DU RÉSEAU AVANT TOUT
Certes les encouragements de la Ministre Axelle LEMAIRE font plaisir à entendre et son optimisme est contagieux, mais la question de l’accès aux réseaux internet et mobile est une réelle préoccupation des élus ruraux. Cette préoccupation est d’autant plus grande que les usages sont devenus centraux et que le développement de ces usages est évidemment lié à l’accès au réseau. Mais au-delà de ces problématiques qui sont « derrière nous » pour reprendre les propos de la Secrétaire d’État chargée du Numérique, les médiateurs numériques ont un rôle à jouer dans la transition numérique et écologique des « smart village » à travers par exemple le repositionnement des espaces Publics Numériques en Tiers Lieux.
DESSINE MOI UN TIERS LIEUX
Pour reprendre une formule qui est chère à mes amis Yoann DURIAUX et Antoine BURRET (voir le Manifeste des Tiers Lieux), « un Tiers Lieux ne se définit pas, il se vit ». En ce sens, un Tiers Lieux répond avant tout aux besoins de la population (ou d’une communauté) qui partagent donc un même lieu (qui n’est ni leur domicile, ni leur lieu de travail habituel) autour d’un projet commun. Ce n’est surtout pas une structure sortie « ex-nihilo » de terre comme certains voudraient nous le faire croire. Le médiateur numérique se trouve souvent au carrefours des réseaux (virtuels et physiques), il est un interlocuteur essentiel dans la dynamique d’un Tiers Lieux.
Le Tiers-Lieu transpose les mécanismes de partage et de diffusion des savoirs propres à Internet sur le territoire. Par le Tiers-Lieu, l’accès aux informations est couplé à l’accès à un espace d’application. Il ne s’agit plus uniquement de savoir mais également de faire. De transformer les savoirs en action, en bas de chez soi.
TIERS LIEUX ET TÉLÉCENTRES
Il y a encore confusion entre Tiers Lieux et télécentres. Les télécentres ne sont qu’un modèle de Tiers Lieux parmi tant d’autres. Citons aussi les Relais de Service Public, les Fablab, les InfosLabs, les Hacker Space, les Code School et surement d’autres. A chaque territoire va correspondre son Tiers Lieux. La recette s’il devait en avoir une tient dans cet anglicisme "People, Place, Project". La méthode qui prévaut est celle de la co-construction. Là encore le médiateur numérique doit être à l’écoute de son territoire. Souvent, un Tiers-Lieux est le fruit de la transformation d’un lieu déjà existant plutôt que de la construction d’une structure ad-hoc.
Loïc GERVAIS, médiateur Numérique
Président de NUMEDIA, la Fédération Nationale des Professionnels de la Médiation Numérique
Article : TIERS-LIEUX ET RURALITÉ
Paru sur le site : http://www.ruralitic.com/tiers-lieux-et-ruralite/
Auteur : Loïc Gervais