Comme chaque année, le veilleur de l’AEC, a décrypté devant un par-terre de plus de 300 personnes, les grandes tendances du numérique à travers le monde, et donc aussi les évolutions futures, ou déjà en cours, en Aquitaine. Deux heures d’une présentation dense et passionnée sur les enjeux du web mobile social, local et ludique, le commerce connecté, les nouvelles interfaces hommes machines, l’économie des données numériques et le transmedia...
Il semble que tous les geeks le savent déjà : le web aujourd’hui est "SoLoMo"... Avis au profane, ce qualificatif d’un nouveau genre tend à désigner l’ancrage des services web dans le SO-cial et le LO-cal, autrement dit dans le réel et le quotidien de l’internaute, le tout, de plus en plus souvent, via un appareil MO-bile qu’il soit Smartphone ou tablette. Mais pour Antoine Chotard, le fin décodeur des signaux parfois obscurs du numérique, plus que SoLoMo, le web se révèle en réalité de plus en plus « ApSoLuMo »... !
Les applications : une nouvelle porte d’entrée du web
En d’autres termes, internet est de plus en plus présent voire « absolu », et en plus de rester proche du quotidien des MO-binautes, ces derniers sont de plus en plus nombreux à accéder à internet par des AP-plications plutôt que par des sites internet.
Des applications qui séduisent par leur simplicité d’utilisation, quitte parfois à remettre en cause un internet ouvert et peu contrôlé. Un modèle d’ergonomie d’ores et déjà pris en exemple par de nombreux groupes bancaires qui développent ce genre de portail d’applications...
Quant à la syllabe « Lu » elle renvoie au LU-dique.
Véritable mouvement de fond, d’ores et déjà évoqué lors des Signaux du Numérique 2011, ce phénomène de « Gamification » prend de plus en plus d’ampleur.
En effet, pour un site, un service ou encore une application, le jeu est facteur de différenciation, de fidélisation... sans pour autant ne pas être sérieux. Ces « serious games » ont en effet de plus en plus vocation à devenir des outils de communication, ou encore de formation.
Plus de traçabilité des salariés pour plus de productivité ?
Numérique : quand le web « ApSoLuMo » efface les frontières du réel, l’AEC décode les signaux...Au-delà du web ApSoLuMo, l’autre grande tendance observée par Antoine Chotard, c’est l’abolition de frontières à travers trois exemples différents. Le premier consiste à l’effacement de la frontière entre la sphère privée et professionnelle. Baptisé BYOD, « Bring Your Own Device » (« apporte ton propre appareil »),ce phénomène traduit l’utilisation par les salariés de leurs propres outils pour réaliser des tâches professionnelles. Si les travailleurs souhaitent avoir le choix de leurs outils numériques de travail, une telle hypothèse permet aussi d’envisager plus de productivité aux yeux des chefs d ‘entreprises... Pour autant, une telle hypothèse ne va pas sans poser des problèmes en termes de droit du travail, de sécurité et de traçabilité des salariés.
Payer avec son téléphone
Autre exemple avec le commerce. La généralisation du numérique atténue les limites séparant jusque-là le commerce électronique et le commerce physique traditionnel. Le paiement numérique est désormais multiforme : le paiement via le mobile, le f-commerce (via Facebook), le portefeuille électronique, le placement de produits dans les jeux vidéo, le couponing, les achats groupés, ou encore le paiement « sans contact » dit NFC, qui consiste à payer en apposant son téléphone sur un terminal adapté... Au summum de cette porosité, l’exemple du supermarché virtuel Tesko, pourtant physiquement installé dans le métro de Séoul. Sur le chemin du travail, entre deux métros, les usagers grâce à leur téléphone flashent les produits qui leur seront ensuite livrés à domicile...
Enfin, à l’instar du commerce, et comme le soulignait Marcel Desvergne, Président d’AEC dans son introduction de la conférence, "l’économie numérique se distingue de moins en moins de l’économie tout court". En effet, tous les secteurs de l’économie traditionnelle se trouvent impactés, et de plus en plus, par l’économie strictement numérique. "Nous sommes à un tournant" assure Marcel Desvergne. Une analyse par ailleurs partagée par Antoine Chotard.