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Le mardi 22 janvier 2019, au terme de la phase 1 de Parcoursup (phase d'information), s'ouvrira la très cruciale phase 2, dite  d' "inscription et formulation des voeux" pour les candidats à une admission en première année de l'enseignement supérieur français.

Les élèves concernés sont pour la plupart scolarisés en classe terminale (au titre d'un établissement secondaire français ou étranger). Ce sont aussi ceux qui demandent à entrer en première année de l'enseignement supérieur au terme d'une année de césure, ainsi que ceux qui sont désireux de se réorienter en première année de l'enseignement supérieur au terme de la présente année de scolarité supérieure.

Jusqu'au jeudi 14 mars 2019, ils sont ainsi environ un million (dont près de 680000 scolarisés en classe terminale) à devoir à formuler une liste de voeux, et pour cela doivent constituer et faire parvenir aux responsables des formations convoitées un dossier d'inscription pour chaque candidature.

Les chances d'obtenir satisfaction seront grandement fonction de la bonne gestion des diverses contraintes qui jalonnent ces près de huit semaines. Nous vous les présentons. 

 

1. Combien de voeux est-il possible de formuler ?

 

Officiellement, chaque candidat peut exprimer jusqu'à dix vœux maximum. Cela peut cependant aller jusqu'à vingt en cas d'expression de "vœux multiples". Pour bien comprendre ces deux chiffres, il convient de distinguer les "vœux simples" des "vœux multiples".

  • Un "voeu simple" correspond à une formation associée à un lieu précis et unique. Ce sera par exemple le voeu de se faire admettre en première année du BTS management des unités commerciales du lycée Haute Follis à Laval ou en première année de la licence de droit de l'université de La Rochelle.
  • Un vœu est dit "multiple" lorsqu'un candidat demande son admission dans une formation, mais sur plusieurs lieux. Ce sera par exemple le cas d'un candidat qui demanderait son admission en classe préparatoire économique et commerciale option économie dans quatre lycées de l'académie de Nice. Dans ce cas, on est en présence de quatre "sous voeux" qui ne seront comptés que pour un seul vœu. Autres situations du même genre : lorsqu'un(e) candidat(e) demande une formation dans un même établissement avec et sans internat ou avec et sans contrat d'alternance.
  • Pour être recevable, une liste de voeux ne doit pas dépasser le nombre de dix voeux simples et de vingt "sous voeux". Ce sera par exemple le cas d'un élève de terminale STMG qui formule la liste de voeux suivante : classe préparatoire économique et commerciale option technologique dans quatre lycées, DUT techniques de commercialisation dans trois IUT, BTS management des unités commerciales dans six lycées, première année de licence de droit dans deux universités . Au total, il a exprimé quatre "voeux simples" (classe préparatoire, DUT, BTS, licence) et quinze "sous voeux". Cela est parfaitement conforme.

2. La création du dossier personnel d'inscription :

Pour pouvoir exprimer leurs vœux, les candidats doivent avoir préalablement procédé à la création de leur dossier personnel d'inscription. Il leur suffit pour cela de cliquer sur la rubrique "Créer mon dossier 2019", puis d'accepter les termes de la charte de Parcoursup qui s'affiche à l'écran. Il devront ensuite remplir un questionnaire et pour cela être en possession de divers documents et informations. Nous vous en présentons la liste :

  • Un numéro de téléphone portable
  • Une adresse électronique (pré existante ou créée spécialement pour cette occasion)
  • Un numéro "INE" (identifiant national étudiant). Ce numéro a été communiqué à chacun en fin d'année de classe de première : il figure sur le relevé des notes obtenues lors des épreuves anticipées du baccalauréat. Au besoin, on peut se le procurer en s'adressant au secrétariat administratif de son lycée ou de son centre de formation à distance. Si le candidat ne le retrouve pas (cela peut arriver s'il est scolarisé à domicile ou en milieu carcéral, hospitalier ...), on portera la mention "je n'ai pas d'INE" sur la case prévue à cet effet.
  • Un numéro "OCEAN". Il s'agit du numéro en dix chiffres d'inscription au baccalauréat. Il n'est exigé que de la part des "candidats libres" au baccalauréat. Lorsque l'élève est (ou a été) scolarisé en établissement d'enseignement secondaire (public, privé sous ou hors contrat) le numéro INE suffit.
  • Le relevé des notes obtenues lors des épreuves anticipées du baccalauréat
  • Si le candidat est déjà bachelier au titre d'une année antérieure (par exemple, en cas de retour pour études supérieures au terme d'une année de césure), il faudra inclure le relevé complet des notes obtenues au baccalauréat l'année précédente et le bulletin du troisième trimestre de l'année scolaire précédente en classe terminale.
  • En cas de demande d'admission en classe préparatoire aux grandes écoles avec internat ou en cas de demande de bourse pour l'enseignement supérieur, il est obligatoire de fournirle dernier avis d'imposition des parents ou du tuteur légal.
  • Enfin, si le candidat est boursier, il faudra le faire savoir, ceci dans le but de lui permettre de bénéficier du fait que pour plusieurs formations, un certain nombre de places sont réservées à des candidats boursiers.

Pour les candidats scolarisés en établissement de l'enseignement secondaire, la constitution du dossier se fera dans le cadre du lycée fréquenté. C'est le cas le plus simple et le plus fréquent. C'est plus compliqué en cas de scolarisation à domicile, à distance, depuis un pays étranger dans lequel ou a choisi de vivre année de césure, en milieu carcéral ou hospitalier ... car dans ces cas, le candidat devra saisir lui même toutes les informations demandées. Le candidat peut cependant, selon sa situation, solliciter une aide en s'adressant à son ancien lycée, aux services d'un lycée français de l'étranger, d'une ambassade de France, du rectorat ou de la direction départementale des services académiques la plus proche ...

3. Ne pas négliger la rubrique "suppléments au dossier" :

Le dossier de candidature comporte une rubrique "suppléments au dossier". C'est là que chaque candidat peut, s'il le souhaite, faire figurer des documents, diplômes, attestations ou tout autre chose qui lui semblent susceptibles de valoriser telle ou telle de ses candidatures : la possession du brevet de secourisme, du BAFA, du brevet d'aéronautique, un article de presse présentant une haute performance sportive, une ou plusieurs attestations de stage en milieu professionnel, le résultat obtenu à un test de niveau en langue étrangère, un test d'orientation ...

C'est d'autant plus important que la plupart des établissements d'enseignement supérieur annoncent désormais clairement leurs "attendus", autrement dit, les connaissances et compétences que les candidats ont intérêt à avoir acquis s'ils veulent être admis dans une formation sélective, et ce qui leur semblent être des conditions ("pré requis") pour espérer réussir dans la formation demandée. Or, parmi ces "attendus", on note que très fréquemment, certains relèvent de ces "suppléments au dossier". Il ne faut donc pas négliger cette rubrique du dossier.

4. Tenir fortement compte des "attendus" :

Sur chaque fiche de présentation d'une formation concernée par Parcoursup ("fiche descriptive") figurent les "attendus". Il s'agit des connaissances et compétences requises pour avoir des chances raisonnables d'y être admis lorsque la formation est sélective, et d'y réussir, que la formation soit sélective ou pas. On les trouve à la rubrique "examen du dossier". Il convient de distinguer les "attendus nationaux" de ceux qui sont "locaux".

Les "attendus nationaux" concernent l'ensemble des formation d'un même type. Ils sont élaborés au niveau ministériel en concertation avec les représentants de chaque filière. C'est le cas par exemple pour les licences de droit considérées dans leur ensemble. Ils peuvent figurer en tant que tels sur la fiche descriptive les concernant. Mais le plus souvent, ces "attendus nationaux" sont complétés par des déclinaisons locales venant ajouter des attendus propres à une formation telle que proposée dans un lieu précis. Ainsi par exemple, pour les licences de droit, il existe une présentation nationale des "attendus" qui est la même pour toutes les licences de droit susceptible d'être proposées, mais localement, il est parfois exigé en plus des "attendus" plus précis tels que "bon niveau requis en anglais" ou "avoir effectué un stage d'au moins trois jours en milieu professionnel juridique"...

Cette logique montre à quel point les objectifs assignés à l'orientation dans l'enseignement secondaire ont fortement évolué depuis quelques années : on est progressivement passé d'une logique de "pilotage des décisions d'orientation par l'amont" (principalement en fonction du bilan scolaire et personnel de l'élève), à une logique de "pilotage des décisions d'orientation par l'aval" (principalement en fonction des débouchés de chaque baccalauréat). Ajoutons que le pouvoir de décision en la matière, longtemps entre les mains des institutionnels (personnels de direction, professeurs ...), a évolué vers une sorte de partage des responsabilités avec les familles qui sont de plus en plus "actrices" de l'orientation de leurs enfants. L'introduction des "attendus" est en quelque sorte venue mettre un point d'orgue sur cette double évolution : en affichant à l'avance quelles sont les connaissances et compétences attendues de la part des candidats à une formation supérieure, les parents d'élèves et élèves sont fortement incités à construire leur itinéraire de formation secondaire en s'en inspirant .

5. L'obligation de rédiger un "projet de formation motivé" pour chaque candidature exprimée :

Chaque dossier de candidature doit comporter un court texte de présentation de la motivation du candidat. C'est un exercice qu'il ne faudra pas prendre à la légère car il peut s'avérer déterminant au moment de la prise de décision par les responsables des formations demandées. La difficulté de l'exercice réside en particulier dans le fait que le texte demandé doit être des plus synthétiques puisque limité à 1500 signes (sans débordement possible). Il faudra donc faire preuve de capacité à trier l'essentiel du secondaire. Savoir dire l'essentiel en peu de mots est donc une qualité attendue des candidats. Pour comprendre cet impératif, il faut imaginer ce qu'est le travail de lecture comparative des dossiers de candidatures par les divers jurys : certains en reçoivent plusieurs milliers, voire plus de 10000 ! Une lecture détaillée de lettres de motivation plus longues serait de l'ordre du quasi impossible, et nul doute dans ce cas que nombre de jurys feraient l'impasse sur cette partie du dossier.

Ajoutons que, dans le cas où la formation demandée est sélective, rien n'interdit de demander en plus du "projet motivé" figurant dans le dossier Parcoursup, une lettre de motivation complémentaire plus longue, éventuellement accompagnée d'un curriculum vitae, ou d'ajouter lors des épreuves orales un entretien de motivation, ceci dans le but de mieux cerner la personnalité de chaque candidat. Voila pourquoi certaines formations supérieures exigent que les candidats se livrent à ce double exercice : rédiger un projet motivé synthétique pour le dossier Parcoursup, ajouter une lettre de motivation plus détaillée pour leur prore compte.

Il ne faudra pas commettre l'erreur de rédiger un seul projet motivé et le faire figurer à l'identique dans chacun des dossiers de candidature. C'est là chose évidente, mais chaque année, un trop grand nombre d'élèves font cela. Comment un même texte pourrait-il concerner à la fois une demande d'admission en DUT génie biologique, en classe préparatoire scientifique et en licence de sciences biologiques ? Chacune de ces formations est spécifique et demande donc un projet motivé qui lui est propre.

Autre erreur à éviter : attendre les derniers jours pour préparer de tels textes. Il est bon de s'y atteler à l'avance, ne serait-ce que pour solliciter des avis, se donner le temps de les relire, corriger, modifier si cela semble utile...

6. Prévoir un "plan B" :

Chaque année, certains candidats font l'erreur de concentrer tous leurs voeux sur des formations sélectives, a l'exclusion de toute demande d'admission dans une formation universitaire non sélective. Ils prennent alors le risque, lorsque leur bilan scolaire et personnel n'est que moyen ou à peine plus, de ne recevoir que des réponses négatives et donc de devoir attendre la phase complémentaire pour qu'une proposition leur soit faite par une commission rectorale, laquelle ne peut alors distribuer que des places demeurées vacantes au terme de la première phase. Or, à ce moment du calendrier, plusieurs formations universitaires non sélectives ne seront plus accessibles, ayant rempli le contingent de places qu'elles peuvent offrir. Ce sera fréquemment le cas pour les licences de droit, psychologie, STAPS, et diverses autres. De telles formations auraient pu être accordées à ces candidats s'ils les avaient demandées en cours de première phase, mais cela s'avèrera souvent impossible en phase complémentaire.

Voila pourquoi nous conseillons fortement d'anticiper ce risque en étendant la liste des voeux jusqu'à de telles licences universitaires.

Un problème identique pourrait se poser aux candidats qui demandent leur admission dans une ou plusieurs formations "hors Parcoursup". Ces dernières étant pour la plupart sélectives, il existe égale<ment un risque de ne recevoir que des réponses négatives. Pour s'en protéger, il convient d'ajouter à de telles candidatures quelques autres concernant des formations concernées par la plateforme Parcoursup, en particulier des formations de type licence non sélective. Dans le cas où un candidat recevrait des réponses positives des deux côtés, il n'aura qu'à choisir celle qu'il retient.

Bruno MAGLIULO - Inspecteur d'académie honoraire

https://www.linkedin.com/pulse/parcoursup-2019-acte-2-bruno-magliulo/

Auteur, aux éditions L'Etudiant, de :

  • SOS Parcoursup (publié en janvier 2019)
  • Pour quelles études êtes-vous fait ? (5e édition actualisée)
Dernière modification le mardi, 22 janvier 2019
Magliulo Bruno

Inspecteur d’académie honoraire -Agrégé de sciences économiques et sociales - Docteur en sociologie de l’éducation - Formateur/conférencier -

(brunomagliulo@gmail.com)

Auteur, dans la collection L’Etudiant (diffusion par les éditions de l’Opportun : www.editionsopportun.com ) :

  • SOS Parcoursup
  • Parcoursup : les 50 questions que vous devez absolument vous poser avant de choisir votre orientation post baccalauréat
  • Quelles études (supérieures) sont vraiment faites pour vous ?
  • SOS Le nouveau lycée (avec en particulier toute une partie consacrée aux liens entre les choix d’enseignements de spécialité et d’option facultative, et le règles de passage dans le supérieur)
  • Aux éditions Fabert : Les grandes écoles : une fabrique des meilleurs, mode d’emploi pour y accéder

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