L’axe fédérateur de notre réflexion s’appuie sur le modèle pragmatique de Marcel Lebrun qui propose la structuration d’une pédagogie active autour de 5 piliers : Informations, Motivation, Activité, Interactions, Production. On se retrouve avec un schéma de processus assez classique : input > process > output, tout cela mû par 2 moteurs : la motivation et les interactions.
Ce modèle me semble très riche, laissant une grande souplesse pour toute personne qui veut se l’approprier en mettant l’accent sur tel ou tel facette. Pris tel quel, on peut cependant passer à côté de toute la richesse du modèle : Où est l’apprentissage ? Quand prend-on le temps de le formaliser ? Comment le formaliser ? Nos amis québécois parlent d’intégration (au sens d’appropriation personnelle des connaissances et compétences) Il est vrai que j’ai omis, volontairement et pour le mettre spécifiquement en avant, la rétroaction qui permet de reboucler le modèle. Ce rebouclage me paraît essentiel car c’est à ce moment là que l’on formalise l’apprentissage, aussi bien disciplinaire que transversal. Ce temps de synthèse et de relecture peut aider à entrer, petit à petit, dans l’apprentissage informel et ouvrir les portes d’une formation tout au long de la vie.
L’experiential learning de Kolb offre une approche qui me semble pertinente pour structurer cette démarche : réalisation, analyse, généralisation, transfert. Basée sur une structure nativement bouclée, cette démarche vient naturellement s’intégrer dans le modèle de Lebrun pour soutenir et formaliser la rétroaction. L’enseignant initie la réflexion, soutient le questionnement, aide à la synthèse, mais il revient aux étudiants d’apprendre. Ils vont ainsi structurer leur apprentissage (assimilation / accomodation de Piaget) en créant des liens avec les connaissances antérieures, conservant des traces de cet apprentissage, archivant les ressources qui leur semblent pertinentes…
Ces productions pourront s’organiser dans l’espace personnel d’apprentissagede l’étudiant, espace de formalisation, de partage, et d’apprentissage (en reprenant le triptyque de Mario Asselin : “je côtoie, je partage, je réfléchis”). Le schéma ci-dessous permet de représenter, de façon graphique, les connexions entre ces différents modèles.
En espérant que cela vous inspire et vous aidera … N’hésitez pas à réagir, vos remarques et critiques peuvent nous aider à évoluer.
Voici les quelques billets précédents liés à cette synthèse :