Le caractère inédit de la contestation qui a perturbé le déroulement des épreuves du bac, fin juin, est un symptôme inquiétant de la crise qui gangrène l'école. L'incompréhension qui perdure entre les enseignants et leur Ministre n'est que la face émergée d'un malaise plus profond.
L'école cristallise en effet des tensions : inégalités territoriales, déséquilibres territoriaux, replis communautaires qui méritent d'être aussi débattues. La réponse ne se limite pas à l'indispensable revalorisation salariale du corps professoral. D'autres sujets souffrent aussi d'avoir été trop longtemps cantonnés à des discussions entre experts: équilibre entre les filières générales, technologiques, professionnelles; des disciplines: français, mathématiques, sport, arts appliqués; poids des examens, rythmes scolaires, culture numérique, dialogue avec les parents. Cette vaste concertation sur l'avenir de l'école ne devrait pas avoir pour objectif de dégager un impossible consensus mais d'inscrire l'institution scolaire, les professeurs, les enfants au coeur des débats sur notre pacte républicain.
Entre la stratégie à la hussarde du Ministre et le repli sur soi d'une profession enseignante depuis trop longtemps sur la défensive, il existe une voie: le débat.
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