La matinée permettait de développer et d’illustrer comment " Enseigner pour révéler les capacités des jeunes "
Quelques idées fortes de la conférence de Guillaume Singeot : "Appuyer l’autonomie et la singularité de chaque jeune : un challenge pédagogique"
Quels sont les modèles pédagogiques innovants qui révèlent les capacités d’entreprendre ? Quels sont les pré-requis pour mettre en œuvre ces modèles ? Lesquels privilégier ?
Guillaume Singeot, @Guil_Singeot, consultant, formateur met son expertise au service du développement des compétences, individuelles ou collectives. Il accompagne les organismes de formation dans la mise en œuvre de nouvelles modalités pédagogiques et propose aux entreprises de différents secteurs la conception de leur politique de formation.
Il précise en tout début de sa conférence qu’ " autonomie " signifie bien " se gouverner soi-même " et que " singularité " révèle un caractère " unique ". Comment faire que chaque jeune, de manière autonome et personnelle, dans une approche collective, adopte une posture d’acteur entrepreneur ?
Il s’agit d’un réel challenge pédagogique que d’être en capacité, de collaborer, de coopérer, d’avoir confiance en soi, de mettre en œuvre des pratiques qui permettent de motiver pour progresser.
Des modèles pédagogiques capacitants
L’univers est multiple : organismes de formation, d’orientation existent en formes et lieux différents, points de rencontres, portails de ressources et accompagnements associés, réseaux d’apprentissage. Chacun peut avoir des accès différents sans oublier cependant qu’ " on apprend toujours seul, mais jamais sans les autres ". (Pr Philippe Carre (responsable de l’équipe " apprenance et formation des adultes " de l’Université Paris/Nanterre)
La pédagogie doit toujours tenir compte de toutes les interactions.
Aider les élèves à construire un projet qui les responsabilise, c’est aider au diagnostic, être souple et évolutif, c’est ne pas imposer des dispositifs, c’est tenir compte des compétences qu’ils possèdent. Dans le cadre d’utilisation des smartphones, par exemple, il s’agit d’utiliser leurs savoir-faire tout en les initiant à des utilisations à titre professionnel et non pas dans le cadre personnel…
Une pédagogie adaptable tout au long de la démarche, en mode projet permet la mise en œuvre d’une pédagogie plus individualisée.
Et Guillaume Singeot d’utiliser l’image du " tuteur qui fait grandir " un tuteur d’adaptation qui permet d’intégrer une attention sur les postures et les savoir-faire comportementaux. C’est un tuteur pour les stratégies d’action, savoir les mettre en œuvre, les déployer. Il s’agit de privilégier le faire, l’action, les interactions, permettre aux apprenants de trouver les ressources utilisables, de formaliser leurs besoins.
Bien entendu, l’évaluation ne doit pas être une seule " sanction " normative.
Il s’agit d’entrer dans des processus d’évaluation qui donnent envie d’aller plus loin.
L’efficience des actions, l’esprit d’initiative avec des critères quantifiés et qualifiés, la responsabilisation, le rapport avec le groupe, la qualité des interactions, collaborations et coopérations d’ailleurs renforcées grâce au numérique, la maitrise de compétences entrepreneuriales, la construction d’un projet dans sa dynamique temporelle, dans ses différents processus, voilà bien des critères sur lesquels on peut échanger et évaluer ! On peut même se poser la question : qui évalue ? Le professeur ? Les partenaires du projet ?
Les motivations naissent de la logique de développement personnel et professionnel, car au-delà de la conception d’un projet, elles permettent la mobilisation.
Voilà donc un tutorat CQFD comme Conduire (posture de médiation, remédiation, facilitation) Questionner, Formaliser (il souligne le besoin de Formalisation des acquis), Diagnostiquer … Marcel Lebrun décrit CQFD dans ""eLearning pour enseigner et apprendre. Allier pédagogie et technologie ". (Pour lui, il s'agit de Conduire, Questionner, Faciliter, Diagnostiquer).
Entreprendre pour Apprendre dans le cadre des rencontres École-Entreprises permet une gestion des processus non pas pour dispenser uniquement des savoirs mais pour co-construire des capacités d’entreprendre.
Il reste à souhaiter que d’évaluations formelles en fin de parcours, on puisse prendre en compte également d’autres compétences telles que celles citées au paragraphe antérieur, ou des " soft skills " compétences comportementales, empathie, créativité, intelligence émotionnelle…il s’agit notamment des badges ouverts, des badges numériques, outils d'implication et de valorisation des compétences qui sont expérimentés dans différents lieux.
Badges de réussite
Une question posée par un participant a permis de montrer tout le chemin à parcourir également au niveau des entreprises. Comment les accompagner à modifier leurs conceptions et modèles de formation ? Guillaume Singeot est un de ceux qui intervient aussi à ces niveaux.
Des défis, des challenges pédagogiques en vue…quoi de plus motivant si on adopte des processus de projets, de coopération, de collaboration et d’échanges en réseaux ?
Michelle Laurissergues
Dernière modification le dimanche, 06 février 2022