Dés cette rentrée, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale annonce que " la charte de la laïcité" sera affichée en septembre dans les écoles, collèges, lycées. Véritable résumé de la laïcité à la française, le document souligne "qu’aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse pour contester à un enseignant le droit de traiter une partie du programme", l’Etat neutre reposant sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre. Cependant, beaucoup d’acteurs du monde de l’éducation sont sceptiques ; afficher de grands principes va dans le bon sens mais comment les rendre effectifs auprés des élèves ? Comment accompagner les enseignants dans la mise en oeuvre de la charte ? Dans le cursus des nouvelles Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education ( ESPE), la question de la laïcité n’est guère évoquée.
Si aucune étude ne permet de faire un point précis sur les incidents liés à la religion à l’école, les tensions se nouent autour de quelques disciplines ; en sport avec la question de la mixité et de la tenue vestimentaire, en biologie avec l’évolution et en histoire dont quelques sujets demeurent encore problématiques.
Beaucoup d’enseignants ont besoin de clarification sur la manière de présenter la laïcité au sein de la classe et d’en appliquer les principes dans la vie scolaire et à la cantine, ce dernier point n’est d’ailleurs pas évoqué dans la charte.
Le principal obstacle se niche surtout dans l’absence de mixité sociale dans certains établissements. La réforme de la carte scolaire, lancée en 2007 est au point mort et certains collèges, lycées, cumulent toutes les difficultés, familiales, économiques, financières, sociologiques, culturelles, ethniques.
Il ne suffit plus d’inscrire "Liberté, Egalité, Fraternité" au fronton de nos écoles, il faut réduire les inégalités.
C’est au gouvernement, à la gauche courtoise et ferme de veiller sur la fille aînée de la République : la Laïcité.
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