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Communiqué : 3 questions à Thomas Fauré, fondateur et président-directeur général de Whaller - « Rentrée scolaire, les GAFAM se propagent dans les écoles ».

 

 

1. Mythe ou réalité : court-on le risque que Google prenne le contrôle de la classe ?

Mais c'est déjà fait ! Google et Microsoft sont aujourd'hui utilisés dans toutes les classes de nos enfants, a minima dans la version gratuite de leurs logiciels. Dès lors qu'on introduit le numérique dans les écoles, on utilise des technologies qui ne sont pas françaises. On retrouve ici un enjeu territorial et de conquête : les géants du numérique stockent et exploitent les données de leurs utilisateurs, et nécessairement des élèves. La transposition du milieu scolaire dans un univers virtuel nous dépossède des données scolaires et personnelles, qui sont hébergées hors de nos frontières.

Il est désormais trop tard pour parler de risque. Il est clair que nos données ne sont pas protégées, mais ce sont surtout nos pratiques et notre rapport au numérique qui sont sous l'emprise de Google et consorts, jusque dans le quotidien des plus jeunes. Je suis en faveur de l'éducation au numérique, et non pas pour son utilisation systématique. Il faut éduquer nos enfants au recul, à la compréhension des outils, pour une utilisation responsable de ceux-ci. En clair, ne pas subir le numérique !

2. Quel rôle peuvent jouer les établissements scolaires dans l'éducation au numérique ?

L'école doit conserver son ambition de former des personnes. L'Homme est un animal social qui a besoin d'interactions pour apprendre. L'introduction systématique du numérique dans nos classes délite le rapport à l'enseignant, nous écarte de la notion de transmission du savoir. Malgré un libre accès à un ensemble infini de connaissances via les outils numériques, cela ne signifie pas pour autant que ces connaissances sont transmises, et intégrées par nos enfants.

La plupart des pionniers de la technologie (Steeve Jobs lui-même !) limitent son usage pour leurs enfants. Les nouvelles technologies peuvent être un véritable outil pédagogique, mais restons vigilants face à la paresse intellectuelle qu'elles induisent. L'écran fascine par sa lumière et ses mouvements, il attire notre attention et nous enferme pourtant dans une attitude passive. Un principe décliné dans les notifications et les nouvelles qui nous submergent : nous ne sommes pas dans une dynamique de construction, nous réagissons à ce qui nous parvient. Ainsi, sur Facebook et YouTube pour ne citer qu'eux, les vidéos s'enchaînent et démarrent automatiquement sans action de notre part. Cela traduit l'intention de retenir notre attention le plus longtemps possible.

L'intériorité est mise à mal par des sollicitations constantes. Si l'enfant n'a pas d'espace de silence, s'il ne s'ennuie pas, il ne peut pas développer sa créativité, son intimité, sa connaissance de lui-même. Mettre une tablette entre les mains d'un enfant, c'est l'éloigner de son monde intérieur, et c'est aussi - admettons le - une solution de facilité pour les éducateurs.

3. Est-il possible d'utiliser les réseaux sociaux « à bon escient » pour un enfant ?

Certains professeurs immergent les enfants dans le monde virtuel en pensant leur apprendre à gérer leur image et leur attitude vis-à-vis des réseaux sociaux. Il s'agit là d'un leurre. C'est toujours l'outil qui induit son usage. Les réseaux sociaux, dans le modèle public et ouvert qui existe actuellement, ne correspondent pas à un apprentissage en milieu scolaire pour des enfants. La condition pour faire grandir un enfant, c'est d'avoir une échelle d'interactions restreinte ! Se situer par rapport à 29 autres enfants dans une classe constitue déjà un fort enjeu. On ne grandit pas en s'exposant au plus grand nombre.

Le numérique devrait être une expression de la vie réelle, et non l'inverse : j'ai donc créé Whaller dans la perspective d'un réseau social privé à échelle modulable. Whaller utilise la capacité technologique des réseaux sociaux mais corrige leurs défauts fondamentaux que sont la captation des données, l'exposition, la diffusion massive. La pédagogie des réseaux sociaux ce n'est pas d'apprendre à se méfier ou à se protéger, c'est au contraire apprendre à organiser, structurer sa communication, dans un contexte adapté. Whaller se conçoit pour tout type de structure, y compris pour les établissements scolaires : une classe est représentée par une sphère. Chaque élève dispose ainsi d'un espace d'expression libre, qui n'est pas anonyme mais sécurisé, et lui offre des repères suffisants.

À propos de Whaller

Whaller propose une alternative aux réseaux sociaux "publics" dont le modèle économique repose essentiellement sur l'analyse et la vente des données personnelles. Grâce à un système exclusif de sphères étanches, l'utilisateur peut désormais réseauter en confiance, créer et administrer une infinité de réseaux sociaux privatifs sécurisés, à partir d'un seul et même compte. Sur Whaller, chacun est ainsi en mesure de maîtriser ses communications comme le choix de ses communautés : entreprises, amis, familles, associations, anciens élèves... Les usages sont nombreux : réseaux sociaux d'entreprises, outils de management et de gestion de projets, intranets sociaux, espaces collaboratifs, réseaux personnels, etc. La start-up s'adresse à tous types de structures : entreprises, associations, écoles et universités, institutions, familles... Créé en mai 2013, Whaller comptabilise aujourd'hui plus de 140.000 utilisateurs inscrits et plus de 5.000 organisations.

Whaller.com

 

Dernière modification le mercredi, 30 août 2017
An@é

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