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Le jeudi 27 août, à Ruralitic, entre 9 h et 11 h, le débat sur EDUCATION et CONTINUITE EDUCATIVE a permis de saisir comment l’école à la maison a connu son premier test grandeur nature. Comme l’indique Sébastien Côte, 12 millions d’élèves confinés et plus de 800.000 enseignants ont été projetés dans une classe « à distance » d’un seul coup. Il y a eu les décrocheurs, ceux qui n’étaient pas outillés pour cette bascule. Il y a eu aussi les « raccrocheurs », ceux qui se sont découverts une relation fluide à l’enseignement à travers l’autonomie que leur procurait la situation.

Quelles sont donc les leçons à retirer de la séquence en matière de pédagogie digitale, et plus largement de continuité éducative entre le scolaire, le périscolaire et tout le territoire ?

 

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Deux séquences étaient organisées.

  • Séquence 1 : Retour sur l’école, le collège, le lycée, la fac à la maison. Quel bilan, quelles pistes d’amélioration, quelle possible implication des territoires dans le maintien de la relation école-élève ? Avec l’intervention, en vidéo et en présentiel de Jean-Marc Merriaux, Directeur du Numérique pour l’Éducation au Ministère de l’Éducation nationale et des Sports, Marie-Caroline Missir, Directrice générale du Réseau Canopé, Michel Pérez, Président de l’An@é et Jean-Antoine Moins, Vice-Président du Conseil départemental du Cantal en charge de l’économie, de l’enseignement supérieur et du numérique.

 

Jean-Marc Merriaux a indiqué qu’il y a eu une réelle continuité pédagogique et continuité administrative. Le taux des usages numériques a été plus important qu’avant le confinement. Et cette situation met en valeur les futurs « Etats Généraux du numérique pour l'éducation » prévus à Poitiers les 4 et 5 novembre prochain et qui seront précédés de rencontres avec tous les acteurs mobilisés dans les territoires sur des thématiques spécifiques à notre monde numérique. Les expériences du terrain seront mises en valeur.

L’approche territoriale n’est pas simplement liée à la ruralité, mais à la proximité, villes et milieux ruraux.

Une continuité éducative se met en route. Et la préparation des « Etats Généraux du numérique pour l’Éducation » s’organise, entre le 15 septembre et le 20 octobre par des réunions sur le terrain autour des thématiques suivantes : enseigner et apprendre avec le numérique, un égal accès au numérique pour tous, travailler ensemble autrement / culture numérique professionnelle commune, un numérique responsable et souverain, gouvernance et anticipation

Marie-Caroline Missir a mis en avant le site Canotech : CanoTech ayant permis de trouver des ressources pour les usages, un guichet-médiateur pour accompagner les acteurs du terrain et connaitre la programmation des formations nationales. Trois thématiques des formations sont mis en valeur : 1) Les métiers de l’humain, 2) la remédiation, 3) l’hybridation des outils numériques. 85000 enseignants sont ainsi en formation. L’objet est bien l’éducation par et au numérique. L’enjeu est bien la citoyenneté en formant des êtres libres.

 

Jean-Antoine Moins a insisté, via le Cyber Cantal   CYBERCANTAL SERVICES – Cantal, sur la nécessité pour les élu(e)s de garder les relations humaines avec les enseignants, car eux aussi sont les acteurs de notre société numérique. Une question se pose néanmoins : le problème des équipements. Il faut anticiper et se projeter très loin.

 

Michel Perez a rappelé que l’école est centrale dans notre société et qu’il y a certes un besoin d’équipements, mais qu’il est surtout important de  préserver la relation humaine essentielle à la pédagogie. Il faut penser à l’hybridation de l’enseignement (la combinaison de cours en présence et de travail à distance) et à la vivification d’une culture numérique commune entre tous les acteurs de l’éducation au service des élèves, car l’éducation est l’affaire de tous : familles, école, associations, collectivités, tiers lieux (médiathèques, FabLab, tiers lieux partagés).

https://ruralitic-forum.fr/reanimation-numerique/

Le confinement a eu pour effet bénéfique de rapprocher les familles de l’école : celle-ci doit désormais s’ouvrir sur tous les acteurs de l’éducation.

C’est le sens de la nécessaire mise en oeuvre d’un continuum éducatif au service des jeunes. Le média Educavox www.educavox.fr participe de cette démarche pour médiatiser les projets en mettant en valeur les lieux d’éducation innovants. Il y a nécessité de mettre les personnes ensemble et de créer des comités locaux de partenaires. Il faut réinventer l’éducation populaire2.0 ! Ce que Jean-Marc Merriaux approuve pour l’émancipation de chacun. Chaque citoyen doit pouvoir s’intégrer dans la civilisation numérique.

  • Séquence 2 : Les supports et contenus éducatifs et péri-éducatifs. Qu’est-ce qui marche, qu’est-ce qui plaît, et quels sont les nouveaux acteurs de la continuité éducative ? Avec l’intervention, en vidéo et en présentiel de Patrice Ullès, Fondateur d’Easytis, vice-président de l’Afinef, Jennifer Elbaz, Directrice du développement de BrainPop France, Christophe Cessac, mandataire du conseil d’administration MAIF et Eric Vincent, Directeur commercial régional Auvergne-Rhône-Alpes de La Poste
  • Patrice Ullès, rappelle qu’Easitys est une société spécialisée dans le numérique éducatif, pour le premier degré et la maternelle. Ce sont des choses concrètes qu’on manipule dans la classe. Pendant le confinement il ne s’est plus rien passé. On développe la créativité en espérant qu’on va pouvoir revenir à des activités en classe.

Les enseignants ont généralement collaboré en groupes. Il faut signaler le  travail fabuleux des institutions, avec les ateliers Canopé, les Dane etc. La capacité des enseignants à travailler en groupe a permis de pallier le niveau hétérogène des enseignants entre eux. Cette période a permis de faire un bond incroyable avec l’utilisation du numérique.

Il va falloir faire avancer l’éducation, avec l’ouverture de l’école sur les tiers lieux. On aura réussi avec le numérique le jour où on n’en parlera plus. Ce sera quelque chose de naturel. Il faut parler de compétences plus que du numérique. Et faire en  sorte que nos enfants deviennent des citoyens modernes adaptés au monde complexe dans lequel on vit et qui évolue tellement vite. Préparer nos enfants aux métiers numériques qui n’existent pas encore. On a besoin de l’école, mais pas seulement, aussi de tiers lieux, des ateliers et de petits outils de type robotique qui peuvent être partagés. Créer, travailler ensemble, c’est important dans le monde qu’on essaie de créer.

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Jennifer Elbaz insiste sur de vraies demandes fortes, tant en France qu’à l’étranger, via BrainPOP Français, en classe ou à la maison, pour créer des moments d'apprentissages uniques et pétillants avec BrainPop, tout simplement.

Sur la plateforme, via 30 ateliers, des inquiétudes existent pour la rentrée. Il faut, ensemble, produire et échanger, même si cela est difficile. La nécessité de garder les liens est nécessaire.

Aux questions posées par Sébastien Côte : qu'est-ce qui plaît le plus, qu'est-ce qui n'a pas marché, bref où sont les bonnes idées et les fausses bonnes idées en matière de numérique pédagogique ? Elle répond via l’angle international.

Quel que soit l’endroit sur la planète, les besoins des enseignants sont les mêmes. Garder le lien avec leurs élèves. Les questions qui se sont posées ne sont pas logicielles, elles sont pédagogiques. Comment, à distance, on fait pour partager des documents écrits, audios, vidéos de manière SIMPLE et CLAIRE pour tous (élèves ET enseignants) ? Comment est-ce qu’on évalue les élèves sans les avoir dans la même salle, comme d’habitude ? Toutes ces questions là se sont posées de fait et les enseignants ont dû y répondre au jour le jour. La communication entre collègues d’un même établissement n’est pas aisée et ne s’est pas mise en route, pour des raisons culturelles, historiques. Canopé a prouvé toute son importance en réagissant immédiatement, en proposant des formations « simples », « courtes ». Les besoins des enseignants ont évolué au fur et à mesure du temps passé en confinement.

L’association Eduvoices a animé 35 ateliers pendant la période de confinement. Les 15 premiers ateliers réunissaient des enseignants par matière mais comme les besoins, les questions des enseignants étaient communes, au-delà des niveaux de classe et des matières enseignées, les ateliers suivants regroupaient les enseignants sur des questions d’enseignement. Par exemple « Travail de groupe en classe virtuelle », « Motiver à distance au-delà de l’évaluation » … Les 3 derniers ateliers se sont tenus en plusieurs langues, car ils ont réuni des enseignants du monde entier.  

Pour cette rentrée les enseignants sont tous angoissés, quelle que soit leur situation sur la planète car les protocoles sanitaires sont lourds, ils se demandent comment, à l'échelle de leur établissement, les éléments vont se mettre en place...et pour combien de temps ils vont pouvoir enseigner en présentiel...

Ce qui est certain c'est qu'ils ont acquis des compétences, au-delà de faire fonctionner une machine. Ils ne s'en rendent pas forcément compte mais ils sont mieux armés pour faire face à la situation, en ayant été chercher par eux-mêmes et en ayant été assistés par leurs collègues des académies... etc ce dont ils avaient besoin.

Les autres intervenants indiquent que la continuité éducative est essentielle pour l’éducation, quels que soient les milieux. Peut-être pas si facile à mettre en oeuvre !

Voir la vidéo de la table ronde du 27 septembre 2020

Dernière modification le mercredi, 09 septembre 2020
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.