Premier axe de réflexion : les métiers de l’Éducation nationale.
Que reflète leur diversité ? Comment est-elle mise au service de la réussite des élèves à l’échelle locale ? Comment est-elle organisée de manière efficace et efficiente aux échelles locale (où le rôle des chefs d’établissement est essentiel), académique (à l’heure de leur reconfiguration) et nationale (historiquement déterminant) ? Cette diversité est redoublée par la complexité des systèmes éducatifs, des autorités de tutelle, des statuts et des corps, voire des disciplines. Comment concilier sur le terrain besoins fonctionnels et devoirs statutaires ? Quel rôle peut jouer l’échelon académique dans un cadre national ? Anciennes ou récentes, les identités professionnelles sont confrontées à d’importantes évolutions : massification et hétérogénéité accrue des publics, réorganisation des parcours, développement des usages numériques et transformation du lien pédagogique. Quelles difficultés et quelles éventuelles souffrances, mais aussi quelles perspectives nouvelles pour les enseignants et les personnels éducatifs ? Quels changements dans les attentes à l’égard de l’École ? dans le statut social et la reconnaissance des enseignants ?
Deuxième axe : la gestion des personnels et de leurs carrières.
Au problème récurrent d’une gestion de masse peinant à faire place aux équipes et aux individus qui les composent se sont ajoutées les fractures territoriales et la diversification des parcours professionnels. Comment repenser le recrutement des personnels ? Comment assurer leur formation et notamment celle des enseignants? Comment articuler formations initiale et continue ? Comment fonder sur un dialogue régulier et confiant entre l’institution (exprimant ses besoins) et ses artisans (formulant leurs vœux) le déroulement d’une carrière qui doit inclure une mobilité concertée et raisonnable et ne peut ni ignorer pratique réflexive, évaluation et formation, ni renoncer à encourager et promouvoir, à accompagner et le cas échéant reconvertir ?
Troisième axe : la valorisation fonctionnelle des acteurs.
Elle est inséparable des notions d’ « établissement », d’« équipe éducative » et de « gestion des ressources humaines de proximité ». La diversité de l’équipe éducative traduit la complexité d’une action pédagogique qui ne se réduit pas à une simple transmission de connaissances. Son existence devrait pouvoir répondre aux attentes d’acteurs qui déplorent leur isolement. Elle reflète le projet d’une Cité qui persiste à faire de l’École le fondement et le modèle d’une démocratie renouvelée. L’affectation des personnels peut-elle continuer d’ignorer les attentes de l’établissement ? La formation continue peut-elle être construite indépendamment des équipes et des contrats d’objectifs ? L’(auto-)évaluation des personnels, réalisée à l’aune de la réussite des élèves, peut-elle s’abstraire de cette dimension collective ?
Ces ambitions ne recoupent-t-elles pas in fine celle de la valorisation des artisans de l’École ? De leur reconnaissance et de leur bien-être ? De la réussite des élèves et du projet républicain ? »
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