Ces « fabriques du numérique » revêtent des statuts extrêmement divers puisque l'on trouve côte à côte de grandes institutions d'enseignement ou de formation dont c'est une des missions premières que de former comme les universités ( Rennes 2, Saint Etienne, Haute alsace, IUT Chambéry ou Paris Descartes ) les Ecoles d'Ingénieurs ( Centrale Marseille, CNAM) ou les Ecoles d'ingénierie informatique ( IMIE, EPSI, CEFIM.. ) mais également de grandes s entreprises comme CISCO Systems et des Chambres de Commerce et d'Industrie territoriales ( Indre , Eure et Loir, Lorraine..) ou des centres de formation continue ( CFA Bordeaux, GRETA Midi Pyrénées ).
Les entreprises de l'économie sociale et solidaire sont nombreuses à avoir bénéficié de la labellisation de leur projet de formation .Certaines bénéficient déjà d'une notoriété à la mesure de leur expérience dans le champ de la formation de jeunes de moins de 25 ans, non diplômés ou peu diplômés, issus des quartiers populaires et des milieux ruraux, mais également aux demandeurs d'emploi en reconversion demandeurs d'emploi et généralement sans formation ainsi qu'aux femmes et aux séniors, populations insuffisamment représentées dans les métiers techniques. Simplon.co est l'exemple typique de ce type d'entrepreneuriat qui propose des formations intensives, courtes, gratuites soutenue par une fondation où les mécènes se nomment Orange, Alliance, Total, Microsoft, la banque Postale ...
Mais il en est de plus modestes, très proche des quartiers, qui œuvrent souvent depuis plusieurs années sous forme associative et qui par ce label sont reconnues pour l'excellence de leur engagement et les solutions qu'elles mettent en œuvre au profit de ces quartiers et des jeunes qui y vivent. Les Collectivités locales sont alors là pour les soutenir et les accompagner.
C'est le cas de POP School et de LePoleS
POP School
Lancée en octobre 2015 par Valenciennes Métropole et POP, entreprise sociale sous forme de SAS portée par cinq associés, coworkeurs au sein du Mutualab, POP School est une école numérique à destination des jeunes de 18 à 25 ans, demandeurs d'emploi et personnes en reconversion ou sans qualification et, plus largement, aux talents sous-représentés dans l'entreprenariat digital et les métiers du numérique. D'un genre nouveau, sa pédagogie propose une méthode d'apprentissage innovante, immersive et horizontale , reposant sur 4 principes : apprendre à apprendre, apprendre par la pratique, apprendre ensemble et se donner à 100%. Les premiers élèves de POP School sont formés gratuitement durant six mois à la programmation web/mobile afin d'en faire leur métier et collaborer avec les écosystèmes numériques nombreux dans la région et fortement demandeurs de talents.
En s'inscrivant dans la stratégie de développement de la filière numérique portée par Valenciennes Métropole, ce projet constitue un défi économique , ayant pour objectif de répondre aux besoins de recrutement des entreprises du secteur. D'autre part, en formant des jeunes sélectionnés uniquement sur base de critères sociaux et de leur motivation, POP School représente également un défi social, l'emploi étant une des thématiques prioritaires de Valenciennes Métropole.
Ce projet innovant représente un coût global de 1 002 758,20 € financé à hauteur de 92% par le Fonds Social Européen et à hauteur de 8% par Valenciennes Métropole, soit 81 758,20 €. L'accompagnement de Valenciennes Métropole dans la recherche de locaux, le montage financier et le recrutement des candidats a été une étape décisive pour permettre l'accueil de la première promotion dès octobre 2015.
Pour ses projets de « formation de référent numérique » et de « développeur d'applications web/mobile POP va recevoir un financement de l'Etat . Mais c'est surtout la reconnaissance des formations dispensées par une certification nationale qui constitue la récompense ultime des efforts entrepris par l'équipe. Celle-ci vient s'ajouter au Label d'Or des Territoires Innovants, qui leur a été décerné en décembre dernier au Forum des Interconnectés.
LePoleS
Le PoleS est une association loi 1901 regroupant une entreprise d'insertion, un centre de formation linguistique et des chantiers d'insertion. Elle a pour objectif d'endiguer le chômage massif qui touche les quartiers populaires. Implanté depuis plus de 28 ans au rez-de-chaussée de l'une des barres du quartier de la Caravelle de Villeneuve-la-Garenne cette structure est au plus près des habitants et de leurs problématiques.
Les deux ressorts de cette association spécialisée dans l'économie sociale et solidaire sont l'accompagnement et la formation des habitants mais aussi la conquête de nouveaux marchés afin de ne pas être uniquement un intermédiaire mais d'être un véritable pourvoyeur d'emplois.
L'objectif de cette association c'est bien de lutter contre l'exclusion socioprofessionnelle et concourir au développement territorial ; mettre en œuvre un accompagnement socioprofessionnel et développer des activités sociales et économiques à destination, principalement, des habitants des quartiers en difficulté.
Par son action et sa participation au débat public, LePoleS tente de démontrer depuis des années que l'économie sociale et solidaire peut être vecteur de développement et d'emplois pour les quartiers si elle est dotée de moyens financiers et humains qui lui permettent de ne pas rester une simple variable d'ajustement des politiques économiques.
C'est avec "fierté et enthousiasme" que les responsables de cette association ont accueilli la labellisation Grande École du Numérique pour la formation intitulée « les écoles du Web dans les quartiers » sur six sites de la banlieue parisienne.
« Après celle de Villeneuve-la-Garenne, qui fut la première École du web implantée en pied de barre, demain, au cœur des quartiers populaires de Pierrefitte-sur-Seine, Chelles, Poissy, Gonesse, Évry et des quartiers de l'agglomération Est Ensemble et de Seine Amont, vont s'ouvrir d'autres Écoles du web. »
« Fierté et enthousiasme parce que cette labellisation est la reconnaissance du travail accompli depuis deux ans afin que les demandeurs d'emploi des quartiers puissent accéder dans le cadre d'un parcours emploi formation à une qualification au métier d'intégrateur développeur. Fierté parce qu'à travers cette labellisation, c'est l'action quotidienne de l'ensemble des acteurs et résidents des quartiers populaires qui est reconnue. »
Claude TRAN
Vice Président de l'An@é