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Dans le cadre de la demi-journée d’étude et d’échanges intitulée : « Vivre dans un monde d’image(s) : quels usages, risques et éducations pour la jeunesse ? » organisée par France Universités, en collaboration avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI), DE FACTO, et en partenariat avec la GMF, Pauline Escande-Gauquié anime la table ronde : « Les images et leur impact : Usages et représentations »  Dans un monde saturé d’images, en particulier sur les réseaux sociaux, les adolescents et les étudiants sont confrontés quotidiennement à des contenus qui façonnent leurs perceptions du réel, influencent leurs comportements et affectent leur construction identitaire.

André Gunthert, fondateur de la revue Études Photographiques et auteur de L’image partagée (2015), anime le blog L’image sociale, qui prolonge ses séminaires à l’EHESS et suit l’actualité des images.

Il constate une mutation culturelle avec l’essor des bandes dessinées pour adultes, reflétant un changement dans notre rapport à l’image et au texte. Il souligne que, depuis le XVIIIe siècle, l’image est perçue comme un langage naturel pour les enfants, mais souligne l’absence d’un réel apprentissage de sa lecture critique.

Enfin, il met en garde contre la perte de contexte des images sur le web, qui amplifie l’ambiguïté et la désinformation. Contrairement aux textes, dont les sources peuvent être retracées, l’interprétation des images repose sur leur contexte d’énonciation, rendant leur compréhension plus fragile.

Pauline Escande-Gauquié : Comment comprendre quels types d'images regardent les jeunes et pourquoi et comment les accompagner face à aux fausses idées, aux fausses informations, aux stéréotypes ?

Ces dernières années on a pu constater une mutation extrêmement soudaine et assez étonnante : c'est que de nombreuses librairies sont devenues aujourd'hui sinon majoritairement, en tout cas en grande partie, des librairies de bandes dessinées. C'est quelque chose qu'on doit saluer parce qu’il y a une production aujourd'hui exceptionnelle et de très bonne qualité qui ne se limite pas à la publication jeunesse mais qui s'adresse aussi aux adultes. Il s'agit d'un travail formidable qu'on n’aurait probablement pas imaginé il y a 20 ans. Cela dépasse tout ce qu'on a pu penser et cela signifie que notre rapport au texte et notre rapport à l'image a tellement changé que l’on peut dire qu'aujourd'hui nous sommes tous en train de rajeunir !

Les images ne sont pas tout à fait un langage …

Si on pense au livre d'images, de bandes dessinées en tout cas celles qui, autrefois s'adressaient à l’enfance, les images ont depuis la fin du 18e siècle été considérées comme le langage spécifique de l'enfance et comme un langage destiné à apprendre aux enfants, à apprendre le texte. L'image est considérée comme en quelque sorte le langage naturel que les enfants sont capables d'interpréter et qui va les amener progressivement au texte.

Au fond l'enfance et la jeunesse sont en quelque sorte livrées à l'image, j'ai envie de dire sans armes, sans outils parce que le principe c'est que tout le monde peut lire les images sans apprentissage et sans éducation. Je suis évidemment persuadé du contraire mais en tout cas c’est ce que notre histoire culturelle nous a appris. Le deuxième point va m'amener à un constat peut-être plus inquiétant et cela fait longtemps que j'essaie d'expliquer quelque chose qui, en tant que chercheur est pour moi très important et j'ai beaucoup de mal à convaincre.

Les pertes de contexte

Je vais essayer de l'expliquer du mieux que je peux et pour ce faire je voudrais faire référence à la chercheuse pionnière de l'étude du web Danah Boyd, qui a été la première à alerter sur un effet très particulier du web : les effets de perte de contexte, le fait que des contenus de nature et de source très différentes soient en quelque sorte mis à plat par un support unique qui les agrège et qui en fait une source unitaire donc, une source d'ambiguïté et de perte d'information sur des effets d'origine. Le constat de Danah reste actuel aujourd'hui et vaut pour tous les contenus du web et bien sûr pour les contenus textuels. Les chercheurs, les historiens, tous ceux qui travaillent sur ces contenus doivent restituer ces sources et retrouver ces contextes.

Les sources visuelles ne peuvent s'interpréter qu'à partir des informations sur les conditions d'énonciation. Je vais vous donner un seul exemple il a été cité tout à l'heure, c'est la très courte vidéo de 30 secondes intitulée Trump Gaza qui a été diffusé le 25 février c'est-à-dire la semaine dernière par Donald Trump sur son compte trousse social alors on va voir tout de suite la vidéo et puis on en discute après [Musique]

L’'image que je vous ai montrée est celle qui a été enregistrée sur le compte social de Donald Trump, je vous ai en même temps donné une indication de source là, c'est-à-dire je vous ai donné la preuve de la provenance de cette image, c'est une démonstration assez bluffante des possibilités les plus récentes de l'IA cette fois-ci sous forme de film composite. A ma connaissance c'est la première fois qu'une production vidéo d'images de synthèse fait réagir à ce point et bien sûr, sa source et son sujet lui donnent cette importance.

En ce qui concerne l'image générative là on a une très belle démonstration dans les contenus des possibilités de ces nouvelles technologies, mais ce que je voudrais souligner dans le cadre de la discussion que j'ai engagée sur les effets contexte, en ce qui concerne cette vidéo, j'insiste sur un point : il s'agit d'une fiction c'est un mot qu'on a pas encore employé peut-être qu'on pourra y revenir, c'est un point important les images génératives ne sont pas des documents ce ne sont pas des photographies. Ce sont des images composées je dirais à la limite comme les peintures, les dessins des arts graphiques et donc ce sont forcément des fictions.

Il s’agit bien de comprendre à quel point la variable contexte nous sert effectivement à comprendre les images sans rien changer à l'intérieur des signaux qui sont eux, diffusés et qui relèvent donc effectivement de la sémiologie.

C’est une éditorialisation, c'est une énonciation située par l'ensemble de ses facteurs, de la construction, de la signification, l'émetteur, le message, le code, le récepteur tous ces éléments qui sont des éléments connus de la théorie de la communication.  

Dans le cas des images nous n'avons pas affaire à des signes comme ceux du langage des lettres des mots des phrases qu’il suffit de décoder par l'emploi d'un dictionnaire par exemple, il n'y a pas de sens assigné à ce que je peux voir dans une image, ce sens est flottant jusqu’au moment où je l'assigne par un ensemble d'éléments de contexte. C'est la particularité des images et c'est cette particularité qui a servi à en faire un langage de l'enfance c'est-à-dire leur interprétabilité apparemment comme celle du monde qui nous environne.  Cette théorie là des images est devenue extrêmement vivante à partir du moment où les images optiques, la photographie, le cinéma et la vidéo sont venus remplacer les arts graphiques en produisant des images qui avaient l'air si authentiques et si vraies que c'était comme ouvrir la fenêtre sur le monde réel !

C'est une des raisons pour laquelle aujourd'hui on ne laisse pas seulement les jeunes, pas seulement les enfants mais tout le monde, toute la population face à ces contenus sans crier gare et sans la moindre indication. La perte du contexte est beaucoup plus grave pour les images parce que non seulement nous ne conservons pas d'archives des contextes passés, c’est très difficile. 

Qu'est-ce que c'est un contexte d'usage d'une image de cinéma du début du 20e siècle ? Je vous donne un exemple :  on a aujourd'hui un phénomène qui est devenu universel de colorisation et de sonorisation des archives du film du premier cinéma noir et blanc et muet des 25 premières années du cinéma du 20e siècle et de même dans des documentaires aujourd'hui.  Vous avez des documentaires sur la Première Guerre mondiale qui utilisent des images d'archives donc de véritables documents cinématographiques des années des années 14 - 18, mais on va rajouter de la couleur et du son parce qu'on se dit en particulier que pour les plus jeunes, les images noir et blanc ne les intéressent plus, les déroutent et que cela ne plus partie de leur culture.

On fait cette opération de bonne foi pour finalement les intéresser à ces documents anciens mais évidemment en faisant cela, on efface l'historicité de ces documents au nom de leur lisibilité et donc on fait quelque chose qui crée une perte de contexte et une perte d’identification, d’information, qui est celle qui justement doit nous permettre de l'interpréter aujourd'hui. Si vous projetez un contenu tel qu'il est, vous le donnez à voir dans les conditions qui sont celles de sa réalisation ce qui relie cette image à sa temporalité

Je vous ai montré la séquence Trump, et en fait là, on assiste à une phase encore plus terrible d'effacement des informations de contextualisation parce que la synthèse et le traitement statistique traduisent en quelque sorte toutes les versions existantes de l'image dans un idiome neutralisé et remis au goût du jour. On perd la mémoire des contextes et il nous est impossible de la retrouver parce que les contenus produits n'ont pas de source. Vous ne pouvez pas refaire le chemin à l'envers à travers la boîte noire du logiciel dont le contenu résulte et donc, on ne peut jamais remonter à la source des IA et la puissance même d'adaptation de ces outils restreint un nettoyage contextuel généralisé.

 

Mathilde Saliou, journaliste engagée sur les questions de représentation des femmes dans le numérique, met en lumière plusieurs enjeux liés à la réception des images et des contenus en ligne par les jeunes.

Pauline Escande-Gauquié : On sait que les jeunes ont une vraie expertise aujourd'hui ils savent retoucher les images avec les logiciels. Ont-ils toujours conscience de tous ses effets de contextualisation. Quel est votre point de vue ? Comment les accompagner ?

Inégalités face aux outils numériques

Sur la question de l'expertise des jeunes sur les outils numériques déjà je dirais que ce n’est pas uniforme que selon les milieux sociaux selon l'accès aux outils numériques et cetera ils n’auront pas tous justement la même maîtrise des outils numériques que ce soit sur leur smartphone ou sur leurs ordinateurs. Potentiellement certains sont effectivement très forts réaliser des vidéos très efficaces, mais d'autres seront très loin de tout cela. La population jeune, les jeunes font aussi partie des populations touchées.

Éducation aux images et à la manipulation de l’information

Comment les aider sur la réception des images ?  Je pense qu'il faut les aider, qu'il faut qu'on parle à toutes et tous de manière régulière des questions d'éditorialisation. C'est une thématique que je connais très bien en tant que journaliste dans le monde des médias, c'est un sujet du quotidien mais en fait dans le monde numérique c'est aussi devenu un sujet du quotidien pour absolument la totalité des internautes. Cela signifie qu’il s’agit de rendre plus visibles les mécanismes de sélection, de hiérarchie de tri des images, des textes que ces jeunes reçoivent, donc à la fois mettre l'accent sur par exemple, les algorithmes qui participent au tri et de souligner que les logiques de modération qui existent ou non jouent aussi sur le type de contenu qu'ils vont voir.

Influence genrée des contenus numériques

Je travaille beaucoup sur les questions de genre et d'inégalité sur tout ce qui est éducation à la sexualité connaissance en fait du corps c'est devenu extrêmement difficile par exemple d'accéder à l'information alors qu’il y a 10, 15 ans, ma génération a quand même beaucoup utilisé et beaucoup profité de tous les blogs qui existaient à l'époque. Cela a participé d'ailleurs à faire monter une partie du mouvement féministe de l'époque.

Sur les questions de sexualité pas mal de médias disent : moi je ne poste plus rien sur Instagram parce que sinon mon compte se fait suspendre. Il faut aussi donner à voir le mécanisme d'effacement et les mécanismes de mise en avant des mécanismes dans l’actualité.

Je pense que les techniques de manipulation d'information ne sont pas encore assez connues grand public donc par exemple par le fait même que cela n’ait pas été suffisamment connu des journalistes pendant trop longtemps.  Je pense donc si des groupes bien organisés, parfois une poignée de personnes décident « de faire monter en tendance » c'est ce qu'on disait à l'époque de Twitter mais enfin de faire monter dans les contenus les plus vus quelque chose qui les intéresse, si les gens n'ont pas l'esprit critique ne savent pas que ça cela peut aussi être le produit de la manipulation, le fait qu'on en entend en parler partout, alors ils auront du mal à se dire que, en fait, peut-être que cela fait partie des campagnes de désinformation qui sont actuellement en cours dans le paysage national européen.

Et sur les questions de genre, selon qu'on soit un internaute plutôt détectable comme très féministe par toutes les plateformes qu'on utilise, on va être plus ou moins exposé à un type ou à un autre de contenu. Les chiffres du HCE sont du Haut Conseil à l'égalité sont très parlants sur ces questions. Les jeunes garçons sont plus ciblés partout, la tendance masculiniste qui peut dans le pire des cas aller jusqu'à des logiques quand même extrémistes graves et inquiétantes.

Les jeunes filles elles, vont être beaucoup plus facilement ciblées par des contenus qui vont aller toucher directement leur santé mentale que ce soit par exemple par la promotion, ça existait à mon époque maintenant c'est encore pire, des contenus en faveur de l'anorexie mentale.

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Impact des images et des espaces numériques sur la santé mentale des adolescents

Arnaud Sylla, psychologue clinicien, psychothérapeute spécialisé auprès des adolescents, membre de l'association de recherche clinique dans le domaine de l'adolescence et de la psychanalyse et membre de l'Institut du virtuel qui a pour but de favoriser le débat scientifique.

Pauline Escande-Gauquié :  Avec l'arrivée du virtuel et de l’IA générative, quel est l'impact des images notamment violentes choquantes sur la santé mentale des adolescents vous rencontrez chaque jour ? Quand est-ce que l'image peut au contraire aider à une thérapie, accompagner une parole vers un mieux -être ?

Je vais vous parler justement des situations que j'ai au quotidien et notamment le jeudi qui est un jour où je suis normalement à l'hôpital où ce n'est pas toujours facile de travailler à l'heure actuelle et d'autant plus difficile que vous n'êtes pas sans savoir que les ce qu'on appelle les jeunes en tout cas les adolescents sont en grande souffrance à l'heure actuelle.

A l'hôpital les adolescents qu’on reçoit sont pour une très large part victimes de formes de violence d'agression pour pas dire régulièrement et aussi de viol banalisé. Cela commence souvent dans la réalité ça se prolonge dans les espaces virtuels vous connaissez les enjeux du cyberharcèlement c'est cette espèce de déterritorialisation, cette continuation, cette continuité finalement de l'agression permanence qui n'est pas dédiée à un seul lieu mais qui est absolument partout, tout le temps et qui est très problématique.

C'est effectivement quelque chose que l'on constate en majorité chez les jeunes filles et qui d'ailleurs quand on en discute avec elle, est particulièrement banalisée. Souvent la consultation est demandée sur un motif caractéristique de la dépression.  L'adolescence fait que nous, on pose certaines questions toujours avec tact et attention mais parfois elles prennent conscience de ce qu'elles vivent parce qu'on y est attentif.

En fait l'espace numérique permet d'investir un autre lieu un autre espace une espèce encore une fois de déterritorialisation l'investissement d'un autre espace potentiel dans lequel on peut projeter quelque chose d'un corps que l'on ne reconnaît plus, le corps qui est quelque part un vaisseau qui nous conduit, qui conduit l'adolescent, qui le fait quitter le continent infantile pour aller vers celui de l'adultité. C'est le corps qui change et donc avec de nouvelles potentialités qui sont assez singulières.

Cette potentialité confronte cette deuxième énigme qui est fondamentale, c'est l'autre et le sexuel bien entendu, qu'un adolescent et en particulier une adolescente ne vit pas de la même manière dans le regard, notamment parce qu’elle est en train de changer, ce que nous on appelle les attributs secondaires.

L’adolescence est une période de transformation corporelle et psychique marquée par des questionnements sur l’identité, la sexualité, les origines et la finitude.

Ce qui est fondamental à l'adolescence c'est aussi de savoir qui sont finalement mes ancêtres, d'où je viens mais aussi la question de ce que je vais pouvoir transmettre de cette affaire là pour le temps qu'il me reste, c'est prendre conscience non pas de la mort mais de sa propre finitude.

Ces questions-là qu'on rencontre particulièrement dans les espaces culturels sont souvent prolongés dans les numériques que sont par exemple les jeux vidéo, la bande dessinée et les mangas.

Toutes ces phases  du pubertaire de 11 à 14 ans à peu près, sont des moments de changement, de maturation fondamentale mais aussi de maturation neurocognitive psychoaffective et sociale. Nous les psy on sait que c'est pas du tout la même chose quand on reçoit un enfant qui est encore dans le continent infantile qui se vit qui se regarde dans le continent infantile ou quand on reçoit quelqu'un qui est un adolescent dans le pubertaire qui se vit dans l'entre deux, qui a déjà commencé à faire cette migration ou quand on reçoit ceux qui ont plutôt 15 16 ou 17 ans qui eux, sont dans ce moment d'appropriation de ce qui leur arrive.

Je reçois beaucoup d'adolescents et d'adolescentes qui sont en marge du lien social, souvent qualifiés de "refus scolaires anxieux" (RSA), qui s’isolent et trouvent refuge dans les écrans. Que font-ils alors qu'ils sont « enfermés chez eux »? Ils sont tous et toutes avec leur smartphone, une tablette, une télévision, un ordinateur, une console en train de vivre quelque chose souvent par écran interposé. Ils investissent ces espaces numériques comme des espaces comme des espaces identitaires, ils sont vraiment dans des lieux où ils n’arrivent pas à traverser ce fameux passage pour aller vers le continent adulte et donc ils s'abreuvent et ils sont dépassés par notamment des consommations d'images.

Cependant, l’image n’est pas uniquement source de détresse ; elle peut aussi être un levier thérapeutique.

En médiation culturelle, l’utilisation des images et des jeux vidéo permet de détourner l’enjeu du regard, d’ouvrir un espace de parole et de réinscrire l’adolescent dans une dynamique de subjectivation.

Il s’agit d’accueillir les jeunes avec leur culture. On va suivre ainsi cet adolescent au moment de son adultité, afin qu’il se découvre un pouvoir, celui de remonter dans le temps et donc de faire des choix en connaissance de cause.

On peut traverser une multitude de jeux. Le jeu reprend en l'occurrence toutes les trames que je vous ai évoquées tout à l'heure toutes les trames narratives des énigmes de l'adolescence, la transformation corporelle, l'autre, le sexuel,  l'origine et la transmission, la mort et il le fait dans ce passage très singulier et assumé de l'Internet 2.0 l'avènement en fait si vous voulez de Facebook, des réseaux sociaux, mais aussi d'une question de ce que c'est que d'advenir dans ce monde.

Comment les jeunes s'approprient-ils ces cultures-là ? En déconstruisant un certain rapport pour s'approprier selon eux du symbolique pour traverser leur adolescence à l'aune des mondes contemporains. Donc c'est comment on peut accompagner leur capacité à parler, prendre du plaisir, retrouver un plaisir et se subjectiver. Souvent cela passe par le tiers de l'image et je conclus avec cette idée-là. Lorsqu’on on fait une médiation avec un écran de télévision, l'écran ce n'est pas qu'il vient faire écran, c'est qu'on est rivé tous les deux au même endroit et on partage une expérience, on détourne les enjeux du regard pour offrir une nouvelle appropriation symbolique qui relance la machine à désirer chez le jeune.

La médiation culturelle, en passant par les images, a des effets tout à fait intéressants et quand elle est accompagnée par des adultes, il nous semble que c'est l'enjeu fondamental de ce qui nous rassemble aujourd'hui, c'est-à-dire, comment accompagner les jeunes dans un monde d'images. Il va falloir qu'on fasse notre évolution copernicienne et qu'on se pose la question de comment nous, on parle de ces images -là, quelles fonctions elles ont pour nous en tant qu'adultes mais quelle fonction elle peut avoir en dialectique pour ces jeunes qui sont encore dans le processus de migration psychique vers le continent de l'adultité.

Cet article est rédigé à partir de la vidéo et ne donne pas l'intégralité des propos.

Les interventions en vidéo

 Captation pour Educavox : François Détrée

Dernière modification le samedi, 15 mars 2025
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.