Après la publication du rapport « Industrie du futur : du système technique 4.0 au système social » (2017), l’Académie des technologies a poursuivi sa réflexion sur le futur de l’industrie et consacre aujourd’hui un nouveau rapport aux PME industrielles de notre pays.
Les technologies numériques (robotique, Big data, intelligence artificielle, internet des objets, réalité augmentée, fabrication additive, modélisation et simulation, plateformes numériques) et les nouveaux outils de gestion (cycle de vie des produits, chaîne logistique, processus industriels) appellent de nouvelles compétences collectives et individuelles dans les PME industrielles. Ces compétences —technologiques et non technologiques — sont indissociables. Or, tant s’en faut, toutes les PME industrielles ne sont pas à un même niveau de maturité. Le nombre de PME risquant l’exclusion du jeu industriel est aujourd’hui si important —20 à 40% selon les secteurs— et le nombre d’emplois menacés si considérable, qu’une mobilisation générale et immédiate est nécessaire pour transformer en profondeur le tissu industriel actuel.
Comment faire monter en compétences les PME industrielles, en premier lieu celles qui sont en passe de décrocher ?
L’Académie émet un certain nombre de recommandations aux acteurs concernés —État, Régions, territoires, branches et filières, établissements de formation …— pour accélérer la transformation du tissu industriel.
Paradoxalement, il ne manque pas d’acteurs pour accompagner les PME industrielles, mais — et c’est là le revers de la médaille — leur nombre est une source de complications et leur manque de coordination peut être contre-productif. L’Académie des technologies recommande de mettre en cohérence ces dispositifs et d’instaurer une coordination unique à chaque niveau, national, régional, local, de l’État aux bassins d’emploi, en passant par les Régions.
Parallèlement, il faut créer des synergies entre tous les acteurs de la transformation industrielle, notamment les chefs d’entreprise dont L’Académie souligne le rôle crucial : de leur implication dans l’élaboration de visions prospectives partagées des emplois et des compétences sur un territoire, dans une branche ou dans une filière, de leur décision de former ou recruter un encadrement intermédiaire apte à la gestion de projet et au management de la transition numérique dépend le processus de montée en compétitivité et en compétences.
Par ailleurs, l’Académie observe que la loi sur la Liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée par le Président de la République, le 5 septembre, introduit des innovations souvent importantes dont certaines devraient faciliter la montée en compétences des PME. Pour autant, il n’est pas acquis qu’elles y contribueront à la hauteur des enjeux, tout dépendra in fine de l’appropriation par les acteurs concernés – entrepreneurs, actifs, jeunes – des nouveaux dispositifs, dont certains, en attendant les décrets d’application, conservent une part d’imprécision.
Des questions restent à traiter qui renvoient à des caractéristiques de notre culture et conditionnent, pour une large part, l’avenir de notre économie et de notre société: l’image de l’industrie, de ses métiers, celle des formations professionnelles qui y préparent et la relative sédentarité des actifs, l’attrait des métropoles et des grandes villes pour de jeunes générations, etc. Elles seront au cœur d’un prochain volet consacré à l’industrie du futur, qui traitera de l’attractivité des métiers et des territoires de l’industrie.
À propos de l’Académie des technologies
Créée en 2000, l’Académie des technologies a pour mission d’émettre des propositions sur les questions relatives aux technologies et à leur interaction avec la société.
Forte de l’expertise plurielle de ses 320 membres, L’Académie promeut une innovation qui serve les besoins de la société, conformément à sa devise : « Pour un progrès raisonné, choisi et partagé ».
Dernière modification le dimanche, 23 septembre 2018