Dans un contexte d’urgence démocratique, de circulation massive de désinformations, où la défiance à l’égard des médias et des journalistes tend à s’installer, où les plateformes numériques échappent encore en grande partie à la régulation, cette feuille de route propose un plan ambitieux et audacieux. L’objectif ? Outiller les nouvelles générations à apprendre à décrypter les flux d’informations, à prendre en main leur usages numériques et à s’engager activement dans la vie démocratique.
Une réponse concrète aux urgences sociétales
Six axes prioritaires et complémentaires seront déployés :
- Renforcer et diversifier les partenariats : en ouvrant le dialogue avec de nouveaux acteurs du secteur numérique, économique et associatif, le CLEMI se donne les moyens d’élargir son impact et de répondre à l’accélération des mutations numériques.
- Accélérer la formation en EMI : en ciblant notamment le premier degré et les personnels de direction, le CLEMI entend s'assurer que l’éducation aux médias devienne une compétence clé pour les jeunes dès le plus jeune âge.
- Développer la parentalité numérique : le CLEMI entend jouer un rôle décisif pour accompagner les parents dans la préparation des jeunes à évoluer de manière éclairée dans un environnement informationnel complexe
- Étendre l'action à l’enseignement supérieur : le lancement de « CLEMI SUP » marque une étape importante pour intégrer l’EMI au sein des établissements d’enseignement supérieur et des programmes de recherche
- Renforcer la coopération internationale : le CLEMI souhaite s’affirmer comme un acteur incontournable de la coopération européenne et mondiale sur les enjeux liés aux médias et à l’information, notamment dans l’espace francophone.
- Utiliser l'EMI comme levier d'engagement citoyen : dans un contexte de fragilisation démocratique, l’éducation aux médias devient un pilier essentiel pour éveiller l’esprit critique des jeunes et renforcer leur participation active à la vie citoyenne.
Un tournant décisif pour le CLEMI
Conçue dans le sillage du 40e anniversaire du CLEMI, cette nouvelle feuille de route s’appuie sur une réflexion approfondie et collective menée avec tous les membres du COP. Un collège de 60 membres, avec des représentants des pouvoirs publics, du système éducatif et des professionnels des médias et institutionnels du secteur. Plus qu’un simple plan de travail, elle marque une rupture avec les stratégies passées. Portée par une vision offensive et un pragmatisme assumé, elle fixe comme priorité absolue la consolidation du champ d'action du CLEMI et l’adaptation rapide à un environnement médiatique en constante évolution.
« L'urgence démocratique est là. Nous vivons une époque où la manipulation de l'information menace nos démocraties. Cette nouvelle feuille de route nous donne les moyens de réagir, avec détermination et clairvoyance, » a déclaré Nathalie Sonnac, présidente du COP du CLEMI. « Nous devons repenser les moyens alloués au CLEMI pour lui permettre de se transformer et répondre aux enjeux stratégiques qui lui sont assignés. »
Un appel à l’action pour l’avenir de l’éducation aux médias
Le rapport de la Cour des comptes sur l'établissement Réseau Canopé, dont fait partie le CLEMI, publié le 4 octobre dernier, souligne la nécessité de donner au CLEMI des ressources dédiées et un budget fléché pour étendre son action. Dans le même temps, la résolution de l’ONU du 22 septembre, appelle à la mise en place d’une éducation aux médias numériques d'ici 2030, renforce cette nécessité.
Le Conseil d’orientation et de perfectionnement entend mettre à l'avant-garde le CLEMI pour répondre aux défis de l’éducation aux médias et à l’information dans une ère où l’esprit critique et l’engagement citoyen n’ont jamais été aussi essentiels.
Le conseil d’orientation et de perfectionnement (COP) a été pensé d’une part pour donner des avis et formuler des recommandations sur les actions à entreprendre et d’autre part, d’apprécier les bilans et des actions.
Instance collégiale, il regroupe les acteurs de l’enseignement et des médias dans toute leur diversité. Présidé par Nathalie Sonnac, il se réunit deux fois par an.
