La désaffection croissante des filières scientifiques et techniques a conduit le CEA Grenoble à imaginer une opération à destination des collégiens pour leur montrer un autre visage de la recherche, son utilité et ses métiers.
Créée en 1998 par le CEA Grenoble, « La recherche fait école » a été lancée en partenariat avec laVille de Grenoble, l’Inspection d’Académie et le Rectorat. L’opération consiste en des interventions de deux heures pour des élèves de 4ème sur des thèmes aussi variés que la fusion nucléaire, la microélectronique, le photovoltaïque, les protéines ou encore la cryogénie. Pendant la séance : démonstrations, manipulations, références parlantes et utilisation d’outils ludiques (films, photos, quiz électroniques…) ont pour objectif d’amener les élèves à se questionner et à faire fonctionner son intuition.
Depuis 14 ans, plus de 6 500 élèves ont ainsi été touchés au sein de 14 établissements partenaires du département de l’Isère (de Grenoble à Bourgoin-Jallieu en passant par Gières et Villard de Lans) et ce, grâce à quatorze intervenants chercheurs/ communicants du CEA. Retour sur l’intérêt de l’initiative avec l’un d’entre eux, Lionel Duband, chercheur au Services des Basses Températures(SBT) :
Selon vous, quel est l’intérêt des interventions « La Recherche Fait Ecole » ?
Elles permettent aux collégiens de mieux appréhender ce qu’est le monde de la recherche scientifique et peut-être ainsi de susciter des vocations scientifiques. Nous leur montrons aussi que la recherche n’est pas uniquement réservée aux bac + 8 mais à un large spectre de métiers de bac + 2 à bac + 8.
Quelle est la légitimité du CEA de proposer ces actions pédagogiques ?
Au sein du CEA, nous travaillons sur une grande variété de sujets, dans tous les domaines (de la biologie au nucléaire, en passant par le spatial et la microélectronique…). Etant un organisme de recherche public, nous sommes ouverts et nous avons un lien privilégié avec le monde académique notamment en accueillant de nombreux stagiaires, étudiants et thésards…
Grâce à ce type d’opérations, on peut espérer que dans 5 ou 10 ans, nous aurons des candidats pour ces stages et ces thèses. C’est un investissement pour l’avenir. Et puis, avec le projet GIANT, nous leur expliquons qu’un centre de vie et un environnement de travail riches sont en cours de développement près de chez eux. Non seulement, nous travaillons sur des choses passionnantes mais en plus notre environnement quotidien est amené à changer radicalement avec une prise en compte forte de la qualité de vie ! C’est une raison supplémentaire de s’intéresser aux sciences et à ce qui est fait sur la Presqu’île.
D’un point de vue personnel, qu’est-ce que ces interventions vous apportent ?
Préparer ces modules me demande de prendre du recul sur ce que je fais et nécessite aussi un effort de pédagogie pour expliquer et rendre mon discours accessible. A chaque fois que je me plie à cet exercice, j’apprends des choses.
Affiche ta science
Cette année, 26 interventions ont eu lieu. Pour une plus grande implication, les élèves sont invités à réaliser par binôme un poster de restitution sur le thème présenté pendant le module « La recherche fait école ». La classe sélectionne ensuite le groupe dont le poster représentera le collège lors d’une journée en fin d’année scolaire. Les affiches sont notées par les chercheurs et salariés du CEA Grenoble et par un jury composé de l’ensemble des binômes d’élèves présents le jour J. Les gagnants repartent avec des lots offerts par nos partenaires (place de musées, livres, clé USB…). Cette journée est aussi l’occasion pour les élèves sélectionnés de visiter des installations du CEA et pour les enseignants de dresser le bilan annuel de l’opération « La Recherche Fait Ecole ».
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