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Didier Paquelin est professeur titulaire de la Chaire de Leadership en pédagogie de l'enseignement supérieur de l'Université Laval à Québec.

Jeudi 4 février, Didier Paquelin participait au colloque à Bordeaux « Translittératie et affiliations numériques » et intervenait en visioconférence sur le sujet : « De l’importance des sentiments et pratiques d’affiliation comme organisation des pratiques d’apprentissage dans les études supérieures ». Son intervention portait sur une enquête réalisée sur les attentes et les pratiques d'apprentissage des étudiants de l'enseignement supérieur en France.

 

Les étudiants interrogés font partie de ce que l'on appelle « la génération Z » (1995- nos jours) : cette génération  est caractérisée par des pratiques de socialisation, de partage entre individus et des liens forts avec les autres. Le métier d'étudiant propre à chacun définit l'évolution de celui-ci dans son parcours scolaire (réussite ou échec).

L’affiliation est un élément qui contribue à la mise en actes des compétences en rapport avec le métier d’étudiant ; le processus d'affiliation est la capacité à rentrer en interaction avec les pairs ou les professeurs. De ce fait, Didier Paquelin s'est demandé en quoi le sentiment d'affiliation expliquait potentiellement les pratiques d’apprentissages des étudiants à l'ère du numérique.

Le processus d'affiliation se construit dans différents lieux (soit au sein de l'institution scolaire, soit en dehors : chez soi, en bibliothèques…) et dépend du type d'activité. Plus le sentiment d’appartenance à une institution est important, plus l’activité va se dérouler dans l’institution. A l'inverse, si le sentiment d'appartenance est faible, le travail se fera hors du lieu scolaire, principalement en bibliothèque. Le critère de choix est la présence d'autres étudiants : sentiment d’appartenance à une communauté d'apprenants, maintien de la socialisation. Ce n'est pas un contact direct avec autrui, mais plutôt une possibilité d'échange en cas de difficulté qui importe. Le processus d'affiliation est également dépendant du sentiment d'auto-efficacité (SAE) : si ce dernier est élevé, le sentiment d'appartenance sera aussi élevé, ce qui explique en partie la force d'appartenance de l'étudiant au lieu.

Didier Paquelin relève également que plus un apprenant éprouve du plaisir à étudier, plus le sentiment d'appartenance à l'institution sera fort.

On peut donc retenir que le métier d'étudiant dépend du sentiment d'appartenance à l'institution. Plus le processus d'affiliation sera élevé, plus l'apprenant créera des liens dans l'institution, alors qu'un étudiant dont le sentiment d'affiliation est faible développera ses pratiques de travail en dehors de l’'institution.

Dernière modification le jeudi, 19 mai 2016