Cette année, nous célébrons le 25e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (tenue à Beijing en 1995), qui a abouti à la Déclaration et Programme d’action de Beijing, document de politique mondiale clé sur l’égalité des sexes qui constitue la feuille de route la plus ambitieuse pour l’autonomisation des filles et des femmes.
« Ignorer l’éducation des filles revient à ignorer l’une des solutions les plus efficaces pour le développement », explique la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « Lorsque les filles accèdent à une éducation de qualité, cela les encourage à briser les stéréotypes sociaux qui freinent l’égalité des sexes. L’éducation leur donne également les outils nécessaires pour mieux orienter leurs futurs choix de vie, en ce qui concerne la grossesse, l’accouchement et les problèmes de santé qui coûtent la vie à des millions d’enfants dans le monde. Nous ne pouvons pas réaliser le monde que nous voulons sans l’éducation et l’autonomisation de toutes les filles et femmes ».
Le Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) de l’UNESCO montre que si toutes les femmes terminaient leurs études primaires, la mortalité maternelle serait réduite de deux tiers.
Si elles recevaient une éducation secondaire, la mortalité infantile serait réduite de moitié, ce qui sauverait 3 millions de vies, et il y aurait deux tiers de mariages d’enfants en moins. Si toutes les filles d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud et de l’Ouest recevaient une éducation secondaire, le nombre de grossesses des moins de 17 ans diminuerait de près de 60 %. Mais la lenteur des progrès empêche les filles de profiter de ces avancées potentielles.
Comme l’illustre visuellement le nouveau site Web interactif education-progress.org, le taux de scolarisation des filles dans le primaire n’a augmenté que de dix points de pourcentage ces 25 dernières années, passant de 78 % à 88 %, soit moins d’un demi-point par an.
La nouvelle fiche d’information montre, en s’appuyant sur les données de Son Atlas de l’UNESCO, les progrès réalisés depuis 1995 en matière d’engagement mondial, via les conventions internationales, en faveur du droit des filles à l’éducation – et fait ressortir les zones où des progrès sont encore nécessaires.
En 1995, le Programme d’action de Beijing a exhorté les pays à éliminer la discrimination fondée sur le genre dans l’éducation, désormais interdite par les constitutions de 90 pays. Depuis le Programme d’action de Beijing, le nombre d’États ayant ratifié la Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement est passé de 82 à 105. Cela signifie toutefois que près de la moitié ne l’ont pas encore signée. En 1995, 150 États avaient ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), qui consacre l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Elle a depuis été ratifiée par 189 États parties, mais 27 pays l’ont signée en formulant des réserves concernant certains articles sur le mariage des enfants ou la politique de discrimination.
Une nouvelle campagne dans les médias sociaux, intitulée « Son éducation, notre avenir »
Cette campagne (#HerEducationOurFuture), est en cours de lancement, en partenariat avec de nombreuses organisations du secteur de l’éducation ; son objectif est de contribuer à tenir les engagements pris en matière d’éducation dans la Déclaration de Beijing. La campagne invite les filles et les enseignants, afin d’appeler au changement, à donner leur avis sur ce qu’ils voudraient améliorer pour la prochaine génération de filles, à un horizon de 25 ans.
Dernière modification le samedi, 07 mars 2020Le lancement de la campagne coïncide avec la Journée internationale de la femme et la réunion de la Commission de la condition de la femme – ce qui nourrira le Forum Génération Égalité, rassemblement mondial pour l’égalité des sexes convoqué par ONU-Femmes et coprésidé par la France et le Mexique, avec la société civile comme chef de file et partenaire. Le Forum démarrera à Mexico (Mexique) les 7 et 8 mai 2020 et se clôturera, sur une durée de trois jours, à Paris (France), du 7 au 10 juillet 2020.