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Communiqué : Le gouvernement a présenté hier son plan de soutien à l’apprentissage. La mesure phare du plan est une aide à l’embauche d’apprentis, exceptionnelle pour 2020, qui se substituera à l’actuelle aide unique : 5 000 € pour les mineurs et 8 000 € pour les majeurs. Cette aide sera valable pour les embauches du CAP à la licence, mais exclura les autres apprentis de l’enseignement supérieur. Avec cette aide exceptionnelle, les apprentis du CAP à la licence représenteront un coût nul ou quasi nul pour les entreprises, ce qui ne sera pas le cas des autres apprentis de master ou diplômes équivalents (ingénieurs…).

Si la volonté gouvernementale de soutenir l’apprentissage est à saluer, la rupture d’égalité entre les étudiants introduite par cette mesure fait craindre un effet d’éviction des apprentis de niveau master ou diplômes équivalents (ingénieurs…), alors que les effets de la crise économique liée au Covid-19 frapperont tous les jeunes. Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, notamment ceux issus de milieux les moins favorisés, un contrat d’apprentissage est parfois indispensable au financement des études.

Cette distinction entre les niveaux de formation entretient en outre l’idée que l’apprentissage ne serait pas un dispositif adapté aux plus hauts niveaux de qualification, alors que la réforme précédemment portée par le gouvernement visait à le promouvoir pour tous.

Pour les entreprises, une telle distinction entre apprentis n’est pas non plus positive : elle ne les incite pas à favoriser l’apprentissage à plus haut niveau de qualification, alors que toutes les compétences sont utiles à la relance en période de crise.

A l’inverse, une telle mesure exceptionnelle de soutien, si elle bénéficiait à tous les apprentis quel que soit leur niveau de qualification, renforcerait la compétitivité des entreprises pour la relance, notamment celle des PME particulièrement mises à mal par la crise du Covid-19. En effet, l’embauche d’un apprenti à plus haut niveau de qualification est très souvent liée aux projets d’innovation de l’entreprise : ne pas favoriser aujourd’hui ces embauches, c’est altérer la compétitivité et la capacité d’innover de demain. C’est aussi handicaper la relance de secteurs sinistrés.

Pour ces raisons,

  • la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs,
  • la Conférence des Présidents d’Université,
  • la Conférence des Grandes Ecoles,
  • l’Association Nationale des Apprentis de France,
  • l’Association Nationale de l’Apprentissage dans l’Enseignement Supérieur,
  • Syntec Conseil,
  • Syntec Ingénierie et
  • Syntec Numérique

demandent l’extension du dispositif exceptionnel de soutien à tous les apprentis.

Dernière modification le lundi, 08 juin 2020
An@é

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