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Petite fille est une enfant du 21ème siècle. Son téléphone (intelligent) est une extension d’elle-même. Toute petite, je m’en souviens, elle avait un excellent sens de l’orientation. Pourtant, maintenant, elle conduit son auto toujours avec son GPS. Elle aime être informée de la distance à parcourir, l’heure approximative de l’arrivée, utiliser la suggestion de route plus rapide, comparer la vitesse de son véhicule avec la limite prescrite… ces technologies enrichissent son expérience.

Elle ne consulte pas des guides touristiques papier.  Son téléphone lui indique les commerces à proximité et lui fait découvrir les boutiques. Elle reste en contact constant (si désiré) avec ses amis. Elle regarde des vidéos pour se distraire

Toutefois, elle lit un livre papier.

Sa mère, ma fille utilise les technologies numériques depuis son adolescence.  Je suis actuellement chez mon fils pour être présente auprès de ses chats.  Il y a un lieu de randonnée tout près où j’irai marcher pour garder la forme.  Hé bien, ma fille fort gentille qui se préoccupe de moi, m’a transmis le lien vers une carte numérique que je peux utiliser pour m’orienter dans les sentiers.

Moi, qui n’ai connu le numérique qu’à la quarantaine, ai appris à vivre dans le réel.  J’utilise, quand ça me semble utile, les technologies numériques.  Bien sûr, cette attitude me fait manquer parfois l’avantage de ces technologies… cependant, j’avoue que j’aime bien lors des promenades dans la nature, me sentir perdue, ne pas savoir avec exactitude où je suis. Pour moi, cette impression d’abandon des repères est une forme de détente, un lâcher prise très reposant.

Est-ce possible de transmettre à ces enfants du numérique, ces “digital natives “, le plaisir de s’évader dans le réel ? Encore faut-il évidemment que le réel soit plaisant !

Mener les enfants du primaire dans un parc où ils pourraient ressentir la délicieuse impression d’être perdus, (en toute sécurité), ressentir la liberté d’être présent auprès des plantes, ouvrir leur peau et leurs oreilles à leur message et être caressés par la brise. Et même vivre le plaisir du silence.

Ninon Louise LePage

Sortie d'une retraite hâtive poussée par mon intérêt pour les défis posés par l'adaptation de l'école aux nouvelles réalités sociales imposées par la présence accrue du numérique. Correspondante locale d'Educavox pour le Canada francophone.