Jennifer ELBAZ, Vice-présidente de l’An@é en a assuré l'animation et a rappelé la problématique :
A l’heure où l’on parle de participation citoyenne augmentée, de civic tech, d’open data et de ville intelligente, l’éducation au numérique du plus grand nombre doit être un objectif prioritaire car elle est garante d’une politique inclusive : tous les citoyens et toutes les citoyennes, y compris et surtout les plus éloigné(e)s du numérique, doivent comprendre les enjeux du numérique s’ils veulent participer à la vie de la cité.
Les villes ont un rôle essentiel à jouer, dans un contexte où la vie dans la cité passe de plus en plus souvent par des acteurs privés et des solutions numériques portées par de grands acteurs privés.
En croisant les expériences et les points de vue la table ronde a pour objet de répondre aux leviers suivants :
- Quelles conditions réunir dans l’écosystème d’un territoire pour bâtir une ville intelligente respectueuse de la vie prive ?
- Quels leviers utiliser pour créer un climat de confiance ?
Sont intervenu(e)s : Marie-Laure DENIS, Présidente de la CNIL, Présidente du collectif EDUCNUM, Alain CLAEYS, Maire de Poitiers et Président du Grand Poitiers (40 collectivités), Jean-François CERISIER, Vice-Président Université de Poitiers & Responsable du Labo Techné, Valérie SCHLOSSER, Directrice des Données et de la Stratégie numérique du groupe VYV, Stéphane GRACIET, Administrateur de SPN (180 employé(e)s).
Marie-Laure DENIS rappelant qu’un cahier sur ses questions est téléchargeable sur le site de la CNIL www.cnil.fr indique la nécessité de prendre en compte l’émergence des flux silencieux des données et des algorithmes et de redonner la main aux collectivités, la cyber-sécurité étant essentielle.
Elle insiste, face aux différentes implications des villes que la volonté politique de leurs dirigeants est importante. Il faut créer les conditions d’une demande citoyenne, à l’âge de l’industrialisation de la donnée. La transformation des villes – exemple UBER – est en cours.
Les enjeux sont l’intensification des données, le risque d’un modèle primitif et la nécessaire anonymisation des données. Surtout ne pas perdre le contrôle sur ses données.
L’information et le consentement sont essentiels à notre démocratie immatérielle.
Alain CLAEYS considère que Poitiers est déjà une « ville intelligente » et que les questions d’éthique sont présentes. Il faut préserver un bien commun, comment cette ville intelligente assume la transition écologique et assumer le défi de la citoyenneté.
Le travail sur le terrain est « obligatoire » car la fracture sociale est une réalité, il faut la gérer et apporter des réponses, en évitant la défiance. Citoyenneté et Démocratie sont au centre de la gestion d’une ville.
Jean-François CERISIER indique que pour l’Université la ville intelligente (Il suggère de remplacer Villes Intelligentes par Territoires apprenants.) est centrale tant pour les services pour les acteurs numériques comme, par exemple, pour le réglement de la circulation. Il faut avoir la capacité d’organiser le monde par la pensée, avec l’Intelligence artificielle. Des questions qui se posent avec l’accélération de la Métropolisation : qui contrôle l’ensemble ?
La place de la puissance publique et de l’entreprise se discute.
Deux points s’imposent :
- Quelle est l’utilisation de la technique, liée aux compétences des personnes : accès ou exclusion ?
- Quelle est la perception de l’utilité des services proposés ?
Valérie SCHLOSSER indique que son groupe VYV, regroupant en particulier des Mutuelles en ayant une offre de santé impliquant 17 métiers, insiste sur la synergie entre tous les métiers, l’échange de services et de données, un faire ensemble avec consentement, fixer des règles éthiques et prendre en compte la digitalisation dans les villes et les téléconsultations.
Stéphane GRACIET, via les entreprises, montre leur implication, par exemple par les capteurs permettant de savoir la qualité de l’air ou l’expérimentation dans l’accessibilité aux services. Son travail pour répondre aux appels d’offres des collectivités est colossal, via la rédaction de cahiers de charges faisant appel à des professionnels. Les marchés de l’innovation sont en augmentation. Mais l’éthique s’effondre au fil des usages : UN BESOIN D’EDUCATION S’IMPOSE !
Les échanges permettent de prendre en compte les éléments positifs suivants :
● L’engagement avec l’« Escape Game » permet la prise de conscience de la technologie et d’éviter ainsi l’exclusion si on ne sait pas gérer les données.
● L’acceptation des technologies est « nécessaire », les lycées sont des objets connectés comme les autres, mais il faut la place et la nécessité de FORMATION avec une approche ETHIQUE !
● Le portail des données de Poitiers, via le Big data, par exemple, permet ainsi l’ouverture des données, mais il faut faire un vrai travail de communication, une sensibilisation nécessaire des élue(e)s, monter en puissance par une prise de conscience collective et dominer l’ensemble pour pouvoir respecter l’éthique.
● La CNIL va donner des ressources sur la data, via un guide qui va paraitre, en particulier à la sensibilisation au RGPD pour les collectivités territoriales. Il y a une nécessité d’être en conformité, en continu, car tout le monde est concerné.
● Un événement est prévu le 9 décembre, en relation au CESE et les associations des citoyens sur l’ensemble de ses questions. Seront traitées : la définition de la finalité – la transparence des données – la durée de la conservation des données – l’identification des risques.
● Le stockage et la gestion des données est politique et sociétal par essence. L’Education en est une réponse incontournable.
De très nombreuses questions... Des collectivités, des entreprises trés concernées ! Des recherches universitaires et des start up impliquées...Des aides, des outils, tout un éco-système prêt pour comprendre les enjeux de notre société connectée et relever les défis !
Jennifer Elbaz conclut ainsi :
" Sur le ton de la confidence, je voudrais exprimer mon regret profond ne pas avoir le talent des cinéastes pour vous permettre de vivre l'année écoulée. Partager avec vous l'enthousiasme, la bienveillance et la confiance qui n'ont jamais cessé d'être au cœur de la préparation de ce moment que nous vivons ensemble en direct .
Montrer l'implication, l'engagement de chacun pour nous permettre à tous d'être ici ce soir.
Suggérer par les images la prise de risque de chaque individu à son niveau pour réaliser ce rêve collectif.
L'organisation est plus souvent passée par des actes plutôt que de grands discours parce que les acteurs présents ici sont tous des militants de terrain ancrés dans la réalité plutôt que des stars sous les feux des projecteurs. Il se nourrissent des yeux qui pétillent plutôt que des strass et des paillettes. J'aimerai être capable de valoriser leurs actions comme elles le méritent tant.