Nathalie Donot, CPC, Loire Atlantique (44) (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
et Marie Toullec-Théry, enseignante-chercheure (MCF), CREN- Université de Nantes et Espé de l'Académie de Nantes (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
La Direction Académique de la Loire-Atlantique a, d’une part, initié un partenariat avec le centre Alain-Savary (IFé) et demandé à bénéficier d'un appui de la recherche (CREN). D’autre part, une ingénierie de formation s’est structurée via l’institution de trois groupes, d'abord un comité de pilotage, puis un comité de suivi et un groupe de travail « formation ».
Après une présentation de la mise en œuvre du dispositif de formation départementale, nous porterons une attention plus soutenue à une des modalités de pilotage-accompagnement, celle du comité de suivi, instance où il s’agit de former les formateurs de terrain. L’enjeu de cet article consiste en effet à montrer comment, à l’échelle du département, une articulation entre pilotage et formation engage des conseillers pédagogiques et des coordonnateurs de REP dans un accompagnement de terrain fructueux, tant du point de vue des équipes de circonscription que du côté des enseignants.
Introduction
Un contexte riche en dispositifs
La loi de refondation de l’école requestionne un dispositif qui ajoute un maître supplémentaire dans certaines écoles, essentiellement en Education Prioritaire. En effet, des maîtres surnuméraires[1] ont déjà existé (« CP renforcés » ou « maitres ZEP » par exemple), générant des pratiques et des habitudes de travail qui sont alors à nouveau interrogées. C'est un écueil repéré par la Directrice Académique de la Loire-Atlantique (2013) : « La complexité quand même c’est que nous avons donc hérité d’un certain nombre de dispositifs qui s’apparentaient à " Plus de maîtres que de classes". J’ai invité les inspecteurs du premier degré à revisiter ces dispositifs antérieurs » [pour les ajuster aux nouvelles prescriptions].
Le dispositif « plus de maîtres que de classes » s'ajoute par ailleurs à d’autres dispositifs d’aide, présents depuis plus ou moins longtemps dans le paysage scolaire, comme les aides personnalisées, devenues Activités Pédagogiques Complémentaires, et les RASED, notamment. Ces aides prodiguées par des enseignants de classes ordinaires ou par des enseignants spécialisés sont la plupart du temps positionnées sur le versant de la remédiation et privilégient en général le regroupement d’élèves en difficulté a posteriori de l’apprentissage (Toullec-Théry & Marlot, 2013, 2015). De plus, les interventions des membres du RASED s’effectuent parfois sans lien explicite avec les apprentissages menés sur le temps ordinaire de la classe (Toullec-Théry, 2012). « Plus de maîtres que de classes » se présenterait-il donc, dès son instauration, comme un dispositif juste « en plus », sans territoire identifié ?