L’implication des élèves est soutenue par le caractère interactif du numérique. Par exemple, les cartes Google peuvent utilisée être en géographie et en histoire par les élèves pour suivre les campagnes napoléoniennes ou repérer les pays francophone. Il est facile de créer des infographies ou des cartes mentales de la leçon, ce qui est la meilleure façon de la mémoriser. En d’autres termes, le numérique fournit à la fois des contenus et de nouvelles façons de travailler.
L’internet est le cinquième mur de la classe
L’internet est le cinquième mur de la classe
Le monde a changé. Il s’est numérisé. L’internet était autrefois une destination lointaine et exotique. Il est devenu proche et banal. Nous regardions les mondes numériques par nos fenêtres. Ils sont maintenant dans nos maisons. L’école n’a pas la possibilité de construire des digues pour contenir le numérique hors les murs, tout simplement parce qu’il n’existe plus un espace "sec" sur lequel appuyer ces digues. Comme tout le reste, l’école a été submergée par le numérique. L’internet est maintenant le cinquième mur de la classe.
La profondeur de ce cinquième mur est variable. Elle dépend des l’objectif pédagogique. Le cinquième mur peut être centré sur l’ici et maintenant de la classe. Il peut être connecté aux cinquièmes murs d’autres classes.
Une nouvelle matière
Le papier a été la matière reine de la pédagogie : papier quadrillé, papier à dessin Canson, papier millimétré, cahiers, et livres ont longtemps ordonné la vie des élèves. Le numérique ne remplace pas le papier. Il est une nouvelle matière avec de nouvelles possibilités d’inscription. La matière numérique permet des inscriptions et des transformations infinies. Les attitudes psychologies psychiques qui y sont associées sont différentes. Puisqu’elles sont sans mémoire, elle appellent moins de solennité, et peuvent permettre plus de créativité.
Les matières numériques permettent d’accéder à quantité de livres qui ne pourraient jamais être stockés physiquement dans la classe. Les fils de lecture de tous les livres d’une même classe, les annotations faites par les élèves peuvent être partagés.
Un couteau suisse numérique
Les ordinateurs, les tablettes, les téléphones portables sont des couteaux suisses. Ils permettent de travailler la matière numérique. Les opérations de base (ouvrir/fermer/nouveau/supprimer/éditer) permettent de créer, transformer et détruire des documents. Les documents eux-même sont l’objet d’opérations de second niveau (aimer/envoyer/commenter).
Il devient plus facile de travailler le flux d’informations auquel les élèves sont soumis. Les news et les articles peuvent être vus et commentés en classe. Ils peuvent être édités, ce qui permet aux enfants de comprendre comment se fabrique la matière médiatique.
Le travail de groupe
Les élèves s’appuient en grande partie sur les pairs pour leurs apprentissages. Un enfant n’apprend seul. Il apprend par et avec d’autres enfants. Cette dimension sociale de l’apprentissage rencontre heureusement la dimension massivement sociale du numérique. Il est possible de travailler à plusieurs autour d’un ordinateur ou d’une tablette. Un document comment peut être édité en même temps ou successivement par plusieurs élèves, et garder la mémoire de ses transformations. On peut imaginer des scénario pédagogiques ou différents groupes travaillent différents aspects d’un projet.
Tous les documents qui sont utilisés dans un projet peuvent être partagés (Dropbox, Google Drive) pour être accessibles aussi bien en classe qu’à la maison. Apprendre n’est plus une situation attachée a l’école, mais est tout simplement intégré a la vie.
L’égalité
Les dispositifs numériques permettent à des enfants en situation de handicap de travailler et de participer à la vie de la classe plus facilement. Les tablettes peuvent lire les textes ou agrandir les lettres pour les mal-voyants, Les logiciels comme Dragon Dictate apportent une aide appréciable a ceux qui ont des difficultés pour la prise de note
La netiquette
Les mondes numériques sont des mondes sociaux. Comme dans toute société, il est nécessaire d’en connaitre les us et les coutumes. L’art ancien de la politesse s’appelle sur le réseau Netiquette. Il concerne a la fois les personnes et les documents (d’ici peu, la netiquette concernera sans doute aussi les Intelligences Artificielles).
Comment s’adresser à l’autre ? Comment débuter une conservation ? Comment se présenter sur le réseau ? Peut-on utiliser un document parce qu’il est sur Internet ? Ce qui est accessible est il libre ? Ce qui est libre est-il gratuit ?
Les questions que rencontrent les enfants sur le réseau Internet ne sont pas simples. Elle sont d’autant plus complexes que dans le monde des adultes, beaucoup sont encore en discussion. Les enfants grandiront d’autant mieux qu’ils sont accompagnés dans leurs apprentissages de la sociabilité sur le réseau Internet.
Yann Leroux
Article initialement publié sur Psychologik
Dernière modification le mercredi, 19 novembre 2014