tard à la rentrée de septembre 2014.
Le C.E.D.R.E dénonce depuis 2008 la semaine de 4 jours, imposée alors par Xavier Darcos et Nicolas Sarkozy, qui a largement déstabilisé le travail des équipes enseignantes et altéré les résultats des élèves qui ont baissé depuis quelques années comme le démontrent les évaluations nationales et internationales.
La réforme des rythmes éducatifs est donc un impératif inscrite dans la refondation de l’école.
Si la semaine de 4 jours a « vécu », il s’agit maintenant de reconsidérer tout le temps passé à l’école, temps scolaire et périscolaire inclus.
Le travail mené par Vincent Peillon a permis jusqu’à présent, malgré les difficultés, de dresser un premier cadre de la réforme dans laquelle toutes les communes sont sollicitées pour construire cette nouvelle ambition pour l’école à travers une conception globale des temps éducatifs.
Le décret d’application répond à deux objectifs : mieux équilibrer la semaine scolaire et alléger la journée d’enseignement.
Ce cadre n’est pas pour autant rigide, permettant à chaque commune et à chaque concertation de construire son projet en tenant compte de ses atouts ou contraintes considérant que toutes les communes évidemment ne se ressemblent pas et ont des moyens différents à la fois financiers ou en équipements.
La redistribution du temps scolaire sur 4 jours et demi occasionnera, quelque soit le modèle d’organisation retenu et imaginé par les acteurs locaux, une nouvelle prise en charge périscolaire pour les communes.
Nous avons souhaité, alors que le délai de réponse des communes pour adopter la réforme en septembre 2013 ou 2014 vient à expiration, que chaque maire puisse en toute connaissance se positionner et choisir le meilleur moment pour appliquer la nouvelle semaine scolaire sans précipitation aucune dans l’intérêt des élèves.
Cette réforme peut et doit réussir, dés septembre 2013 pour les communes qui y sont prêtes ou à partir de septembre 2014 pour toutes celles qui souhaitent prendre du temps pour co-construire dans la durée et parvenir à des projets éducatifs de territoires comme le PEG lillois ou le PEG du département du Nord.
L’essentiel reste moins la redéfinition des temps et des horaires scolaires que la perspective partout ou cela sera possible de créer une nouvelle semaine et une nouvelle journée dans lesquelles l’élève et l’enfant puisse s’éveiller, se construire et participer à sa propre réussite scolaire et éducative.
C’est dans ce cadre que depuis plusieurs semaines le collectif C.E.D.R.E multiplient les réunions-débats afin d’éclairer tous les acteurs qui participent ou participeront à cette ambition éducative.
Malgré le report de nombreuses communes prises par le calendrier et leur souhait de travailler à l’élaboration d’une réforme qui ait du sens, les échanges démontrent que l’intelligence collective sur tous les territoires, des plus grandes villes, Lille, à la plus petite, Rieulay, est omniprésente. Le succès de la réforme passera d’abord et avant tout par son appropriation au niveau local dans le cadre d’un décret dont les clauses dérogatoires permettent déjà d’aménager partiellement le cadre national.
Le C.E.D.R.E milite pour que le décret soit encore amélioré en particulier pour permettre de libérer totalement un après midi consacré aux parcours éducatifs, culturels et sportifs.
Le C.E.D.R.E souhaite de la même manière que le fonds d’amorçage prévu aujourd’hui (250 millions d’euros pour un besoin global d’au moins 1,5 milliard) soit le plus vite possible pérennisé et amplifié afin de doter les communes notamment rurales d’une vraie capacité d’intervention pour financer les temps périscolaires.
Tous les débats déjà organisés démontrent que la réforme peut servir aussi à rompre avec les inégalités territoriales éducatives même si nous ne pourrons jamais arriver à l’égalité la plus parfaite.
En définitive au-delà des simples questions soulevées souvent relatives aux horaires et aux journées travaillées (pour ou contre le mercredi ou samedi), la réforme offre surtout l’occasion de construire des politiques éducatives locales dans le cadre d’une éducation qui reste évidemment nationale.
Dernière modification le lundi, 30 mai 2016