Nous verrons que cela se vérifie effectivement. A ces quatre éléments, il paraît important d’ajouter tous les aspects liés au suivi et à l’évaluation.
Il nous a semblé utile de caractériser ces éléments pour pouvoir ensuite repérer comment les actions menées par la DANE s’inscrivent dans cette logique.
Passons donc en revue chacun de ces pôles.
1 – Les ressources
Elles sont en partie internes (les savoirs et compétences déjà maîtrisées par l’élève), mais aussi externes, que ce soient des documents à exploiter ou toute personne de son entourage.
2 – Les activités
Elles peuvent se dérouler en classe ou hors classe, et la ‘mode’ de la classe inversée vient interroger cette répartition et la scénarisation pédagogique à mettre en place.
Elles doivent être adaptées à la diversité des élèves, ce qui nécessite d’envisager une certaine différenciation pour aider chacun à atteindre les objectifs fixés (la notion de ‘défi accessible’ est un de leviers de la motivation selon R. Viau).
Elles doivent être orientées vers l’acquisition de savoirs et le développement de compétences. Cela nécessite de les contextualiser pour leur donner du sens (autre levier de motivation). De même, il est important ensuite de décontextualiser ces activités pour en extraire les compétences travaillées, repérer les progrès de chacun et analyser comment transposer ces acquis dans d’autres situations. Des temps d’analyse réflexive vont permettre de répondre aux deux questions fondamentales : « qu’ai-je fait ? » et « qu’ai-je appris ? ». Cela rejoint l’experiential learning de D. Kolb et les champs conceptuels de G. Vergnaud qui proposent des approches relativement similaires dans un premier temps.
3 – Les productions
Les activités proposées doivent être orientées vers la réalisation de productions valorisantes qui sont considérées comme des chefs d’œuvre. Elles peuvent être individuelles ou collectives. L’aspect authentique et signifiant de ces productions est aussi un vecteur de motivation.
4 – Le suivi et l’évaluation
Il se structure à partir des documents institutionnels (programmes et référentiels) et s’appuie sur la capitalisation des chefs d’œuvre réalisées par chaque élève, par exemple dans un portfolio. Les rétroactions doivent être orientées vers l’apprentissage et peuvent émaner de l’enseignant, des pairs ou d’une personne extérieure à l’école (partenaire extérieur).
L’évaluation ne porte pas seulement sur la production finale mais aussi sur le processus mis en œuvre pour y arriver.
5 – Les interactions
Elles se déroulent ‘en continu’ dans la classe avec l’enseignant et les autres élèves mais sont aussi nombreuses en dehors de la classe avec, par exemple, la famille, les amis et même toute personne partenaire d’un projet. La richesse de ces interactions est un autre élément suscitant la motivation.
6 – Schématisation
On peut représenter cette approche par un schéma comme ci-dessous.
Et voici la signification des différentes flèches :
- L’apprentissage se déroule en exploitant des ressources dans de activités menées pour produire un chef d’œuvre qui sera capitalisé comme une trace d’apprentissage.
- La relecture (via une analyse réflexive) de l’ensemble du processus de réalisation permet de repérer les compétences développées et les savoirs acquis (qui deviennent de nouvelles ressources internes).
- Les interactions se déroulent avec l’ensemble des personnes qui constituent l’entourage de l’élève.
Ce schéma peut ainsi être utilisé comme grille de lecture pour analyser un projet et voir comment il s’articule dans la facilitation de l’apprentissage. Il peut s’appliquer aussi bien en formation initiale qu’en formation continue, par exemple pour des enseignants ;-).
Jacques Dubois
http://dane.ac-dijon.fr/2017/08/01/enseigner-cest-creer-des-situations-ou-lautre-peut-apprendre/
Article publié sur le site de la Dane Dijon - Creative Commons
Dernière modification le vendredi, 25 mai 2018