Ils étaient moins de 16 000 en 1988. En 2013, leur nombre est passé à plus de 40 000. Lesapprentis dans les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) ont vu leurs effectifs grandir en 40 ans, notamment depuis le début des années 2000. Toutefois, « l’apprentissage ne représente qu’un dixième des effectifs globaux », explique le Cereq dans une récente étude portant sur ce type de formation.
Plusieurs étapes d’évolution
En l’espace de 40 ans, l’apprentissage a bien évolué dans les établissements d'enseignement secondaire préparant aux diplômes professionnels, du CAP au BTS. Une évolution portée par les objectifs de l’Education nationale en matière de lutte contre « le chômage juvénile », et ce « en améliorant l'insertion par la professionnalisation », explique l’étude du Cereq.
Toutefois, l’apprentissage est resté pendant plusieurs décennies une formule peu privilégiée par le système éducatif. Dès son apparition « en 1971, l’Education nationale hérite de la gestion d’un certain nombre de CFA (centres de formation des apprentis) dispersés sur le territoire. Mais aucun objectif n’est fixé à ce segment de l’apprentissage, qui devient un ‘passager clandestin’ au sein du système éducatif. Cette situation durera vingt ans. Tout au long de cette période, l’apprentissage est porté par des CFA isolés et marginalisés. »
La situation change dans les années 1990 puisque « la moitié des académies françaises (13 sur 26) proposent cette voie de formation ». Enfin, des dispositions législatives sont adoptées en 2005 et permettent d’institutionnaliser cette formule. « L’offre est reconnue à part entière mais souffre toujours d’un déficit de légitimité chronique aux yeux des acteurs du système éducatif », détaille le Cereq.
Des ambitions à l’horizon 2017
En 2013, l’Education nationale a formé 40 000 apprentis dans les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Un chiffre que le gouvernement souhaite revoir à la hausse. Le président de la République, François Hollande, a en effet déclaré vouloir faire passer le nombre d’apprentis total en France au-dessus de la batte des 500 000, d’ici 2017.
En ce qui concerne l’Education nationale, l’objectif du gouvernement est d’accueillir 60 000 apprentis, « soit 50 % de plus qu’en 2013 », indique le Cereq. « Mais des entraves au développement de l’apprentissage persistent : règles gestionnaires inadaptées et déficit de légitimité chronique au sein du monde de l'éducation... »
Or, « les enjeux actuels résident autour d’une offre de formation permettant une véritable mixité des parcours, estime le Centre d’études. Les lycées polyvalents ou les lycées des métiers […] offrent, dans un même lieu, l’accès à plusieurs voies de formation : formation scolaire, apprentissage, formation continue, contrats de professionnalisation. Reste à savoir comment concilier l’objectif de formation à la citoyenneté et l’objectif de professionnalisation », conclut le Cereq.