Ce sont surtout les IA prédictives, évolutives et renforcées, qui investissent le champ de l’éducation puisqu’elles offrent des potentialités pédagogiques intéressantes.
Elles permettent de minimiser l’erreur, de détecter les points forts/points faible et de rendre les parcours d’apprentissage adaptables et personnalisables. De plus, elles viennent en appui des enseignants dans certaines tâches répétitives et dans leur choix de progression pédagogique. En d’autres termes, les IA peuvent être vues comme un outil pour pousser plus loin la différenciation pédagogique et l’apprentissage adaptatif, mais également pour assister les enseignants dans leurs pratiques quotidiennes et tout particulièrement en matière d’évaluation.
Avec le recul, le constat a été fait que les MOOC et autres logiciels diapos ;e-learning n’ont pas mené à la révolution escomptée. De même, l’ordinateur, la tablette tactile ainsi que les outils et services numériques ont été intégrés en classe sans jamais remplacer les enseignants. Et il en est de même pour les IA. En tout état de cause, pour l’instant, l’éducation reste une affaire humaine dont les facteurs de réussite (émulation d’un groupe-classe, motivation individuelle, écoute active, compétences psychosociales, estime de soi, habitudes de vie…) ne peuvent être générés par des algorithmes aussi sophistiqués, puissent-ils être. Les humains restent les mieux placés pour enseigner à d’autres humains.
Ce podcast en 6 épisodes propose les témoignages d’enseignants qui ont choisi de se familiariser avec l’IA
Ils ont choisi d’utiliser des outils basés sur l’IA, voire d’en développer, dans l’objectif de montrer aux élèves comment l’IA est construite, comment elle fonctionne et que ces ‘machines’ ne sont pas des boîtes magiques.
Épisode 1 : l’intelligence artificielle comme assistance à l’enseignement et à la connaissance
Extrait (Amélie): “Je peux voir quelles compétences sont un petit peu plus faibles et donc reproposer aux élèves individuellement des exercices pour retravailler ces objectifs-là “
Dans un contexte éducatif, ce qu’on appelle « l’apprentissage adaptatif » c’est en fait une méthode qui repose sur des programmes informatiques qui vont permettre à l’enseignant d’élaborer des exercices ou des cours qui répondent sur-mesure aux besoins des élèves.
Et ça, c’est rendu possible grâce à l’intelligence artificielle. Smart Enseigno, Captain Kelly ou encore Lalilo sont des exemples de ressources d’apprentissage adaptatif qui facilitent la mise en œuvre d’une telle méthode. Pour l’enseignant, ils constituent de véritables outils de suivi individualisé et d’aide à la décision. Cet épisode démontre que ces assistants numériques basés sur l’intelligence artificielle sont d’autant plus pertinents pour concrètement mettre en pratique la différenciation pédagogique ou pour des élèves à besoins particuliers.
Épisode 1 : l’IA comme assistance à l’enseignement
Épisode 2 : l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation
Extrait (Mickaël): “ “Pendant très longtemps, on a proposé à nos élèves des situations de mise en application, parfois un peu automatiques, de connaissances qu’ils sont censés avoir apprises. Aujourd’hui, quand on sait qu’à l’école on a des outils tels que ChatGPT qui existent, on peut s’interroger sur la légitimé de telles activités et donc finalement, on va peut-être voir apparaître de nouvelles activités, de nouvelles évaluations basées sur l’oral, basées sur des taches complexes, ou ce qu’on appelle aussi des évaluations authentiques voire d’autres productions que des productions écrites.”
La mise à disposition à l’école d’outils basés sur l’intelligence artificielle bouscule les pratiques enseignantes. Ou en tout cas, elle les interroge. Pourquoi ? Parce qu’ils automatisent certaines taches évaluatives de l’enseignant et parce qu’ils les amènent à réfléchir autrement ses activités en classe mais aussi en dehors de la classe. Finalement, l’enseignant peut gagner du temps en travaillant à l’aide d’outils intelligents, et consacrer ce temps gagné sur le cœur de son enseignement.
Cet épisode illustre le fait que l’évaluation, à l’ère de l’intelligence artificielle, peut être un levier gagnant pour favoriser l’engagement et la motivation des élèves en leur proposant non plus des examens de contrôle mais plutôt des situations dans lesquelles ils agissent et grâce auxquelles ils peuvent s’approprier des outils de manière constructive et responsable.
Épisode 2 : l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation
Épisode 3 : intelligence artificielle, esprit critique et éthique
Extrait (Raphaël): “Je trouve important d’aborder l’IA du point de vue, je dirais, sociologie du numérique, qui me permet deux choses. La première, c’est de sortir d’une vision qui serait un peu protectionniste de l’élève et puis deuxième chose : garder un regard critique sur l’IA en abordant des enjeux éthiques comme les conditions de travail, les biais de représentation ou de genre qui pourraient se glisser dans les données et les réponses”.
Faire preuve de sens critique, ce n’est pas distinguer le vrai du faux de manière binaire; ça consiste plutôt à balayer un spectre large de nuances. Il faut donc bien faire la différence entre l’esprit critique et un esprit critique qui ressemblerait plus à de la défiance.
L’éducation à l’esprit critique est une partie intégrante de l’EMI mais elle concerne véritablement toutes les disciplines scolaires. Il est essentiel, depuis l’avènement d’Internet et encore davantage aujourd’hui à l’ère du développement très rapide des différentes formes d’intelligences artificielles, que les élèves soient outillés pour créer des prompts, pour apprivoiser les images générées, comprendre le fonctionnement de certaines applis, déjouer les algorithmes de recommandation…
Cet épisode développe la notion d’esprit critique et démontre que c’est cela qui nous distingue fondamentalement de la machine, dont les performances, bien qu’elles soient impressionnantes, c’est vrai, restent limitées.
Épisode 3 : l’intelligence artificielle, esprit critique et éthique
Épisode 4 : quand l’intelligence artificielle accompagne la progression de l’élève
Extrait (Jérémy) « Le prof, bien sûr, reste au cœur de ce système puisque c’est lui qui met du liant, c’est lui qui fait l’interface entre le logiciel, l’intelligence artificielle et l’interprétation que les résultats lui en donnent aux élèves. […] J’ai imaginé une nouvelle pédagogie qui serait plus étoilée que linéaire, c’est-à-dire que les étudiants font les choses à leur rythme et surtout dans le sens qu’ils veulent, plutôt que linéairement, avec une séquence après une autre, par exemple ».
Les services et logiciels basés sur l’intelligence artificielle proposent généralement à l’enseignant, mais aussi à l’élève, des tableaux de bord qui donnent des indications diagnostiques, prédictives ou prescriptives sur les travaux effectués, sur les résultats, parfois sur le degré d’engagement ou encore sur les compétences à améliorer.
Cet épisode présente les contours d’une pédagogie dite « pédagogie étoilée » qui permet à l’enseignant de calibrer au mieux ses cours, d’adapter au plus juste son approche pédagogique en mesurant voire en anticipant les marges de progression et/ou de régression de ses élèves ce qui rend alors possible un suivi individualisé. Le propos est également d’insister sur la nécessité d’accompagner les élèves dans l’appropriation de ces outils intelligents émergents qui seront omniprésents dans leur quotidien et leurs métiers de demain.
Épisode 4 : quand l’IA accompagne la progression de l’élève
Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?
Extrait (Yoan) « À mon sens, sur la partie méthodologique, c’est vraiment la réflexion sur comment le cerveau apprend, plus que comment l’IA apprend, qui les a intéressés. J’en ai profité pour rebondir sur le traducteur automatique qui est quand même le cœur du travail de l’IA pour les langues vivantes. »
L’intelligence artificielle ne peut pas remplacer la connaissance humaine. À l’école, elle ne peut pas remplacer les professeurs ; ce qu’elle peut faire, c’est optimiser le métier d’enseignant.
D’ailleurs, les compétences recherchées par les employeurs, dans de très nombreux secteurs d’activité de demain, seront étroitement liées au cyberspace et aux données. C’est pourquoi il est important, dès aujourd’hui, d’aborder l’intelligence artificielle avec les élèves. L’expérimentation pédagogique en classe de langue, présentée dans cet épisode, vise à renforcer les compétences langagières des élèves tout en amenant une réflexion comparative entre les rouages du cerveau humain et le fonctionnement de ces différents outils intelligents que les chatbots, les voicebots ou les assistants vocaux.
Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?
Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative
Extrait (Inès):”« […] ça réactive des questionnements qu’on avait déjà par rapport à ce que c’est qu’est l’écrit scolaire, comment les élèves s’en servent ; la question de savoir comment les élèves se servent de l’intelligence artificielle à la maison ; ça nous conduit aussi à réinterroger ce que nous on leur demande de faire en classe et notamment pour les écrits un petit peu longs, de type dissertation ou explication de texte […] »
Avec cet ultime épisode de notre série de podcasts, nous plongeons au cœur de l’avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle avec deux enseignants précurseurs.
Imaginez un cours où les élèves collaborent avec une intelligence artificielle pour créer des textes captivants et réflexifs. C’est exactement le projet novateur que nos invités ont mis en place. À travers cette interview, nous explorerons la nécessité croissante de développer cette nouvelle compétence éducative : l’ingénierie du prompt. Rejoignez-nous pour une conversation passionnante qui repousse les frontières de l’apprentissage et de la technologie.
Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative
du numérique pour l'Éducation (DRNE)
Région académique Bourgogne-Franche-Comté